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L`Observateur Paalga N° 8671 du 25/7/2014

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Le coin du jeûneur : l’Aïd el-Fitr
Publié le lundi 28 juillet 2014   |  L`Observateur Paalga


France
© Autre presse par DR
France : Le ramadan aura lieu du 9 juillet au 8 août 2013


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Après un mois d’abstinence, d’abstention et d’adoration, les musulmans du Burkina, à l’instar des autres musulmans du monde, seront en fête. L’Aïd el-Fitr, comme toute fête musulmane, a ses exigences. Nous revenons ici avec des précisions sur cette fête de rupture de jeûne et les acquis à conserver même après le mois béni.


Evoquer la venue du mois de Ramadan provoque chez certains musulmans non encore bien ancrés dans la foi, une peur bleue : privation des plaisirs, des boissons, du manger, du sommeil et séance de longue prière... Or la venue du mois de Ramadan, avec lui le jeûne, est une bénédiction divine, une grâce, une occasion de rémission de péchés, une miséricorde de la part du Seigneur et une occasion d’entrer au paradis. Tout fidèle croyant doit donc être fier, content et se réjouir de l’approche de ce mois et prier pour y arriver et accomplir tout acte et action de
bienfaits. Le prophète de l’Islam dit d’ailleurs : «Quiconque se réjouit de la venue du mois de Ramadan, Allah lui pardonne ses péchés». Après le mois de jeûne, l’heure est à l’Aïd al-
Fitr, la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de Ramadan. Elle est célébrée le premier jour du mois de chawwâl. Elle est aussi parfois appelée Aïd es-Seghir, la petite fête par opposition à l’Aïd al-Kebir, la grande fête.

De la date de la fête

Tous les ans, la date de l’Aïd el-Fitr est avancée de 10, 11 ou 12 jours par rapport au calendrier grégorien, car le calendrier musulman est lunaire. La date de l’Aïd el-Fitr est le jour suivant le dernier jour du mois sacré de Ramadan : il arrive donc 29 ou 30 jours après le début du mois de ramadan, selon les années. La difficulté de déterminer les dates du début et de la fin du jeûne réside dans la particularité du calendrier musulman : il est lunaire. Le Prophète (PSL) a voulu résoudre le problème en invitant les musulmans à observer le jeûne s’ils aperçoivent la lune le 29e jour du mois qui précède celui du Ramadan. Dans le cas contraire, il faut compléter ce mois à 30 jours et commencer le jeûne le jour suivant, même si la lune n’a pas été vue. De plus en plus, la communauté musulmane s’organise avec la mise en place d’un comité d’observation de la lune pour résoudre les problèmes. Celui-ci a des représentations dans toutes les provinces, et, deux ou trois jours avant la fin du mois précédant le Ramadan, il se réunit pour fixer la conduite à tenir. Le jour de l’Aïd est donc arrêté par l’observation du ciel et dépend de la position géographique de ceux qui observent l’arrivée du croissant de lune ; ce qui explique des différences selon les pays.

Le cérémonial

Le fidèle s’acquitte de l’aumône de la rupture du jeûne ou Zakat el-Fitr. La prière (salat al aïd) a lieu en début de matinée et est effectuée soit dans une mosquée, soit dans un espace public permettant de rassembler plus de fidèles. Le jour de la fête, le musulman doit bien déjeuner et se parer de ses plus beaux habits. Sur la route menant au lieu de la prière, glorifier le nom d’Allah, écouter le sermon de l’imam et faire les deux rakats avec lui. Pour le retour, il emprunte une voie autre que celle de l’aller. L’objectif de ce changement de chemin est de laisser transparaître l’éclat de la religion. La tradition musulmane ou sunna veut que le musulman prenne son petit déjeuner, préférablement composé de dattes, avant de se rendre à la prière. Après la prière, et selon les pays, les fidèles mais aussi les non-croyants et les enfants rendent visite à leurs proches et amis afin de leur présenter leurs vœux de l’Aïd.

