Le comité interministériel de suivi de l’opération 100 000 charrues était du 21 au 25 juillet 2014 dans les régions du Plateau central, du Centre-Est et du Centre-Sud. L’objectif était de recueillir les préoccupations et des suggestions des bénéficiaires pour mieux parfaire la suite de l’opération.
L’opération 100 000 charrues, depuis sa mise en œuvre en 2011, a permis de doter du matériel agricole composé de charrues, de charrettes, de semoirs, à plus de 84 000 producteurs et productrices. En 2013, toujours dans le cadre de cette opération, des animaux de trait dont 1466 bœufs et ânes ont été associés et 11 690 sont en cours pour l’année 2014. Pour mieux parfaire la suite de l’opération, une mission interministérielle de suivi a séjourné du 21 au 25 juillet 2014 dans trois régions du Burkina Faso en vue de recueillir auprès des bénéficiaires, des préoccupations et des suggestions. Elle a de ce fait, parcouru 11 communes rurales. Dans la commune de Dapélogo dans le Plateau central, à Guiba et Toécé dans le Centre-Sud en passant par Garango et Niangho dans le Centre-Est, les préoccupations des bénéficiaires étaient les mêmes. Il s’agit de l’insuffisance du matériel et d’animaux alloués aux producteurs, l’arrivée tardive des semences améliorées, la santé douteuse des animaux. Ils réclament en plus des tracteurs. La mauvaise qualité des équipements a été relevée dans la commune de Zoungou dans la province du Ganzourgou. Pour les producteurs, le fer utilisé dans la confection des charrues n’était pas de bonne qualité. Egalement, sur une prévision de 50 animaux, la commune n’a reçu que 23 à la date du passage de la mission. En plus, certaines communes n’ont jusqu'à présent reçu aucun animal. Sur cette question, le président de la Fédération des éleveurs du Burkina, qui a la charge de l’achat des animaux, Boureima Diallo, a rassuré la population que le reste des animaux sera livré dans un délai très bref. S’agissant de la qualité des charrues, le représentant de la Chambre des métiers, structure chargée de la confection des équipements, Paulin Kaboré, a reconnu effectivement que des insuffisances ont été constatées dans d’autres localités dans la livraison de 2013. « Nous travaillons avec plus 150 artisans de toutes les 45 provinces. En 2013, il ya eu une rupture suite à la forte commande, et les artisans ont dû utiliser du fer qui ne respectait pas les normes », a-t-il précisé. Et de rassurer que pour 2014, la Chambre des métiers s’est engagée à importer elle-même le fer devant servir à la fabrication du matériel agricole. Il a invité les bénéficiaires ayant trouvé des imperfections sur leur matériel de saisir le plus vite possible les services de l’agriculture à cet effet. Et au directeur de la mécanisation et du machinisme agricole, Laurent Ouédraogo, d’appuyer : « C’est une opération d’envergure nationale avec beaucoup d’acteurs. Il est tout à fait normal que l’on rencontre quelques problèmes de fabrication. Mais il suffit simplement que nous ayons connaissance de ces malfaçons, et spontanément nous apportons un remède». Quant à l’arrivée tardive des semences améliorées, il a fait savoir que des dispositions sont prises pour que dans les années à venir, ce problème ne soit plus posé.
Une opération louable
Pour lui, un nouveau mécanisme de distribution a été mis en place pour empêcher des gens de mauvaise foi de livrer des semences non améliorées aux producteurs. Malgré l’insuffisance du matériel, les bénéficiaires ont salué cette opération qui leur a permis d’améliorer leur production agricole. Ils ont réclamé plus d’équipements afin de pouvoir couvrir un grand nombre de producteurs. « J’ai eu la charrue en 2011. L’opération a été bénéfique pour nous. Avant cette opération, je gagnais 20 à 30 sacs. Maintenant je suis à 60 sacs par saison. Avec la charrue, j’ai même pu acheter d’autres bœufs avec le surplus que je gagne dans la production », a indiqué un producteur de Niangho, Ousmane Zèba. Même son de cloche à Baskouré dans la province de Kourittenga et à Mogtédo dans le Ganzourgou.
11 690 animaux pour toutes les communes
en 2014
« J’ai déjà eu une charrue et j’attends toujours un animal. Les efforts du gouvernement sont à saluer. Avec la charrue, nous pouvons maintenant exploiter de grandes superficies », a ajouté, Joséphine Balma, productrice à Baskouré.
Le chef de service étude et promotion des équipements à la direction générale de la production végétale, Salif Tentika a rappelé que l’opération 100 000 charrues est un programme d’envergure nationale. « Avec un budget limité, nous tentons de faire ce que nous pouvons pour satisfaire l’ensemble des 352 communes du Burkina Faso », a-t-il relevé. Pour lui, en 2014, c’est un budget 2, 799 milliards FCFA qui doit servir à l’achat de 24 680 équipements pour l’ensemble des communes. Au niveau des animaux, a-t-il poursuivi, un budget de 2 milliards pour 11 690 animaux destinés à l’ensemble du territoire a été alloué. « Donc, certaines communes vont se retrouver avec 10 à 15 animaux. Ce nombre ne peut qu’être insignifiant. Toujours est-il que l’effort du gouvernement est appréciable », a-t-il émis. M. Tentika a salué la tenue de cette sortie qui a permis aux membres du comité de suivi de toucher du doigt les réalités et les préoccupations des producteurs. Il faut noter que pour les équipements et les animaux, la contribution des bénéficiaires est de 10% pour les femmes et 15% pour les hommes. Les femmes payent par exemple 7 500 FCFA pour un âne et les hommes 11 250. Pour les bœufs, c’est 25 000 FCFA pour les femmes contre 37500 pour les hommes. Quant aux équipements, la contribution va de 3000 à 20500 FCFA en fonction du matériel.
