Société
Le sable fait vivre…
Publié le mercredi 13 aout 2014 | Sidwaya
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La vente de sable par les taxis motos est un phénomène qui prend de l’ampleur dans la capitale burkinabè. Les points de ventes pullulent de partout. Installés, aux alentours de l’école primaire catholique de Kologh naba vendeurs de sable attendent impatiemment les clients.
Il est 8h. Nous sommes au samedi 9 août 2014, ils sont une dizaine de jeunes dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans, assis sur leur taxi moto ou debout, chacun scrutant la voie en quête d’un éventuel client.
Joachin Sawadogo, la trentaine révolue, sur son engin, portable en main, essaie de joindre un de ses fidèles clients du nom de Moussa Zida, maçon de profession. Comme M. Sawadogo, Richard Ilboudo a un réseau de clients constitué notamment de maçons, d’ouvriers et de particuliers.
Au regard de leur carnet d’adresse, ils ne sont pas nouveaux dans ce métier, ils s’y connaissent. M. Sawadogo affirme être l’un des premiers dans ce domaine. « J’ai commencé avec les charrettes mais, maintenant je travaille avec un taxi moto », précise-t-il. Par ailleurs, comme ses collègues Joachin Sawadogo se ravitaille dans les environs de Ouaga (Yagma, Bassinko, Pabré, etc). Cependant, la rareté du sable a amené un autre mode d’approvisionnement. Celui des camions. Chose qui amène M.Sawadogo et collègues à s’associer pour payer le « chargement de camion » moyennant une somme de 150000 à 200000F CFA selon la capacité du camion et sa quantité pour ensuite vendre en détail. Pour se procurer un taxi moto plein de sable il faut débourser 10 à 12 mille franc, martèlent les vendeurs.
A la question de savoir si la vente de sable est bénéfique, Alassane Ouena un autre vendeur dit gagné sa vie dans cette activité. Et Joachin Sawadogo de renchérir, c’est une activité qui nourrit son homme. Et d’ajouter, « je m’occupe de ma famille avec ce commerce et prend en charge les études de mes deux frères qui pendant les vacances me donnent un coup de main ». En outre comme tous ses camarades M. Sawadogo peut par jour vendre 6 à 10 chargement de sable voir 20 selon les périodes.
Evoluant dans l’informel, ces jeunes gens sont confrontés à des problèmes divers. Ils sont traités de voyou. Souvent ils sont « accusés de provoquer » des accidents de circulation en ne respectant pas les bonnes pratiques de conduite. A cela se greffe le bras de fer entre vendeurs– autorités municipales pour occupation anarchique d’espace publique. D’où l’appel de ces jeunes gens aux élus locaux à leur trouver un lieu où ils pourront exercer paisiblement leur activité.
Jérémie OUEDRAOGO (Stagiaire)
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