Après la grève du 13 au 16 novembre 2012, le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale n’aura pas eu d’oreille attentive auprès des autorités ministérielles. Du moins, c’est ainsi qu’on peut comprendre ce ‘’come-back’’. Jusqu’au 7 décembre prochain, ce syndicat appelle les agents en blouse blanche à observer un sit-in entre 8 et 10h. De passage à Manga, nous avons fait une escale au Centre médical avec antenne chirurgicale. C’est une paralysie de 2 h que nous avons pu observer.
Si les échos que faisaient était d’une forte mobilisation des agents de santé à l’appel du SYNTSHA, les 96 h de grève du 13 au 16 novembre 2012, n’ont certainement pas atteint les objectifs de ce syndicat. Pour montrer sa détermination à aller jusqu’au bout, le syndicat est revenu à la charge. En effet, depuis le 27 novembre, les agents de santé sont appelés à observer un sit-in de 8 à 10h et ce, jusqu’au 7 décembre prochain. Le lendemain du début de ce mot d’ordre, alors que nous étions de passage à Manga, nous avons pu constater cet arrêt de travail de deux heures au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de la ville.
Des urgences aux salles d’hospitalisation, en passant par le bloc opératoire, le laboratoire, les agents de centre sanitaire avaient déserté les services pour se retrouver sous les arbres qui servent de décor. L’attaché de santé, Désiré Sangara est le premier responsable de la section provinciale du SYNTSHA dans le Zoundwéogo. « C’est une suspension de 2h qui suit l’appel du bureau national du syndicat. Nous avons observé un mot d’ordre la semaine surpassée. Suite au silence du gouvernement, le bureau national a encore appelé les militants à un arrêt de travail qui va s’étendre jusqu’au 7 décembre », nous explique-t-il. « Ici l’appel est très bien respecté. A partir de 8h, nous nous retrouvons tous au CMA, on se partage les informations et on attendre 10h pour repartir dans les services. Dans ce CMA, tous les travailleurs sont du SYNTSHA.
D’ailleurs, il n’y a pas autre syndicat. Donc, tous les services, de la médecine à la maternité en passant par les urgences, le laboratoire, aucun service n’est fonctionnel », a dit l’attaché de santé pour traduire sa satisfaction du bon déroulement du mot d’ordre dans sa circonscription. Cette situation qui vient provoquer la grogne des patients a amené les autorités administratives à rencontrer les responsables du syndicat. Mais à entendre Désiré Sangara, aucune proposition alléchante n’a été faite. « Les grandes revendications du syndicat reposent sur les conditions de travail qui regroupent beaucoup d’autres problèmes.
Il y a aussi les rémunérations telles que les indemnités et la gestion des carrières des agents », a-t-il rappelé. Cependant, les agents de la province de Zoundwéogo se disent révoltés contre les propositions de décorations de complaisance. Ils indexent également les affectations arbitraires dont sont victimes certains de leurs camarades. Ils réfutent l’argument de la nécessité de service. Pendant que les agents de santé s’étaient regroupés à la porte du centre pour, disent-ils, un partage d’informations afin de mieux canaliser l’exécution de l’ordre du bureau national, les patients étaient laissés à eux-mêmes.
Dieudonné Belem est venu dans l’intention de bénéficier d’un pansement. Un pansement qu’il attend depuis 2h. « Je suis là depuis 2h et on dit d’attendre encore jusqu’à 10h (propos recueillis à 8h50mn). Quand je suis arrivé, j’ai constaté un attroupement des infirmiers. Ils disent qu’ils sont en grève. Je n’avais pas l’information », nous confie-t-il pour manque de communication des grévistes. Mais tout de même, Dieudonné Belem dit comprendre l’action des agents de la santé. « Je ne sais pas s’ils vont finalement me prendre en charge, mais je comprends leur lutte. Le personnel de la santé doit vraiment bénéficier de meilleures conditions. Il faut leur engagement total dans la prise en charge des patients. Notre bien-être dépend de leur humeur. Alors, j’appelle vraiment les autorités à les écouter », a-t-il étayé. Ali Bancé a accompagné son oncle. Il dit résider dans un village éloigné de Manga. Ils sont revenus répondre à un rendez-vous. Son oncle a subi une intervention chirurgicale, il y a 2 mois. « Nous sommes arrivés à 7h et les bureaux sont vides et ils sont assis là-bas. On ne sait comment, ça va se passer. On nous a juste d’attendre sans nous donner les raisons », a-t-regretté.