Sept des 10 gendarmes qui comparaissaient le mercredi 28 novembre devant le tribunal militaire de Ouagadougou ont écopé de peine de prison allant de 18 mois à 5 ans ferme, pour avoir participé, en 2011, à la série de mutineries qui ont secoué le Burkina Faso.
Le verdict de ce procès marathon est tombé dans la nuit de mercredi à jeudi. Sept des dix gendarmes, poursuivis pour "révolte", "complot militaire", "refus d'obéissance", "détention illégale d'armes de guerre" et "vols aggravés", ont été reconnus coupables. En poste dans les brigades territoriales de gendarmerie de Tenkodogo, Garango, Niagho et Bagré, ils auraient, en mai 2011, tiré des coups de feu. Ils ont également, selon l’accusation, séquestré certains de leurs supérieurs.
Les accusés ont soutenu avoir été «intimidés» par l’instigateur du mouvement, quand ils n’ont pas agi par «naïveté»...
Pour la défense, les rapports produits par les supérieurs hiérarchiques des prévenus «ont été faits avec passion pour enfoncer nos clients». Le Parquet, lui reste droit dans ses bottes et assène que les prévenus «ont violé les règles militaires: ils ont sorti des armes et séquestré leurs responsables». Avant de demander des peines allant de cinq ans à 20 ans ferme.
Le verdict du tribunal, tombé tard dans la nuit, s’est montré plus clément. Le chef des mutins, le gendarme Wahabo Ouédraogo, écope de cinq ans de prison ferme. Quatre gendarmes "prennent" deux ans de prison, deux autres 18 mois. Trois sont relaxés. En tout, 346 personnes, dont une quinzaine de civils, doivent être jugées d’ici mars 2013, pour leur participation à cette série de mutineries qui avait touché la quasi-totalité des garnisons du pays.
