Le pain est introuvable à Ouagadougou du fait que les travailleurs des boulangeries observent une grève de 72 h, allant de mercredi 28 à 6 heures au samedi 1er décembre à 6 heures. Un tour de ville permet de constater la fermeture effective des boulangeries.
Pour la troisième fois en cette année 2012, les travailleurs des boulangeries du Burkina Faso sont en grève. Aussi, se sont-ils rassemblés à la Bourse du travail de Ouagadougou pour exprimer leur ras- de- bol face à une situation qui dure depuis trente (30) ans, selon un resposable syndical. Dans la matinée du 29 novembre, nous y avons fait un tour pour en savoir plus. Les grévistes brandissent leur même plate-forme revendicative datant de 1991 et comportant cinq points. Il s’agit notamment de l’ouverture des négociations avec le gouvernement, de l’augmentation des salaires de 75%, du respect du code de travail. A cela s’ajoute le respect des décisions judiciaires prises lors des conflits dans les boulangeries et l’accord des applications signé par les patrons des boulangeries. « Nous ne faisons pas la grève par plaisir. Nous avons des préoccupations qui datent de trente ans … », a expliqué le secrétaire général de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers, Konomba Traoré. Celui-ci s’est plaint amèrement de la pagaille qui règne dans les boulangeries. « Ceux qui sont riches n’hésitent pas ouvrir des boulangeries et à embaucher qui ils veulent ; mais certains paient souvent en dessous du SMIG ( NDLR : Salaire minimum interprofessionnel garanti) », a-t-il déploré. Il a indiqué que les boulangers sont divisés en deux groupes : celui des associations de boulangers qui forment la Fédération et celui de l’Union des fondateurs de boulangeries. Ce qui fait deux patronats et deux syndicats. « L’union des fondateurs de boulangeries veut que les membres de la Fédération lèvent le mot d’ordre de grève. Elle nous propose deux séances de travail avec le ministre en charge du travail, notamment du 16 au 23 décembre et du 16 au19 janvier », a-t-il révélé. Mais dit-il, chaque fois, on nous convoque à ces séances, mais la situation n’évolue pas. « Nous sommes environs 5000 membres au sein de la Fédération et nous voulons l’ouverture immédiate des négociations avec le gouvernement maintenant », a-t-il ajouté.
Un tour dans la capitale burkinabè permet de se rendre compte que le mot d’ordre de grève est suivi. En effet, la plupart des boulangeries sont restées fermées. Le pain manque donc à Ouagadougou, et conformément à la consigne donnée par les gévistes, il en sera ainsi, jusqu’au petit matin de demain samedi.