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Suspension des contrats du personnel gréviste

Publié le mercredi 6 aout 2014 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Eau et assainissement en Afrique : l’Agence panafricaine EAA fête ses 25 ans

Depuis un certain temps, le climat est devenu délétère à l’Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l’Afrique (EAA) où le personnel demande le départ du premier responsable, Idrissa Doucouré. La situation a pris une autre tournure le lundi 4 août 2014, lorsque certains agents ont constaté que leur contrat avec la structure a été suspendu.

Le torchon continue de brûler entre les travailleurs de l’Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l’Afrique (EAA), ex- Centre régional pour l’assainissement et l’eau potable à faible coût (CREPA) et leur premier responsable, Idrissa Doucouré. La situation a pris une autre tournure depuis quelques jours. En témoignent les propos du porte-parole des travailleurs, Firmin Nguandi, joint au téléphone lundi, dans l’après-midi. «La crise que nous traversons vient de prendre une autre tournure, puisque le secrétariat exécutif s’est encore illustré de la plus mauvaise des manières», a-t-il déclaré.
Selon monsieur Nguandi, après une grève qu’ils ont organisée le vendredi 1er août 2014 dans l’enceinte de l’institution, au quartier Ouayalghin de Ouagadougou, les travailleurs qui voulaient reprendre le travail lundi, ont été refoulés. Il a expliqué que des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ont été postés à l’entrée du siège avec une liste des agents grévistes à qui l’on refusait l’accès. De l’avis de Firmin Nguandi, la liste détenue par les policiers et sur la base de laquelle, ils refoulaient les travailleurs contenait des noms d’agents en congé et qui devraient reprendre le travail, le lundi 4 août. « Pis, en consultant leurs mails respectifs, les travailleurs de EAA, à l’exception de deux ou trois, ont constaté que leur contrat avec EAA a été suspendu », a indiqué le porte-parole des travailleurs, ajoutant qu’il s’agit d’une initiative du secrétaire exécutif.
Pour le représentant des travailleurs de EAA, il s’agit d’une violation grave et c’est à juste titre que l’Inspection du travail a été saisie le même jour. Mais celle-ci se serait déclarée incompétente pour traiter de l’affaire, renvoyant les plaignants au Ministère en charge des affaires étrangères, compte tenu de la dimension intergouvernementale de l’agence EAA.
«Demain étant férié (Ndlr : mardi 5 août, fête de l’indépendance Burkina Faso, appelé autrefois Haute-Volta), nous comptons nous rendre mercredi au Ministère des affaires étrangères, en vue de mieux comprendre », a-t-il dit au téléphone.

Silence des premiers responsables

Une source proche du service de communication de l’agence révèle que le premier responsable serait en train de prendre des dispositions pour licencier tout le personnel. La même source confirme que depuis lundi, les travailleurs ne peuvent plus avoir accès à leurs bureaux, ajoutant que « les serrures des portes auraient été changées sur instruction du patron décrié ».
Nos multiples tentatives pour entrer en contact avec les premiers responsables de EAA, notamment, le secrétaire exécutif, Idrissa Doucouré, sont restées infructueuses.
Le 24 juin 2014, le personnel de l’ex-CREPA a organisé un sit-in, au siège de l’institution. A cette occasion, ils avaient demandé la démission de l’actuelle tête dirigeante de la structure. En effet, les travailleurs exigent « le paiement, immédiat et sans concession de l’intégralité des arriérés des salaires qui courent depuis février 2014 et avril 2014 pour d’autres, et ce, pour le siège et l’ensemble du réseau ».
Les autres points de revendication cités par le porte-parole, concernent la mise en place rapide des délégués du personnel et un audit externe intégral de l’institution. Selon le porte-parole des travailleurs de EAA, l’institution présente une situation financière «désastreuse» et un management « suffisamment défaillant», occasionnant la détérioration du climat de travail.
Dans le protocole revendicatif du personnel il est reproché au premier responsable, entre autres, « le refus catégorique de collaborer avec les acteurs, du secteur présents au Burkina Faso », « le manque de respect notoire des autorités », « l’utilisation des ressources de l’agence à d’autres fins ».
Nommé par le conseil de ministres des Etats-membres de l’EAA, Idrissa Doucouré, est de nationalité sénégalaise et est arrivé à la tête de l’institution en 2011, succédant au Malien, Cheick Tidiane Tandia.
L’Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l’Afrique (EAA) existe depuis 25 ans. Elle est plus connue sous son ancienne appellation, Centre régional pour l’assainissement et l’eau potable à faible coût (CREPA). L’Agence compte 36 pays-membres, mais est actif dans 20 Etats. Le siège de EAA à Ouagadougou compte une trentaine d’agents, alors que l’ensemble du réseau totalise environ 100 travailleurs.

Alban KINI
alban_kini@yahoo.fr