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L’opposition à Blaise Compaoré: "On a plutôt besoin d’un grand homme, pas d’un homme fort"
Publié le mercredi 13 aout 2014  |  L`Observateur Paalga
L’opposition
© Autre presse par DR
L’opposition répond à Blaise Compaoré : une marche-meeting le 23 août




« L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes », dixit Barack Obama.- « Les institutions fortes ont besoin d’hommes forts… Il n’y a pas aussi d’institutions fortes sans une construction dans la durée », a déclaré Blaise Compaoré sur RFI en marge du sommet USA/Afrique, tenu du 4 au 6 août 2014 à Washington, comme pour répondre à l’homme le plus puissant du monde.

Si les propos du président américain font plaisir à l’opposition burkinabè, ceux du locataire de Kosyam l’ont indignée. « C’est une attitude incompréhensible et inacceptable », a déclaré à ce propos Zéphirin Diabré au cours de la conférence de presse qu’il a animée le mardi 12 août 2014 dans la matinée.

L’interview du président du Faso (PF), Blaise Compaoré, sur RFI en marge de sa participation au sommet Etats-Unis/Afrique, tenu à Washington, n’est pas du goût d’opposants burkinabè.

En effet, le chef de file de l’opposition (CFOP), Zéphirin Diabré, entouré de leaders d’autres partis tels que Roch Marc Christian Kaboré, Ablassé Ouédraogo, Me Bénéwendé Sankara et Adama Kanazoé, a organisé une conférence de presse sur la situation nationale au cours de laquelle il a fustigé le comportement du chef de l’Etat. Pour l’opposition burkinabè, le Grand Sachem « a du mépris pour le peuple burkinabè ». Elle en veut pour preuve les événements suivants :

- Le PF n’a pas jugé utile ni bon d’adresser un message d’anniversaire le 5 août aux Burkinabè bien qu’étant à l’étranger ;

- les déclarations sont devenues son exercice de prédilection depuis l’étranger.



Marche-meeting le 23 août

Zeph. et ses camarades ne comprennent pas l’entêtement de l’enfant terrible de Ziniaré, qui a déjà régné pendant presque trois décennies, à vouloir modifier l’article 37 pour être candidat en 2015. « Nous disons non au référendum et au pouvoir à vie », a martelé Diabré, qui a annoncé une marche-meeting à Ouaga pour le 23 août pour réaffirmer leur opposition catégorique à la tenue d’un scrutin référendaire dans notre pays.

Si la révision de la Constitution est prévue par la Loi fondamentale, pourquoi l’opposition ne veut-elle pas aller au référendum ? Est-ce la peur du verdict des urnes ?

Pour les animateurs de la conf. de presse, c’est une question de principe. « Il y a eu un consensus national qui a permis une sortie de crise consécutive à la mort de Norbert Zongo… Il faut respecter l’esprit et la lettre de la loi. Il est important de verrouiller une fois pour toutes afin qu’aucun président ne soit tenté de s’accrocher au pouvoir. Notre pays est surchauffé inutilement à cause d’un seul homme. Nous disons donc que le référendum est inopportun et inapproprié. Le mandat de Blaise Compaoré finit en novembre 2015 », ont-ils déclaré sur la question.

Revenant sur ce qu’il considère comme des « déclarations incendiaires teintées d’arrogance impertinente » de Blaise Compaoré, le CFOP a dit qu’avec ce genre de propos le Burkina se place sur la liste des pays de non-droit et que certainement nous devrons nous attendre, en retour, à la réaction de l’administration américaine, qui considère le changement et l’alternance dans la gestion des affaires de l’Etat comme des valeurs cardinales de la démocratie. Ainsi, foi de Zéphirin Diabré dans sa déclaration liminaire, on pourrait craindre l’exclusion du Burkina du programme de l’AGOA, le non-renouvellement du MCA et l’exclusion de notre pays des nouveaux programmes annoncés par le président Obama tels que Power Africa et Trade Africa.

S’appuyant sur les exemples de Nelson Mandela et de Mobutu, les opposants au régime Compaoré soutiennent que Barack Obama a raison : l’Afrique a plus à gagner avec les grands hommes de la race de Mandela qu’avec les hommes forts de la race de Mobutu.

« Les Burkinabè ne demandent pas à Blaise Compaoré d’être un homme fort. Ils lui demandent d’être un grand homme », a souligné Zeph. Et Me Sankara d’ajouter que les hommes forts sont des tyrans.

Même si « d’autres formes d’activités » pourraient être envisagées par l’opposition burkinabè dans le cadre de la lutte contre le référendum, Roch Marc Christian Kaboré tout comme le président de l’UNIR/PS excluent tout recours à la violence. « Nous n’allons pas mettre le pays à feu et à sang », a assuré le premier responsable du MPP.

Adama Ouédraogo Damiss & Alex Kaboré (Stagiaire)
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