Santé
Croisade contre Ebola : le sérum de l’espoir
Publié le jeudi 14 aout 2014 | Le Pays
© AFP par DR
Les Médecins Sans Frontières mettent en place l`équipement de protection contre le virus de la fièvre d`Ebola |
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La croisade contre le virus Ebola commence à porter ses fruits. En effet, face à ce mal qui répand la terreur, le président américain, Barack Obama, a autorisé l’envoi de doses d’un sérum expérimental en Afrique, suite à la demande de la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf.
Il a fallu que le virus atteigne l’Occident pour qu’une esquisse de solution soit trouvée
Développé par un laboratoire privé en Californie aux Etats-Unis, ce sérum a été administré avec succès à deux Américains touchés par le virus Ebola au Libéria où il fait beaucoup de ravages. Dénommé ZMapp, ce sérum n’a pas encore été certifié ni validé, car il n’avait produit de bons résultats que sur des singes. Mais comme le dit l’adage, nécessité fait loi. Et à l’étape actuelle des choses, il représente l’espoir de tout un continent voire de la planète entière car il est, pour l’heure, la seule solution disponible contre un virus qui s’est montré jusque-là invincible. En attendant de voir son efficacité sur les malades, on peut, d’ores et déjà, dire que sa mise au point est en soit une bonne chose, ne serait-ce que pour le moral des malades.
Comme le dit l’adage, à quelque chose, malheur est bon. Car il a fallu que le virus atteigne l’Occident pour qu’une esquisse de solution soit trouvée à Ebola. Sans doute allait-on hâter lentement le pas dans le traitement des malades, si le Nord ne s’était pas senti directement menacé. Que dire par exemple du paludisme ? Bien que cette pathologie soit la première cause de mortalité en Afrique, aucun vaccin n’a encore été produit pour l’enrayer. C’est la preuve que les Occidentaux ne se mobilisent vraiment pour une cause que lorsque leurs intérêts sont directement menacés.
La découverte de ce sérum ne doit pas être une raison pour baisser la garde
Cela dit, on espère que l’accès à ce nouveau sérum ne sera pas un casse-tête chinois pour les malades. On sait que les grandes firmes pharmaceutiques ne sont pas des philanthropes. S’accrocheront-elles d’abord et avant tout à leurs profits ? A ce propos, on peut émettre l’espoir que le social primera sur les dividendes, en raison du contexte. En effet, l’Occident lui-même n’a pas intérêt à ce que ce sérum ne soit pas à la portée de tous, car si tous les patients n’arrivent pas à se le procurer, le virus ne fera que se propager.
Toutefois, la découverte de ce sérum ne doit pas être une raison pour baisser la garde. Une chose est de disposer d’un sérum et une autre est de veiller à assurer sa bonne distribution à tous les malades. Ce qui risque d’être une autre paire de manches. Or, il s’agit là de sauver des vies et c’est pourquoi les chefs d’Etat devraient tout mettre en œuvre pour que le sérum contre Ebola puisse être administré à tous les malades, où qu’ils soient.
Par ailleurs, il faut craindre que certains dirigeants n’utilisent une éventuelle campagne de distribution du sérum, à des fins électoralistes, car des élections présidentielles sont prévues pour se dérouler bientôt dans certains Etats touchés par ce virus.
Dabadi ZOUMBARA
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