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L’Observateur N° 8263 du 28/11/2012

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FITMO 2012 : pari gagné !
Publié le jeudi 29 novembre 2012   |  L’Observateur




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Pour la première fois depuis sa création en 1989, le Festival international de théâtre et de marionnettes de Ouagadougou/ Festival des Arts du Burkina (FITMO/FAB) s’est déroulé sans son fondateur, le Professeur Jean Pierre Guingané, disparu en 2011. Le Festival se tient dans quatre pays (Burkina, Mali, Niger, Togo) du 22 novembre au 17 décembre 2012. Celui du Burkina s’est achevé le 27 novembre 2012. Un bilan inespéré !

Avec la disparition subite du professeur Jean-Pierre Guingané en décembre 2011, le monde de la culture tout en pleurant l’homme de culture s’inquiétait de la survie du festival qu’il a créé en 1989 et porté à un niveau international. A juste raison, car nombre d’entreprises en Afrique ont sombré après leur géniteur. Aussi les craintes étaient-elles légitimes.

Les continuateurs de l’œuvre du professeur avaient aussi des appréhensions. Comment porter sur leurs frêles épaules un héritage si lourd dans un environnement économique difficile et privés de l’expérience et de la notoriété du professeur, deux sésames qui ouvraient bien des portes.

Mais il est connu que la foi peut déplacer des montagnes et Claude Guingané, le directeur de l’Espace Gambidi, et son comité d’organisation composé d’ Hamadou Mandé, de Modeste W. Compaoré, de Luca Fusi, de Nogodo Ouédraogo et d'Issoufou Bissiri ont accompli une oeuvre fabuleuse : ils ont en effet maintenu la manifestation et l’ont même consolidée.

Placé sous le thème «Education artistique et développement culturel au Burkina Faso», le FITMO /FAB poursuit sa marche d’intégration africaine sur le plan culturel et de décentralisation des foyers d'art en orchestrant la rencontre entre les artistes d’Afrique et d’ailleurs et en portant les arts à l’intérieur du pays.

Ainsi, deux cents artistes, dont cinquante-cinq femmes, venus des pays limitrophes du pays, d’Afrique centrale, du Maghreb et d’Europe, ont joué à Ouagadougou et dans les communes de l’intérieur. Tous les arts ont eu droit de cité : le cinéma, la danse contemporaine, les arts plastiques, le théâtre, la marionnette et le conte.

En outre, un colloque sur le thème du festival a été tenu à l’université de Ouagadougou avec des communications de chercheurs burkinabè et européens, de pédagogues et d’hommes politiques émérites. Une façon d’articuler la réflexion et l’action culturelle, une démarche chère au professeur J.P. Guingané qui rêvait de faire de l’Espace culturel Gambidi un lieu de bouillonnement intellectuel où chercheurs et artistes échangeront autour des problématiques de développement et de création.

Cette édition a par ailleurs accueilli la rencontre du Conseil exécutif mondial de l’Institut international de théâtre, dont le professeur Guingané fut longtemps le président du Bureau Afrique. C’était la première fois qu’une rencontre du Comité exécutif se tenait en Afrique francophone et la seconde en Afrique après le Soudan.

Le comité d’organisation du Burkina a relevé le défi de faire vivre le FITMO/FAB et même de lui donner une dimension plus grande que la précédente. Comme dirait Maître Pacéré, ils ont ajouté de la terre à la terre pour raffermir la termitière.

Maintenant, la balle est dans le camp des autres pays qui reçoivent le FITMO 2012, à savoir le Mali, le Niger et le Togo, le dernier pays cité accueillant la manifestation pour la première fois. Malgré la situation difficile que traverse le pays de Soundjata Kéita, le comité d’organisation du Mali organisera le FITMO/FAB du 29 novembre au 3 décembre 2012. Espérons que le succès de Ouaga les inspirera !

Saidou Alcény BARRY

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