Ceci est une tribune de Toubé Clément Dakio, président de l'Union pour la démocratie et le développement (UDD), sur la préservation de la paix sociale au Burkina.
Beaucoup de Burkinabè trouvent que la situation nationale est délétère. Pour les uns, elle est dangereuse et pour les autres elle est même explosive. Or, il est presque unanimement admis que la paix conditionne le développement économique. Au Faso le développement économique devrait conduire à l’indépendance économique sans laquelle l’indépendance politique n’est qu’un leurre. C’est pourquoi le Président Blaise Compaoré et le peuple burkinabé doivent tenir et tiennent à la paix sociale comme à la prunelle des yeux. Il urge donc que tout homme de bonne volonté réfléchisse à la persévération de la paix sociale au Faso.
Le dictionnaire Robert définit le mot paix comme, entre autres l’absence de guerre, l’absence de troubles. Cette définition de la paix ne guide pas suffisamment vers ce qui nous intéresse ici, à savoir la la recherche et la préservation, de la paix sociale.
Pour cela, il faut nous tourner vers un "sage" célèbre qui a dit que la paix n’est pas un mot, c’est un comportement.
Cette conception de la paix de "sage" célèbre signifie, à mon avis, que la paix réelle n’est pas acquise d’office à travers sa définition, mais que cette paix se construit par un comportement favorable, c’est-à-dire par l’accomplissement d’action favorable à la paix que je désignerai dans la suite du texte par comportement de paix et action de paix.
Cette conception de la paix peut signifier aussi qu’il ne suffit pas d’affirmer et de proclamer mainte fois qu’on veut la paix pour l’obtenir, encore faut-il pour parvenir à la paix accomplir une ou des actions de paix c’est-à-dire adopter un comportement de paix.
L’importance du rôle du comportement de l’homme dans la paix est révélée par le paradoxe suivant « qui veut la paix prépare la guerre ». On voit que la paix c’est ce qui permet de la réaliser, un comportement de paix.
Selon une autre conception de la paix, la paix ne signifie pas seulement l’absence de guerre, mais aussi l’harmonie entre les hommes.
Je voudrais dans les passages suivants énumérer des actions qui, pour moi, vont dans les sens du comportement de paix.
I – Enumérations d’actions de paix dans l’optique du sage célèbre
Les acteurs de la scène politique nationale doivent :
- Se démarquer des actions de provocation de l’adversaire, du terrorisme, du favoritisme, du népotisme ainsi que du clientélisme politique.
- Se démarquer aussi de la politique politicienne qui réduit les problèmes politiques à des querelles d’intérêts entre partis politiques qui luttent pour se ravir le pouvoir.
Le mot politique est utilisé péjorativement dans le passage précédent. Mais il est employé dans son sens noble lorsqu’un homme intègre une société et s’intéresse au devenir de cette société. Cette attitude est de nature à réaliser l’harmonie entre les hommes c’est-à-dire la paix sociale.
Ne pas s’intéresser à la politique en ne s’intéressant pas aux problèmes collectifs de l’ensemble de la société mais en s’intéressant à ses problèmes individuels sous leurs aspects le plus direct est une attitude qui ne va pas dans le sens du principe "de vivre pour les autres" ; elle ne favorise pas l’entente et la cohésion sociales.
- Organiser des élections libres, transparentes, équitables c’est-à-dire des élections sans fraudes ni corruption.
En effet, les fraudes électorales sont la raison des crises des élections connues dans les Etats africains en transition démocratique. Elles constituent un véritable danger pour la stabilité et la paix.
- Promouvoir la démocratie, les valeurs républicaines, la paix ainsi que la culture de la paix dans tous les domaines de l’activité humaine (éducation, social, santé, sport, etc.).
- Faire tout ce qui est possible pour préserver la paix là où elle est présentement menacée.
II – Enumérations d’actions de paix dans l’optique de l’harmonie entre les hommes
Il y a harmonie entre les hommes au sein d’une société lorsque le mieux-être ou, du moins, le bien- être est assuré pour chacun.
Pour cela, il faut que l’Etat mène un développement dans la justice sociale c’est-à-dire un développement dont le fruit est accessible à tous et équitablement réparti entre tous.
L’Etat doit promouvoir l’égalité de tous les citoyens devant la loi, l’égalité de chances dans les domaines économiques, l’égalité entre les ethnies, les régions et les différentes couches sociales.
C’est à ce prix qu’on préserve ou accède à la paix et au développement car celui-ci ne se décrète pas, mais exige la participation de toutes les couches sociales à l’effort de développement.
Les acteurs de la scène politique doivent :
- Dépasser l’appartenance ethnique pour parvenir à un sentiment fort de solidarité nationale.
- Chercher à transcender les barrières conventionnelles de la culture, de la religion, de la langue, de l’ethnie et des croyances confessionnelles au moyen du dialogue, de la compréhension et du respect.
- Promouvoir l’éducation morale, ethnique et civique de la jeunesse.
Nombres d’actions de paix dont l’accomplissement d’une ou de plusieurs de ces actions correspond à un comportement de paix viennent d’être énumérées.
Je préconise alors, pour que la paix ne soit pas un mot c’est-à-dire sans réalité, que tous les acteurs de la scène politique burkinabè adoptent un comportement de paix.
Outre cela, et surtout, nous demandons à Dieu et à nos Ancêtres de donner un comportement de paix aux protagonistes de la vie politique nationale afin que règne à jamais la paix au Burkina Faso.
TOUBE Clément Dakio
Président de l’UDD, parti membre du front républicain
Ambassadeur de paix de la Fédération interreligieuse et Internationale pour la paix mondiale