Paris, Les boîtes noires de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé au Mali, faisant 118 morts dont 54 Français, sont arrivées lundi matin en France, a-t-on appris auprès du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) chargé de les décrypter.
"Je confirme que les deux enregistreurs de vol du MD-83 accidenté au Mali sont arrivés ce matin dans les locaux du BEA", a déclaré la porte-parole interrogée par l’AFP. "A ce stade, on ne peut rien dire de plus. Les enquêteurs travaillent à l’exploitation des boîtes noires", a-t-elle ajouté, rappelant que la direction de l’enquête relevait des autorités maliennes. L’une des deux boîtes noires serait extérieurement très endommagée, selon une source proche, une information que la porte-parole s’est refusée à confirmer.
Les "boîtes noires", qui enregistrent toutes les données d’un vol, y
compris les conversations dans le cockpit, révèlent des informations cruciales et des axes d’enquêtes pour déterminer les causes d’un accident aérien.
Un avion commercial possède réglementairement deux boîtes noires, appelées DFDR (Digital flight Data Recorder) et CVR (Cockpit Voice Recorder). Le DFDR enregistre tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc.). Le CVR, l’enregistreur de vol "phonique", comprend les conversations, mais aussi tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage. Une analyse acoustique poussée permet même de connaître le régime des moteurs.
Le directeur du BEA, Rémi Jouty, avait expliqué samedi à l’AFP que la
première phase d’exploitation des boîtes noires consistait à extraire les données brutes. "Si les enregistreurs sont en bon état, cela peut être assez rapide, de l’ordre de quelques heures. S’ils sont en mauvais état, cela peut être plus compliqué et prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines",
avait-il précisé.