L’après-Ramadan

L’après-Ramadan est aussi important que le ramadan lui-même. Cela ressort du verset 183 de la sourate 2 qui stipule : «Ô vous qui avez cru, le jeûne vous a été prescrit comme il l’a été aux communautés antérieures afin que vous atteigniez la piété. Selon donc ce verset, le ramadan ne s’inscrit que dans un processus spirituel. Il est la cause ou le moyen qui nous conduit à un but, un objectif, qui est la piété. C’est donc dire que contrairement à ce qui est couramment pensé, on doit redoubler d’efforts après Ramadan.
Jeûner 29 ou 30 jours, c’est avant tout répondre à une injonction divine stipulée dans le verset 183 de la sourate 2 «Ô vous qui avez cru, le jeûne vous a été prescrit comme il l’a été aux communautés antérieures...». Nous avons donc jeûné avant tout pour observer une volonté d’Allah, pour nous soumettre. Cette soumission a consisté à veiller au strict respect de Ses recommandations : jeûner, prier, être généreux, respecter les parents et à observer les limites qu’il nous a fixées : interdiction de boire de l’alcool, de fumer, de forniquer, de tricher, de mentir, de corrompre (dans tous les sens du mot), de violenter, de tuer... Servons-nous de Ramadan : s’il nous a été facile d’accomplir des vertus pendant trente jours de Ramadan, il nous sera donc plus facile de les réaliser dans une journée.
En plus, rappelons-nous que le Seigneur, pour le respect duquel nous avons consenti divers sacrifices, reste et demeure après ramadan et qu’Il mérite d’être craint en tout temps. D’ailleurs, il n’y a qu’à lire ces propos pour comprendre : «Craignez Allah autant que vous le pouvez...». Et Son envoyé de renchérir «Adorez Allah comme si vous le voyiez, et même si vous ne le voyez pas, sachez que Lui, Il vous voit ». Et si ce ramadan était notre dernier ! En effet, nous pourrons ne plus être sur cette terre au prochain mois de jeûne. Autrement dit, nous n’avons aucune assurance de pouvoir vivre un autre ramadan. Ou encore disons que ce Ramadan, sans être le dernier de notre vie, pourrait cependant être notre dernier «meilleur Ramadan». Plusieurs causes pourraient nous empêcher de donner le meilleur de nous-mêmes les prochaines fois : missions, voyages d’affaires, maladies, etc. En attendant, nous avons la garantie d’avoir accompli le Ramadan passé. Un capital de bonnes actions, de bénédictions qui pourraient s’avérer très utiles le jour où nous rencontrerions notre Seigneur. Alors réfléchissons plus d’une fois avant de dilapider ces ressources.

Pour une continuité de Ramadan, ...

En premier lieu, il faut faire son bilan «ramadanique» pour dégager ses forces et faiblesses. Certes, ce bilan est relatif à chaque individu. Toutefois, il tournera autour du jeûne, des prières, des activités coraniques (lire, écouter, méditer,...), des actes de bienfaisance, des évocations, des invocations, de l’apprentissage des principes de la religion. Pour le jeûne, on peut déjà observer celui des six jours qui «accompagnent» le mois de ramadan. Dans le but de maintenir ensuite le cap, on pourra jeûner soit les lundis et jeudis, ou les 13e, 14e et 15e jours du mois lunaire. Concernant le Coran, la lecture d’une page, d’un verset ou d’un chapitre par jour, chaque deux jours, par semaine ou par mois pourra être observée. Pour la prière, il s’agit surtout de ne plus abandonner les cinq quotidiennes qui sont obligatoires avant d’accomplir des surérogatoires dans la journée ou la nuit.
En deuxième lieu, chacun doit planifier son cheminement spirituel jusqu’au ramadan prochain. Avec le Ramadan, il y avait un élan collectif qui nous motivait et canalisait très souvent nos pratiques. Cet élan n’est plus là, chaque individu est laissé à lui-même. Maintenir la flamme spirituelle exige le recours à un programme et à un emploi du temps rigoureux. D’où la nécessité d’une planification spirituelle qui, tout en prévoyant une gestion rigoureuse de notre temps, proposera un système de suivi et évaluation fiable.

Allah est le plus savant !

(Sous la coordination de Moumouni Simporé)

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