La Coordination des élèves et étudiants du Burkina (CEEB) demande au Syndicat autonome des enseignants chercheurs (SYNADEC) de « se ressaisir » et de ne pas jouer le jeu du régime « fasciste ». La CEEB dit également qu’elle ne prendra pas en otage les festivités du 11- Décembre à Koudougou.
C’est pour dénoncer une campagne de désinformation, de démobilisation et « d’intoxication » du pouvoir que la CEEB a dit avoir convoqué cette conférence de presse ce jeudi 29 novembre 2012 pour informer l’opinion, a confié son président, Mamadou Fayama. Il s’agit notamment de la crise à l’Université de Koudougou et de celle née du décès de deux élèves par la faute présumée de douaniers et de militaires.
Sanctions et décret liberticides En ce qui concerne les sanctions à l’encontre des 14 étudiants de Koudougou, Fayama persiste et signe qu’elles sont liberticides, à l’image du décret sur lequel elles sont basées, et les étudiants ne seront satisfaits que quand elles seront totalement levées. Il se base sur le fait que la CEEB détient une bande sonore d’une interview réalisée par un confrère du professeur Mahamadou Oubda qui affirme n’avoir été « ni tapé ni injurié » par des étudiants. La CEEB estime donc qu’il y a anguille sous roche de brandir à tout bout de champ cette « agression ».
L’opposition enseignant-étudiant est imaginaire
Concernant justement la grève du SYNADEC, débutée hier mercredi et qui doit durer 72 heures, Fayama la considère comme « grave » et constitue un « précédent dangereux ». Il a alors demandé au SYNADEC de « se ressaisir » et de ne pas suivre « le régime fasciste ». Interrogé, Mamadou Fayama déclare que la CEEB soutiendra le SYNADEC dans ses mots d’ordre de grève, mais pour cette fois-là, cela est à écarter. Mais dans tous les cas, « l’opposition enseignant-étudiant n’existe que dans l’imaginaire » du pouvoir, affirme l’étudiant.
Pas de prise en otage du 11-Décembre
Estimant que « la balle est dans le camp des autorités », la CEEB reste donc déterminée à mener « toute action » pour faire la lumière sur le décès des élèves et pour la levée complète des sanctions contre les étudiants. Cependant, Fayama déclare que la CEEB ne prendra pas en otage les festivités du 11-Décembre à Koudougou, car « nous n’avons pas l’armée ». Néanmoins, les 6 et 13 décembre 2012 verront des activités des syndicats estudiantins.