OUAGADOUGOU - Le pouvoir malien, le groupe islamiste
armé Ansar Dine et la rébellion touareg du MNLA devraient avoir leurs
premières discussions lundi à Ouagadougou, sous l'égide de la médiation
burkinabè, a-t-on appris vendredi de source proche de la médiation.
La délégation d'Ansar Dine - l'un des mouvements islamistes occupant le
nord du Mali - qui a négocié avec le Burkina Faso durant la première quinzaine
de novembre "arrive dimanche à Ouagadougou depuis Alger", a indiqué à l'AFP
cette source.
"Il y a aussi trois éléments du MNLA (Mouvement national de libération de
l'Azawad, ndlr) qui doivent venir dimanche de Mauritanie", a-t-elle poursuivi.
"Normalement, il y aura le (lundi) 3 décembre des discussions entre la
médiation, une délégation du gouvernement malien et ces deux groupes", a
ajouté la même source.
Médiateur dans la crise malienne pour la Communauté économique des Etats
d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), M. Compaoré travaille à une solution négociée
tandis que parallèlement se prépare une intervention armée africaine pour
chasser les islamistes armés du nord du Mali.
Ansar Dine, groupe essentiellement composé de Touareg maliens, est l'un des
trois mouvements contrôlant depuis fin juin le nord du Mali, avec les
jihadistes surtout étrangers d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du
Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ils y
appliquent de façon très stricte la charia (loi islamique).
Le MNLA, laïc et favorable à l'autodétermination du Nord malien, a été
vaincu par les islamistes dans la région mais reste considéré comme un
acteur-clé de la crise.
Avec le MNLA, Ansar Dine avait, après avoir fait des concessions
importantes au moins sur le papier, appelé depuis Ouagadougou le pouvoir
malien de transition au "dialogue politique". Bamako s'y est dit prêt, malgré
la forte opposition de certains acteurs politiques maliens à tout compromis
avec les groupes armés.
Pour le Burkina Faso et l'Algérie, l'un des enjeux des négociations est
d'inclure Ansar Dine dans une solution politique, pour qu'une éventuelle
opération militaire vise ensuite exclusivement les groupes criminels et
"terroristes".
