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Accueil triomphal de Blaise Compaoré : les spécialistes de la mise en scène entrent en jeu
Publié le mardi 12 aout 2014  |  Le Pays
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© Présidence par DR
Fin du sommet Etats-Unis/Afrique : Blaise Compaoré accueilli par ses partisans à son retour à Ouaga
Samedi 9 août 2014. Ouagadougou. Les partisans du président du Faso, Blaise Compaoré, se sont mobilisés dans la nuit à l`aéroport international pour l`accueillir à son retour du sommet des Etats-Unis/Afrique




Certains Africains avaient cru naïvement que Barack Obama allait se servir du sommet Etats-Unis/Afrique pour remonter publiquement les bretelles aux tripatouilleurs des constitutions. Certes, John Kerry, le secrétaire d’Etat n’a pas manqué de dire à cette occasion, l’opposition de l’administration Obama à toutes velléités de modification des lois fondamentales pour permettre à des chefs d’Etat de s’accrocher au pouvoir, mais cette sortie, il faut l’avouer, a été quelque peu timide. Les démocrates africains en ont été déçus.

Les partisans de Blaise Compaoré ont tué le veau gras pour célébrer son retour

A contrario, les tripatouilleurs s’en sont réjouis. Il n’est donc pas étonnant que ces derniers reviennent dans leurs palais, plus ragaillardis que jamais. Mieux, certains d’entre eux ont eu droit à un accueil triomphal. C’est le cas de Blaise Compaoré dont les partisans ont tué le veau gras pour célébrer le retour de « l’enfant prodigue », qui a eu de surcroît la témérité d’apporter une antithèse à la célèbre phrase de Barack Obama selon laquelle l’Afrique a plus besoin d’institutions fortes que d’hommes forts. Le CDP et ses alliés sont donc dans leur bon droit de célébrer leur héros, « l’homme fort » du Burkina, à son retour sur la terre libre du Faso. En 1958, Sékou Touré a dit non au Général De Gaulle ; pour cela, il a été auréolé. Blaise Compaoré en 2014, a dit non à l’homme le plus puissant du monde, tenez-vous bien, à Washington. Ce pied de nez à Obama a visiblement mis du baume au cœur des partisans du référendum qui ne se sont pas fait prier pour tresser des lauriers à leur mentor. Mais derrière cet accueil grandiose et inédit, l’on pourrait lire plusieurs messages forts envoyés par le pouvoir à l’opinion internationale et nationale.
A l’opinion internationale, les partisans du référendum veulent simplement signifier que les Burkinabè, dans leur large majorité, sont rassemblés autour de Blaise Compaoré, que ce dernier ne veut pas modifier la Constitution à des fins personnelles, qu’il y est contraint par le peuple « libre » et « souverain » du Burkina. Ils ont donc tenu à en faire la démonstration par une forte mobilisation qui, dit-on, a été spontanée. Blaise Compaoré serait donc en parfaite osmose avec son peuple. A l’opinion nationale et plus particulièrement à l’opposition politique, le message pourrait être le suivant : si Blaise Compaoré n’a pas eu peur de défendre ses convictions politiques devant l’homme qui est censé incarner le mieux la démocratie, ce n’est certainement pas la pression de l’opposition qui va l’amener à y renoncer. Le référendum sera bel et bien organisé. D’ailleurs, ce message pouvait se lire sur certaines banderoles qu’arboraient certains militants.

Eyadema père peut se vanter d’avoir fait des émules au Burkina.
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