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Sit-in a l’hopital yalgado : La méthode décriée par l’administration
Publié le vendredi 30 novembre 2012   |  Le Pays


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© Autre presse
CHU Yalgado Ouédraogo ( CHU YO )


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Après la grève générale de 96 heures qui s’est révélée infructueuse, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a adopté une autre forme de lutte : un sit-in de deux heures durant neuf jours devant les urgences pouvant évoluer vers une autre grève. Mis au parfum des choses, nous sommes allés échanger avec le Syndicat et la Direction de l’hopital afin de prendre le pouls de la situation. C’était le 28 novembre 2012 au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.

Chants, battements de mains, coups de sifflet stridents, athmosphère surchauffée ! Nous sommes bien au Centre hospitalier Yalgado Ouédraogo, précisemment, devant les urgences médicales. Médecins, internes, stagiaires, en gros, le personnel soignant a abandonné momentanément thermomètres, tensiomètres, bistouris et autres pour faire entendre leur voix au sens figuré comme au sens propre. Ce mercredi 28 septembre, ils se sont retrouvés devant le bâtiment des urgences médicales pour manifester leur mécontentement par rapport au traitement de leur plateforme revendicative. Selon Amadi Confé, Sécretaire général (SG) de la section SYNTSHA de l’hôpital, « ce sit-in s’explique par le fait que le gouvernement est resté sourd à nos revendications, ne nous laissant plus le choix. » Pour l’administration, le sit-in n’est pas un problème mais c’est le lieu qui pose problème. En effet, pour elle, le lieu où se déroule le sit-in est mal choisi. Bibia Robert Sangaré, Directeur général (DG) du Centre hospitalier Yalgado Ouédraogo, se prononce : « Quand on tient un sit-in devant les urgences médicales, je ne sais pas à qui l’on veut faire mal. Aux urgences, il y a des malades qui ont besoin d’un minimum de quiétude. Le sit-in doit se tenir soit devant l’administration, soit à la permanence ou à la Bourse du travail. Si le syndicat le tient dans des espaces de soins, je me demande s’il n’y a pas un dérapage ou un abus. Sinon, je ne suis pas contre. Mais il faut tenir compte des droits des malades. Au lieu d’un sit-in, on assiste plutôt à un meeting. Et l’action syndicale ne doit pas aggraver l’état de santé des malades ». Amadi Confé riposte, « C’est nous qui défendons les droits des malades. Quand nous revendiquons la gratuité des soins dans les urgences et de meilleures conditions de travail (…), c’est pour les malades que nous le faisons. S’il y en a qui défendent les droits des malades, c’est bien nous. C’est pour eux que nous nous sacrifions. Nous luttons pour la bonne cause ». Quant à la désapprobation du lieu du sit-in, Amadi Confé martèle : « Les sit-in se sont toujours tenus ici et les sifflets font partis de l’évolution des choses. » Les usagers du Centre hospitalier universitaire auront droit à un attroupement matinal pendant neuf jours. Les agents soignants observeront, pendant tout ce temps, une pause de deux heures soit de 8 heures à 10 heures. Ce qui n’est pas sans dommages. Et Amadi Confé l’a reconnu :« Abandonné le travail, ne nous plaît pas. Mais c’est une étape. Si les autorités continuent de rester sourds, on évoluera vers une étape supérieure. » Pour le Directeur du Centre hospitalier, l’impact de ce sit- n’est pas à négliger. En ce sens, il affirme : « Je ne banalise jamais un mouvement syndical. Même si les autres agents travaillent et qu’ un seul tient le sit-in, le service est quand même paralysé. » Tout compte fait, il a affirmé que les services ne sont pas très touchés par ce mouvement syndicaliste. Par ailleurs, le SYNTSHA est décidé à aller jusqu’au bout. « Nous avons même déposé un préavis de boycott des gardes et des permanences. La lutte est engagée et ce, jusqu’à la victoire finale », a laissé entendre Amadi Confé.

Françoise DEMBELE

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