Société
Incendie du commissariat de police de Houndé: 41 personnes interpellées
Publié le lundi 4 aout 2014 | AIB
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Incendie au siège du FESPACO: la toiture de salle polyvalente part en fumée. Mardi 15 janvier 2013. Ouagadougou. Un incendie a ravagé la salle multifonctionnelle en construction du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) |
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Bobo Dioulasso - Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan a animé une conférence de presse le jeudi 31 juillet 2014 à Bobo-Dioulasso sur les circonstances de l’incendie du commissariat de la ville de Houndé. Au cours de cette rencontre, le directeur régional de la police nationale des Hauts-Bassins, Marcel Paré, a annoncé que 41 suspects ont déjà été interpellés.
Dans la matinée du mercredi 30 juillet 2014, un millier de manifestants, selon le gouverneur de la région des Hauts-Bassins Nébilma Joseph Bakouan, a investi le commissariat de la ville de Houndé, pour exiger la livraison de deux jeunes filles accusées d’enlèvement d’enfants. Ayant appris que ces dernières avaient été déférées à Boromo «pour leur sécurité», les protestataires, sans autre forme de procès, ont mis le feu au commissariat de police, brûlant tout le bâtiment. Ainsi, le mobilier, les archives, les ordinaires, du numéraire, des armes, les engins des agents: 15 motos de policiers, 4 motos de services, 3 véhicules accidentés stationnés au commissariat et un lot d’engins saisis dans les affaires judiciaires, ont été réduits en cendre. Les efforts conjugués des sapeurs-pompiers de Bobo-Dioulasso et de Boromo n’y ont rien pu. Face à la situation, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins Nébilma Joseph Bakouan a organisé une conférence de presse ce jeudi 31 juillet 2014 à Bobo-Dioulasso, pour expliquer les faits. Il a fermement condamné l’acte et informé les journalistes de la procédure judiciaire en cours. Cette procédure a déjà permis d’arrêter 41 suspects. Les faits, selon le gouverneur Bakouan ont débuté dans la nuit du mardi 29 juillet 2014 aux environs de 20 heures, par l’arrestation de deux jeunes filles exposées au lynchage, parce qu’accusées d’enlèvement d’enfants âgés de 2 et 3 ans. Les deux demoiselles, toutes deux âgées de 17 ans, sont respectivement des élèves en classe de 4e au lycée provincial de Tuy et en classe de 3e au groupe scolaire le progrès Bahoun de Houndé. Informés de la situation par des témoins, les forces de l’ordre vont libérer les mises en cause et les mettre sous protection. Ayant appris qu’elles auraient été libérées, une foule de manifestants va se déporter au commissariat, pour exiger la mise à leur disposition des deux filles pour les lyncher. La mère de l’une des deux filles, commerçante à Houndé, qui s’est précipitée au commissariat pour clamer l’innocence de sa fille, a failli subir le courroux de la population. La médiation des autorités locales, a semble-t-il, calmé les esprits vers minuit et les protestataires sont rentrés chez eux. Profitant de l’accalmie, les deux filles et leurs mères ont été exfiltrées et déférées au parquet de Boromo, pour la suite de la procédure.
Non à la vindicte populaire!
Contre tout attente, le lendemain mercredi 30 juillet, les manifestants sont revenus à la charge vers 8 heures, pour exiger que les filles leur soient remises. Ayant compris qu’elles ont été déférées à Boromo, le millier d’«assaillants» va s’en prendre au commissariat, en l’incendiant. Le renfort de sécurité viendra constater les faits et procéder aux investigations en vue de la recherche et de la poursuite des auteurs. Selon le directeur régional de la police nationale des Hauts-Bassins, Marcel Paré, les filles accusées sont effectivement passées dans les parages où les enfants de 2 et 3 ans étaient avec des sachets sur leurs têtes. Aussi, la population affirme que les sachets devaient être utilisés pour les étouffer afin de les emporter. «Ce sont les rumeurs et les enquêtes en cours permettront d’établir la vérité», a-t-il précisé. Il a aussi rassuré que les deux enfants en question sont vivants et n’ont rien. A la question des journalistes sur des cas similaires d’enlèvement d’enfants dont les auteurs n’auraient pas été arrêtés, le directeur régional a expliqué que ce précédent est une rumeur pour laquelle les accusateurs n’avaient pas saisi la police. Marcel Paré a rassuré que le personnel du commissariat est resté sur place, en attendant un autre local qui ne saurait tarder, avec les assurances du gouverneur. La ville, de son point de vue, est actuellement sécurisée avec la présence de renforts sur place. Une équipe de la police judiciaire est également sur les lieux pour mener les enquêtes. Nébilma Joseph Bakouan, a invité la population à se départir du recours à la vindicte populaire, tout en souhaitant la collaboration des autorités locales, coutumières et religieuses pour dénoncer les auteurs de ces actes.
Wurotèda Ibrahima SANOU
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