OUAGADOUGOU - La capitale burkinabè Ouagadougou était jeudi privée de pain à la suite d`une grève lancée par les employés de boulangeries pour réclamer de meilleures conditions de vie, a constaté un journaliste de l`AFP.
"Il n`y a pas de pain. Je sers le café au lait et les omelettes sans pain à mes clients parce qu`aucune boulangerie n`est ouverte", a déclaré à l`AFP Ousmane Sawadogo, tenancier d`une échoppe au grand marché de Ouagadougou.
A l`appel de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina (FNBP-B), les employés des boulangeries et pâtisseries observent une grève de 72 heures depuis mercredi pour exiger notamment une augmentation de 75% des salaires "pour toutes les catégories" de personnel.
La grève est suivie à "100%" dans la capitale et "partiellement" à l`intérieur du pays, a affirmé le secrétaire général de la FNBP-B, Konombo Traoré, lors d`un meeting à la Bourse du travail de la capitale.
Un responsable patronal du secteur a accusé le ministère du Commerce d`avoir bloqué le prix de la baguette de pain depuis 2007 à 130 FCFA (0,2 euro), alors que les prix des matières premières flambent sur le marché.
Le Burkina Faso a été touché en 2008 par des manifestations violentes contre la vie chère.
La grève dans les boulangeries survient juste avant les législatives et municipales de dimanche. Il s`agit des premières élections depuis la crise qui a failli emporter le régime de Blaise Compaoré au premier semestre 2011, marquée par une vague de mutineries et de violentes manifestations populaires.
Durant cette crise, le président Compaoré avait nommé un nouveau gouvernement, qui avait notamment décidé une diminution des prix des denrées de première nécessité (riz, sorgho, sucre).