Le président burkinabè Blaise Compaoré,
médiateur dans la crise malienne, présentera lundi à des représentants du
gouvernement malien un "agenda de pourparlers" avec les groupes armés Ansar
Dine et MNLA, a-t-on appris samedi de source proche de la médiation.
"Une délégation du gouvernement malien arrivera à Ouagadougou demain
(dimanche) et sera reçue par le président lundi, qui leur présentera un agenda
de pourparlers avec les mouvements touareg" Ansar Dine, l'un des groupes
islamistes armés occupant le nord du Mali, et MNLA (Mouvement national de
libération de l'Azawad), a indiqué à l'AFP cette source.
"La délégation de trois personnes sera conduite par le ministre malien des
Affaires étrangères Tiéman Coulibaly", a-t-elle précisé.
Des représentants d'Ansar Dine, en provenance d'Alger, et du MNLA, venus de
Mauritanie, arriveront dimanche, a-t-elle par ailleurs confirmé.
Une source proche de la médiation avait initialement annoncé vendredi que
les toutes premières rencontres entre M. Compaoré, Bamako et les deux groupes
armés étaient susceptibles de se tenir lundi. L'agenda devrait finalement être
calé après le rendez-vous de lundi.
Médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest
(Cédéao), M. Compaoré travaille à une solution négociée tandis que
parallèlement se prépare une intervention armée africaine pour chasser les
islamistes armés du nord du Mali.
Ansar Dine, groupe essentiellement composé de Touareg maliens, est l'un des
trois mouvements contrôlant depuis fin juin la zone, avec les jihadistes
surtout étrangers d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour
l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ils y appliquent de façon
très stricte la charia (loi islamique).
Le MNLA, laïc et favorable à l'autodétermination du Nord malien, a été
vaincu par les islamistes mais reste considéré comme un acteur-clé.
Avec le MNLA, Ansar Dine avait, après des concessions importantes au moins
sur le papier, appelé depuis Ouagadougou le pouvoir malien de transition au
"dialogue politique". Bamako a jugé le dialogue "inévitable".
Pour le Burkina Faso et l'Algérie, l'un des enjeux des négociations est
d'inclure Ansar Dine dans une solution politique, pour qu'une éventuelle
opération militaire vise ensuite exclusivement les groupes criminels et
"terroristes".