Société
Trois djihadistes capturés : les premiers trophées de barkhane
Publié le vendredi 15 aout 2014 | L`Observateur Paalga
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Certes, Serval leur a «cassé les reins» pour reprendre l’expression d’un général français, mais les narco- jihadistes qui avaient fait main basse sur le septentrion malien n’ont pas été anéantis, loin de là ! Chassés des principales villes grâce à l’intervention française soutenue par les troupes onusiennes, ils occupent encore le terrain.
Obligés, à cause de la puissance de feu déployée contre eux, de se terrer dans les grottes, derrière les dunes de sable, certains barbus ont dû même se raser et adopter le costume impie pour se fondre dans la population. Et comme si cela ne suffisait pas, il leur a fallu se déplacer moins, abandonner les trop voyants 4x4 autant que les moyens de communication modernes a priori très pratiques, mais qui permettent bel et bien de les repérer, se déplaçant le plus à souvent dos d’âne ou de chameau ou tout simplement à pied, et ils ont remis au goût du jour l’ancestral téléphone arabe
Mais il ne faut pas se faire d’illusions, car même avec les reins brisés, la nébuleuse reste vivace. Ainsi, loin de raser les murs, cette armée de l’ombre aura effectué un repli tactique pour recharger ses accus. Et plus grave, elle conserve l’essentiel de ses capacités de nuisance, multipliant attentats et actions violentes dans ce qui est devenu au fil du temps une guerre asymétrique dans laquelle l’ennemi sans visage frappe aveuglément et sans le moindre état d’âme pour d’éventuelles victimes collatérales. Le tout sur fonds de lutte d’influence au sein de cette succursale sahélienne de l’internationale islamiste.
Mais fort heureusement les Français sont toujours là avec cette fois l’opération Barkhane, qui, sur le terrain, a remplacé Serval. Ils sont là et l’ont prouvé tout récemment en capturant dans la région de Tombouctou trois activistes, dont un proche de Yahia Abou Hammam, l’émir d’Aqmi au Sahel. Réputé pour son intransigeance, cet Algérien s’est déjà rendu coupable d’enlèvements de ressortissants européens sur le territoire malien. Il fait désormais cause commune avec un autre chef islamiste, touareg celui-là, Iyad ag Ghali, leader d’Ansar Dine à l’origine de l’attaque de Konna qui avait provoqué l’intervention française en janvier 2013. C’est lui qui dans un récent message a déclaré «nous allons nous débarrasser des croisés, la France en tête».
C’est dire qu’il faut rester sur ses gardes et surtout ne pas crier victoire trop tôt, car la menace demeure. Et si Serval leur a réellement «cassé les reins», il est désormais évident que Barkhane devra prendre le relai et achever la manœuvre.
Marie Ouédraogo
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