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«La gestion calamiteuse du collègue pourrait compromettre l’avenir de la coopération avec la Fondation Baobab», selon Mme Lena Christensen
Publié le mercredi 13 aout 2014  |  AIB




La Fondation Baobab, une association danoise, intervient depuis 2005 dans le village de Ouisga dans la Commune rurale de Arbollé, en soutenant les populations rurales dans leur lutte quotidienne pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Présente à Ouagadougou, dans le cadre des activités de l’association, l’une de ses fondatrice, Lena Christensen se dit « très fière car beaucoup de choses ont été réalisées » mais «un peu triste de la gestion actuelle du collège et de l’avenir de la coopération».

L’histoire de la Fondation Baobab (située au Danemark) et le village Burkinabè de Ouisga a débuté un jour de l’année 2004, quand madame Lena Christensen a fait la connaissance de Léocadie Ouadeba, une ressortissante de ladite localité au cours d’un voyage. « Un jour j’ai demandé à Léocadie de me montrer un village burkinabè dans lequel nous pouvons intervenir. Elle m’a dit alors que le village qu’elle connait le mieux est celui de son père qui est Ouisga. Je suis allée dans ce village pour la première fois en 2005 » a-t-elle dit.

Selon elle, l’objectif de l’association est « d’apporter une aide ciblée aux couches vulnérables du village » précisant que « Nous avons donné le nom baobab parce que c’est un arbre utile. Nous voulons aussi être utiles ». Après 9 ans d’intervention dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation et de l’accès aux micros crédits, madame Lena se dit « très satisfaite » du bilan de cette coopération. « Je suis très fière car beaucoup de choses ont été réalisées. Le premier geste que nous avons fait a été d’apporter une aide alimentaire au village qui était dans une période de famine. Nous avons remarqué par la suite que les femmes, malgré la faim, préférait que nous soutenions leurs enfants à réussir à l’école. C'est ainsi que nous avons normalisé l'école primaire qui comptait trois classes, nous avons aussi construit un collège pour ce village » s’est-elle réjoui.

En effet à en croire Mme Christensen, les enfants de Ouisga après le cycle primaire devaient parcourir des dizaines de kilomètres pour pouvoir avoir accès à un collège.«Et là aussi le problème de disponibilité de places se posait à tel point que certains abandonnaient simplement à cause de la distance. C'est ce qui nous a motivé à réaliser ce joyaux pour ces enfants» a-t-elle soutenu. Outre ces réalisations la Fondation a œuvré à travers diverses activités. C'est ainsi que a-t-elle poursuivit, les femmes et leurs maris ont été soutenu dans des activités génératrices de revenus avec des micros crédit sans taux de remboursement. «Nous avons installé un moulin à grain, trois forages, nous avons fait don de 100 vélos, du matériel médical au dispensaire et aussi un soutien de près de 200 enfants sous forme de parrainage du primaire jusqu'au secondaire. Nous avons aussi construit 27 blocs de latrines pour tout le village et une unité de fabrique de savon» a-t-elle rappelé.

Lena Christensen a indiqué que l’intervention dans ce village s’est déroulée sans difficultés majeurs jusqu’au jour de la construction d’un collège d’enseignement. «Tout a marché parfaitement jusqu’à la construction du collège. Nous n’avons pas rencontré de problème dans la construction du bâtiment. Mais nous avons eu des problèmes lorsqu’il s’est agit de l’orientation des enfants de Ouisga dans le collège» a-t-elle déploré ajoutant que «Cela a été possible la première année c’est-à-dire à l’inauguration du collège en 2011. Mais en 2012 les enfants de Ouisga étaient exclus du collège. Nous ne comprenions pas ce qui se passait. Nous avons voulu comprendre les raisons de cette exclusion sans succès. Et la situation n'a pas évolué depuis 2012, et ceux qui n'ont pas accès au cours du jour sont reversés dans un enseignement du soir qui n'est d'ailleurs pas formel». Elle par ailleurs regretté que cette situation ne décourage les donateurs. «Elle pourra freiner les investissements des donateurs dans le village. Car pour eux c’est un projet qui n’a pas abouti. A titre d'exemple, des enfants parrainés par les donateurs n'ont pas accès au collège alors que le but est de les soutenir jusqu'au supérieur avec l'alternative d'en arriver à un lycée à Ouisga» a-t-elle noté.

«Pour l'instant, les projets concernant l'éducation sont suspendus comme l'électrification du collège et la construction d'un deuxième bâtiment. Si la situation ne change pas à la rentrée 2014-2015, nous serons obligés de quitter Ouisga même si tout allait bien jusque-là» a prévenu la fondatrice de l’association. Le bureau de la Fondation Baobab est composé de huit membres et elle est basée dans la ville natale de madame Lena au Danemark. Au Burkina elle est pilotée par Léocadie Ouadeba.

Namazé Dramane TRAORE
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