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Prévention des conflits agriculteurs-éleveurs à Léo : les coutumiers dans l’arène

Publié le mardi 19 aout 2014 | L`Observateur Paalga

© aOuaga.com par A.O
Soutien aux Etalons : des cartes pour les supporters
Samedi 14 juin 2014. Ouagadougou. Joly hôtel. L`Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) a lancé deux catégories de cartes de supporter des Etalons toutes disciplines confondues. Photo : Dramane Yaméogo, ministre de la Justice, Garde des sceaux et co-parrain de la cérémonie

Maintenir la cohabitation pacifique au sein des communautés agro-pastorales de la province de la Sissili. C’est le nouvel impératif que s’est fixé la chefferie coutumière de Léo, initiatrice des journées de « sensibilisation, d’information et de formation des acteurs du monde rural », tenues les 8 et 9 août 2014 sous le parrainage du ministre de la Justice, Dramane Yaméogo.

Terre de grandes migrations en raison de la richesse de sa flore et de son sol, la commune de Léo enregistre, depuis quelques années, de profondes mutations au niveau de l’économie rurale.

A la forte pression foncière s’ajoute l’apparition de nouvelles formes d’exploitation aussi bien au niveau de l’agriculture que de l’élevage.

La situation actuelle, preuve du dynamisme dans le secteur agro-pastoral, n’en demeure pas moins source de malaises intercommunautaires. A l’instar des conflits entre agriculteurs et éleveurs, comme on en rencontre hélas, souvent dans bien de contrées du pays.

C’est donc pour conjurer pareils écueils et préserver la réputation d’havre de paix dont jouit la commune de Léo, que l’association des chefs coutumiers et traditionnels du canton de Léo (ACCTCL) a rassemblé l’ensemble des acteurs du monde rural autour du thème : « Un village sans conflit entre agriculteurs et éleveurs et l’écocitoyenneté pour la préservation de l’environnement ».

Pour le président de l’ACCTCL, Sa Majesté Dennhaga II Yago, l’initiative de cette rencontre traduit la volonté des dépositaires de la coutume de s’impliquer davantage dans la prévention et la gestion des crises qui menacent la cohésion sociale, socle du développement.

Au regard de la demande de plus en plus croissante en terres fertiles et en riches pâturages, le maire de la commune de Léo, Dramane Nignan, tire la sonnette d’alarme en appelant « tout de suite et maintenant à réfléchir à la création de pistes et de zones de transhumance, de zones propres à l’élevage ou à l’agriculture, à l’organisation des secteurs, bref, à tout ce qui permettra de prévenir ces conflits ».

Alors, a-t-il pris l’engagement de faire inscrire ces actions dans le programme de gestion des affaires de la commune dont les deux poumons sont l’agriculture et l’élevage.

« Compromettre l’essor de ces deux secteurs, c’est compromettre tout simplement le développement de notre province », a prévenu le maire Dramane Nignan.

« La présente réflexion qui se veut locale est certainement un cadre indiqué pour diagnostiquer au mieux les causes locales afin de prévenir et, le cas échéant, solutionner les conflits entre agriculteurs et éleveurs », a expliqué le ministre de la Justice, Dramane Yaméogo, parrain de ces journées.

A l’ordre du jour de cette rencontre, plusieurs sous-thèmes dont : la loi portant réforme du foncier rural et le code de l’environnement agro-sylvo-pastoral ; le rôle du conseil municipal dans la promotion des activités agropastorales ; le mécanisme de résolution des conflits dans la société traditionnelle.

« Mon souhait le plus pressant est qu’à l’issue de ces journées, le canton de Léo définisse ses propres mécanismes de prévention et de gestion des conflits entre éleveurs et agriculteurs et élabore un projet pour une bonne gestion de son environnement pour les générations présentes et futures », a ajouté le Garde des Sceaux qui n’exclut pas d’éventuelles réformes au plan normatif en vue d’une amélioration du droit positif sur la gestion des ressources foncières.

Alain Saint Robespierre