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La FAJ dénonce les menaces graves sur la sécurité des journalistes au Burkina Faso
Publié le mercredi 20 aout 2014  |  Pressafrik
FILEP
© aOuaga.com par Séni Dabo
FILEP : le panafricanisme au menu de la 5e édition
Jeudi 28 novembre 2013. Ouagadougou. La 5e édition du Festival international de la liberté d`expression et de la presse (FILEP) se tient jusqu`au 30 novembre sous le thème "Médias et panafricanisme : 50 ans après". Photo : Mohamed Garba, président du Forum des journalistes africains




Les autorités du Burkina Faso doivent immédiatement arrêter les menaces contre la sécurité des journalistes et sur leur lieu de travail, a déclaré la Fédération des Journalistes Africains (FAJ). Depuis quelque temps, les professionnels des médias au Burkina Faso font face à une série de menaces sur leur sécurité physique et de cambriolages de leur lieu de travail.

Selon le centre de presse Zongo, « Dans la nuit du 15 au 16 août 2014, le journal Complément d’enquête a été victime d’un cambriolage rocambolesque. Les cambrioleurs ont emporté l’ordinateur portable du directeur de publication, une tablette, un appareil photo, de l’argent en liquide, et le téléphone mobile du journal ».

« Il appartient aux autorités de garantir la sécurité des journalistes et de tous les citoyens », a déclaré Mohamed Garba, le président de la FAJ. « Elles doivent éviter d’être perçues comme les alliées des fossoyeurs de la liberté de la presse ».

Selon plusieurs sources indépendantes et celles de l’Association des Journalistes du Burkina Faso (AJB), l’affilié de la FAJ, la série d’attaques contre les locaux des médias a atteint son paroxysme le 30 juillet dernier lorsque des cambrioleurs se sont introduit au siège du journal l’Evénement pour y commettre un forfait. Une fois à l’intérieur, ils se sont intéressés en particulier aux effets du rédacteur en chef, en prenant son ordinateur, des documents et de l’argent. Les sources de la FAJ indiquent qu’ils étaient à la recherche de contenus.

Le rédacteur en chef du journal, Newton Ahmed Barry subit des menaces de mort, pour s’être intéressé de près à la mort accidentelle et suspecte d’un juge de la Cour Constitutionnelle le 24 mars dernier, en plein débats passionnés sur un référendum controversé censé modifier la Constitution au profit du pouvoir.

Dans une note d’alerte à l’opinion internationale, Newton Ahmed Barry dit avoir peur pour sa vie. « Journaliste d’investigation, je suis depuis 2001, date de la création de notre journal L’Evénement, dont je suis le co-fondateur et le responsable de la rédaction, dans le collimateur du régime Burkinabè qui a multiplié les actes attentatoires à mon intégrité morale et physique. A chaque situation de crise, en raison de l’audience de notre journal, les actes de surveillance, d’intimidation et même de menace s’accroissent », a déclaré Barry.

Depuis la monté de la fièvre politique de ses dernières années, avec l’intention maintenant affirmée du président Blaise Compaoré de réviser l’article 37 de la Constitution pour en supprimer la clause qui limite les mandats présidentiels à deux, la pression est devenue encore plus forte sur la personne.
Ce cambriolage est à lier à deux dossiers sensibles sur lesquels, le journal l’Evènement enquête. Il s’agit de l’affaire « SalifNébié », juge du Conseil Constitutionnel retrouvé mort mystérieusement et l’affaire de « l’explosion à Larlé » le 15 juillet dernier.
« La FAJ tiendra pour responsable le gouvernement du Burkina de tout ce qui arrivera à la sécurité physique de notre collègue Barry », a déclaré Mohamed Garba.

Ibrahima Khalil
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