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Sud-Ouest : les caprices de la pluviométrie inquiètent les producteurs

Publié le lundi 18 aout 2014 | Sidwaya

© aOuaga.com par A.O
Fête du 11-Décembre : le Premier ministre à nouveau sur les chantiers
Vendredi 13 septembre 2013. Dori (région du Sahel). Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a visité les chantiers entrant dans le cadre des préparatifs de la fête nationale du 11-Décembre

Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a séjourné les 13 et 14 août 2014 dans la région du Sud-Ouest dans le cadre de la visite des exploitations agricoles de la localité. Dans l’ensemble, l’installation de la campagne se fait difficilement du fait de la faible pluviométrie.

Oronkua. Village de la province du Ioba situé à 132 km du chef-lieu de la région du Sud-Ouest (Gaoua), possède un périmètre agricole où 209 personnes (dont 91 femmes) regroupées en groupement nommé Ikaa-Gnin, cultivent du riz. C’est dans cette plaine rizicole que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a débuté sa tournée de 48 heures pour prendre le pouls de la campagne agricole de la saison humide, le mercredi 13 août 2014. Il avait à ses côtés, le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, celle des Droits humains et de la Promotion civique, Prudence Julie Nigna/Somda et le gouverneur de la région, Charles Ouoba.
Sur une superficie de 40 hectares, la surface emblavée du bas-fond rizicole est de 31,5 hectares et repartie en 214 parcelles. Selon les prévisions du groupement, la production en fin de campagne devrait être de 94,5 tonnes avec une marge bénéficiaire de plus de six millions de F CFA. Cependant, le groupement Ikaa-Gnin fait face à un certain nombre de difficultés. Il s’agit de la faible pluviométrie, la gestion de l’eau et le manque de magasin de stockage. Malgré ces contraintes, le Premier ministre a tenu à témoigner les encouragements du gouvernement à l’endroit des exploitants du périmètre qui selon lui, participent au développement du pays. Toutefois, il a déploré le faible rendement du périmètre qui est de trois tonnes à l’hectare. Pour remédier à ce handicap, Luc Adolphe Tiao a proposé un encadrement des exploitants du périmètre afin de relever le niveau de la production. Séance tenante, il leur a offert des équipements agricoles composés de charrettes, d’arrosoirs, des râteaux et des coupe-coupe.
Dans l’exploitation agricole du village de Ouizine toujours dans la même province, où il s’est rendu par la suite, le Premier ministre est allé constater le chef d’œuvre de Sylvain Somda . Les superficies emblavées par ce dernier sont de 21, 5 hectares de maïs, deux hectares de coton et un hectare de sorgho. Sauf cas de force majeure, Sylvain Somda devrait engranger un bénéfice de plus de trois millions de F CFA après la vente de sa production. Comme la précédente visite, le chef du gouvernement a prodigué des conseils et a fait don d’équipements agricoles aux exploitants de la localité.
A Diébougou, précisément dans le village de Gnaba, Luc Adolphe Tiao s’est dit émerveillé par les superficies du promoteur Bertrand Somé qui, à travers sa technique, récupère les terres dégradées. « Notre technique consiste à aller ramasser les déchets dans la ville et aussi les déchets du coton pour les épandre sur les superficies d’exploitation », a-t-il dévoilé. Malgré la présence des poches de sécheresse dans la localité, ses surfaces agricoles demeurent humides. Sur une superficie de 14 hectares, Bertrand Somé exploite présentement neuf sur lesquels, on retrouve le maïs, du riz, le sorgho, le niébé et le soja. Il dit espérer un bénéfice de trois millions à la fin de la campagne. Toutefois, il a souhaité un appui du gouvernement en vue de réaliser un pool de tracteurs afin de permettre aux petites exploitations agricoles environnantes de pouvoir augmenter la production. De même, il a sollicité la réalisation de points d’eau qui sont en manque dans la zone pour la population, aussi, pour permettre l’intensification de l’élevage. Pour le chef du gouvernement, l’exemple de Bertrand Somé est à suivre car a-t-il dit, avec une bonne volonté et un peu de moyens, l’on peut apporter des réponses à un certain nombre de problèmes liés à l’agriculture.
Le Premier ministre a marqué une halte chez les femmes transformatrices de manioc à Diébougou pour découvrir davantage le travail qui s’y mène. Regroupée en union, la soixantaine de femmes possède une unité qui transforme le manioc en mets comme l’attiéké, le jus, et bien d’autres. Pour Luc Adolphe Tiao, ces femmes participent à la lutte contre l’insécurité alimentaire. La présidente de l’union, Hortense Ouattara, a saisi l’occasion pour évoquer le manque d’eau courante et d’électricité qui fait que les broyeuses, les rappeuses et bien d’autres machines sont toujours aux arrêts. Sensible à cette doléance, le chef du gouvernement a donné des instructions pour que des actions soient menées dans ce domaine.

