Les Burkinabè ont voté dimanche dans le calme pour des législatives et des municipales à valeur de test pour le régime de Blaise Compaoré, ébranlé l`an dernier par des troubles et suspendu à la question de la succession du président en 2015.
Les bureaux de vote ont commencé à fermer à 18H00 (locales et GMT). Le
dépouillement des voix a progressivement démarré dans la foulée, en vue des
résultats attendus d`ici jeudi.
Ces scrutins sont "importants pour la promotion de la démocratie", a
déclaré lors du vote le président Compaoré, au pouvoir depuis le coup d`Etat
militaire de 1987.
Seuls quelques incidents ont été rapportés par la radio nationale: des
urnes volées, saccagées ou brûlées dans un village de la municipalité de
Banfora (sud-ouest) ou à Zorgho (nord-est), des bulletins de vote dérobés à
Fada N`Gourma (est). Le manque de bulletins dans certains bureaux a retardé
les opérations de vote, notamment à Ouagadougou, et les agents de sécurité ont
parfois été jugés en nombre insuffisant.
Stanislas Sankara demeure le chef de file des anti-Compaoré.
Mohamed Zongo, chauffeur de 27 ans, est de ceux qui ont "voté pour le
changement": "il y a trop d`injustices dans ce pays".
Après avoir crié constamment à la fraude lors des élections, comme à la
présidentielle de 2010, l`opposition peut se féliciter que l`enregistrement
des électeurs ait été réalisé selon un système biométrique, comme elle le
réclamait.
Depuis la fin des troubles de l`an dernier, le pouvoir a su reprendre les
choses en main, mais le front social s`est ranimé récemment dans ce pays où
près de la moitié des quelque 16 millions d`habitants vivent en dessous du
seuil de pauvreté.
Tourné dimanche vers ses enjeux intérieurs, le Burkina est aussi très
impliqué dans une crise régionale sans précédent: Blaise Compaoré est le
médiateur de l`Afrique de l`Ouest au Mali voisin, dont le Nord est contrôlé
par des islamistes armés, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
roh-tmo/jpc