Société
Bobo-Dioulasso : une pluie diluvienne inonde la ville
Publié le samedi 9 aout 2014 | Le Quotidien
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Depuis le début du mois d’août, la ville de Bobo-Dioulasso ne fait qu’être arrosée par la pluie. Pluies bienfaisantes certes, mais si rien n’est fait, le scénario du « 1er septembre 2009 » qui s’est produit à Ouagadougou risque de se répéter à Bobo-Dioulasso. En effet, après chaque pluie (comme celle du vendredi 8 août 2014), les caniveaux qui drainent les eaux de ruissellement débordent et l’eau se déverse souvent dans des concessions.
Bobo-Dioulasso, capitale économique et 2e ville du Burkina est en train de réunir les ingrédients pour vivre une inondation. En effet, le vendredi 8 août 2014, dès 7heures et demie du matin, une pluie s’annonçait. Les populations se pressent de rejoindre leurs domiciles et d’autres s’efforcent pour le service ou le marché. Il est 8 heures quand la pluie a fait sentir ses premières grosses gouttes. Après une heure et demie environ de pluie, des rues sont impraticables. Des boutiques de rue sont le siège des eaux. Le boulevard de l’Indépendance, a proximité du Guichet unique du foncier est débordé.
Des riverains s’organisent pour dévier la circulation. Le secteur 21, au cœur de la ville, non loin du marché de fruits et légumes, est assimilable à un barrage où des enfants exécutent des jeux de pêche. La population se plaint, indexant les autorités communales.
Insuffisance de politiques de drainage des eaux de pluie
Certes, c’est la saison des pluies, en l’occurrence le mois d’août où il pleut abondamment. Les années antérieures, à l’entame de la saison des pluies, les différents conseils d’arrondissements se sont attelés à curer les caniveaux afin de drainer les eaux de ruissellement. Action noble, certes, mais cette année, où sont-ils passés ? A Bobo-Dioulasso, c’est un secret de polichinelle que presque tous les caniveaux sont bouchés, sauf pour celui qui se voile la face. Quelles politiques pour les curer ? Où sont passés les recrus du programme HIMO qui, pourtant, ont été recrutés pour cela ? Incapable de traverser les eaux de ruissellement, un usager, arrêté sur sa moto avec une mine aigre, gesticule, proférant des propos de nature à accuser le conseil municipal de la ville de Sya. « Salia Sanou et son conseil municipal, au lieu de se donner pour
fonction le remplissage des stades, feront mieux de curer les caniveaux pour éviter un 1er septembre à Bobo-Dioulasso », a-t-il préconisé. Et un autre, à ces cotés, de répliquer : « Mon frère, ce n’est pas leur problème. Ce qui les intéresse, c’est faire des lotissements et vendre des parcelles ». « C’est ça le Burkina émergent », ironise un autre qui pédale avec difficultés son vélo. Dans une vieille Mercedes, un monsieur bien habillé, vraisemblablement hostile au régime en place, trouve des solutions à cela : « Avec l’argent du référendum et du Sénat on peut curer tous les caniveaux du Burkina, voire construire des caniveaux partout dans le pays ». Si certains usagers indexent le conseil municipal, d’autres par contre estiment que les populations ont leur part de responsabilités quant à la situation des caniveaux qui sont bouchés. En réponse à une dame qui fustige le conseil municipal, un homme réplique : « Quand on vous dit de ne pas jeter les ordures dans les caniveaux, vous pensez qu’on fait le malin. Voici le résultat ».
Caniveaux bouchés à Bobo-Dioulasso, une responsabilité partagée
A Bobo-Dioulasso, en dépit des nombreuses campagnes de sensibilisation, il est fréquent de remarquer dans les secteurs que les caniveaux constituent des « bacs à ordures » pour bon nombre de ménages où toutes sortes d’ordures ménagères sont versées. Pire, toutes personnes essayant de raisonner ces derniers reçoivent des « flèches ». Aussi, une autre pratique qui ne favorise pas le ruissellement des eaux de pluie est la construction des boutiques de rue sur les caniveaux. Mais, à ce niveau, l’on pourrait indexer la commune car, «l’occupation de l’espace public nécessite une autorisation des services compétentes, après inspection du lieu ». Peu importe, le niveau de responsabilité, de toutes les façons, Salia Sanou et son conseil municipal de Bobo-Dioulasso gagneraient à prendre des mesures drastiques pour éviter de jouer « au médecin après la mort ». Si rien n’est fait dans de brefs délais et si la pluie continue à ce rythme, Bobo-Dioulasso pourrait connaitre, personne ne le souhaite, un phénomène du type « 1er septembre 2009 à Ouagadougou ». En tout cas, les ingrédients d’une telle catastrophe se réunissent.
Par Mady BAZIE
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