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Zéphirin Diabré à Blaise Compaoré:« l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de grands hommes »
Publié le jeudi 14 aout 2014  |  Le Pays
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© Le Quotidien par Gédéon Sawadogo
Politique : le MPP tient son premier congrès ordinaire
Samedi 5 avril 2014. Ouagadougou. Maison du peuple. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a ouvert les travaux de 48 heures de son premier congrès ordinaire. Photo : Zéphirin Diabré, chef de file de l`opposition politique




L’opposition politique burkinabè s’est prononcée sur la situation nationale et a réagi aux récentes sorties du président Blaise Compaoré dans les médias internationaux. C’était lors d’une conférence de presse organisée par le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), à son siège à Ouagadougou, le 12 août 2014.

« Les Burkinabè ne demandent pas à Blaise Compaoré d’être un homme fort. Ils lui demandent d’être un grand homme ». C’est la réplique que le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a faite au président du Faso qui a estimé qu’il n’y a pas d’institutions fortes sans hommes forts. C’était lors d’une conférence de presse tenue le 12 août 2014 à Ouagadougou et qui a connu la présence de plusieurs chefs de partis politiques de l’opposition politique. Parlant des déclarations du président du Faso sur les médias étrangers concernant sa volonté de convoquer un référendum pour la modification de l’article 37 de la Constitution, le CFOP a déclaré ne pas comprendre « l’entêtement du président Blaise Compaoré à vouloir à tout prix engager le Burkina Faso sur la voie du chaos certain ». Zéphirin Diabré a réitéré la position du CFOP sur les grandes questions de l’heure, à savoir son opposition au référendum, au Sénat, à la modification de l’article 37 de la Constitution et au pouvoir à vie.
Faisant un parallèle entre l’ancien président zaïrois, Mobutu Sessé Séko, et Nelson Mandela de l’Afrique du Sud, les responsables du CFOP ont expliqué que les grands hommes sont des leaders qui se battent pour le bien-être de leur peuple, qui se plient aux institutions et aux lois, et non pas ceux à qui les institutions ne survivent pas après leur départ. Et d’affirmer que, dans la même lancée que le président Barack Obama, le CFOP est d’avis que l’Afrique a plus à gagner avec les grands hommes de la race de Mandela, qu’avec les hommes forts de la race de Mobutu.
Selon les responsables du CFOP, « les déclarations incendiaires, teintées d’une arrogance impertinente du président Blaise Compaoré par rapport aux propos du président Barack Obama sur la nécessité, pour une bonne démocratie, d’avoir des institutions fortes et non des hommes forts, pourraient avoir des conséquences néfastes pour le pays ». En effet, ont-ils ajouté, le Burkina, avec cette déclaration, se place sur la liste des pays de non-droit et pourrait être sanctionné par l’administration américaine. « Pour désavouer le comportement belliqueux du président Blaise Compaoré, l’Opposition politique burkinabè organisera, le samedi 23 août 2014, une marche-meeting à Ouagadougou », a annoncé le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré. Et d’appeler les Burkinabè à sortir massivement pour participer à cette marche-meeting et dire au président Blaise Compaoré que le peuple burkinabè refuse catégoriquement toute idée de référendum pour réviser l’article 37 de la Constitution. A la question de savoir si le moment d’arrêter les marches et de passer à la vitesse supérieure n’avait pas sonné, Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/PS, a rappelé qu’à l’Opposition politique, il y a de grands hommes et non des hommes forts. Et c’est pour cette raison, a-t-il poursuivi, que l’Opposition politique exclut de son combat politique, toute idée de violence.
Concernant la commémoration du 5-Août, date anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, le CFOP a relevé que le président Blaise Compaoré n’a pas jugé utile d’adresser un message au peuple. « Ce mépris du chef de l’Etat pour le peuple burkinabè est incompréhensible et inacceptable », a lancé Zéphirin Diabré.
Les échanges entre le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara et certains hommes politiques, en marge de la rencontre au sommet du Traité d’amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, ont été également évoqués. « Il est venu pour s’informer sur la situation nationale et avoir la lecture du leader politique que je suis ; je lui ai réitéré la position de l’Opposition », a dit Zéphirin Diabré. Quant au président du MPP, Rock Marc Christian Kaboré, il a expliqué que l’objet de la rencontre avec ADO était de voir les possibilités de solutions à la situation actuelle. « Nous lui avons expliqué que la situation n’a pas changé. Nous n’avons pas manqué de montré l’hypocrisie de « L’appel de Gaoua », parce que c’est une pure hypocrisie dans la mesure où on dit qu’on veut dialoguer avec les autres partis, mais qu’on ne négociera pas », a ajouté le président du MPP.
Quant aux menaces qui pèseraient sur la vie du journaliste Newton Ahmed Barry, le CFOP a déclaré être solidaire de ce dernier et fait de cette question une affaire de gouvernance, un sujet d’intérêt pour lui.

Thierry Sami SOU et Ezékiel
ADA (Stagiaire)
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