La pluviométrie et les intrants, principales préoccupations

En début de soirée, Luc Adolphe Tiao a eu une rencontre avec les services du Ministère de l’agriculture de la région pour faire le point de sa visite et tirer les enseignements. La rencontre a été l’occasion d’évoquer les questions d’insuffisance de la pluviométrie, des intrants notamment l’engrais et les préoccupations alimentaires liées à l’installation difficile de la campagne agricole. Avec le ministre Mahama Zoungrana, le chef du gouvernement a rassuré les services déconcentrés du département de l’Agriculture que la situation est suivie au quotidien et que d’ici courant septembre, une réactualisation du plan d’urgence prendra en compte cette situation.
Au second jour de sa visite dans la région du Sud-Ouest, Luc Adolphe Tiao s’est rendu dans le bas-fond rizicole du village de Ouadiel dans la province du Noumbiel. Là également, les caprices de dame nature tendent à saper le moral des 178 exploitants (dont 100 femmes). En effet, depuis le 24 juillet dernier, le bas-fond d’une superficie de 100 hectares dont 42,7 hectares exploités n’a plus reçu de pluie en grande quantité. Si bien que les 172,94 tonnes de production qu’attendent les producteurs et qui engrangeraient un bénéfice de plus de 14 millions de F CFA de prévision se voient hypothéquer. Comme si cela ne suffisait pas, l’insuffisance d’engrais et le faible équipement en outils agricoles sont entre autres, des problèmes qui viennent se greffer aux difficultés des producteurs. En attendant d’apporter des réponses adéquates à ce handicap, à travers le Ministère de l’agriculture, le chef du gouvernement a offert du matériel agricole.
Dans le village de Tonkar dans le Poni par contre, l’exploitation de Mahondon Pallenfo présente un visage reluisant. Située autour du fleuve Poni, il confie qu’il a débuté avec une superficie d’un quart d’hectare de manioc en 2008. Aujourd’hui, il est à 150 hectares où le manioc occuperait 67 hectares. Le riz, le maïs et les arachides se repartissent l’étendue restante. Mahondon Pallenfo emploie 18 personnes permanentes et évalue ses bénéfices à un montant d’environ 50 millions de F CFA. A ce qu’il paraît, il serait l’un des principaux fournisseurs en boutures de manioc du pays. A côté du tarissement du cours d’eau qui porte un sérieux coût sur la production, M. Pallenfo est confronté à un problème de main d’œuvre qui est très mobile, du fait de l’orpaillage qui est très répandue dans la zone. Comme dans les autres exploitations où il est passé, Luc Adolphe Tiao a salué le courage de ce dernier et lui a offert des équipements agricoles.
A quelques kilomètres de ce bas-fond, le chef du gouvernement a terminé son périple en visitant une ferme avicole traditionnelle. Avec 15 volailles au départ en 2010, la propriétaire, Colette Kambou, a écoulé de juillet 2013 à aujourd’hui plus de 500 têtes. Ce qui lui a permis d’agrandir sa ferme et de s’occuper des orphelins qu’elle a à sa charge. Admise au Fonds d’appui de développement de l’élevage (FODEL), elle envisage s’essayer dans l’embouche porcine.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO