Les travailleurs des boulangeries du Burkina Faso observent, du mercredi 28 novembre à partir de 6h au samedi 1er décembre 2012 à 6h, un arrêt de travail pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative.
L’ouverture des négociations sur la convention collective, l’augmentation des salaires de 75% pour toutes les catégories, le respect de tous les protocoles d’accord signés par des employeurs de boulangeries, l’exécution de toutes les décisions de Justice concernant des conflits dans les boulangeries et le respect du code du travail en matière de lock out, telles sont les revendications des travailleurs des boulangeries du Burkina Faso. Pour se faire entendre par qui de droit, ils observent, du mercredi 28 novembre à partir de 6h au samedi 1er décembre 2012 à 6h, un arrêt de travail. Et selon Konomba Traoré, secrétaire général de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina, si, après 72 heures, ils n’obtiennent pas gain de cause, ils se réservent le droit d’utiliser d’autres moyens pour faire aboutir leur plateforme minimale. Selon leur déclaration sur la situation générale des travailleurs dans les boulangeries et pâtisseries du Burkina, depuis plus de 30 ans, les conditions de vie et de travail des boulangers et pâtissiers ne font que se dégrader. Ils ne bénéficient plus, à les entendre, de déclaration à la CNSS, ni des différents avantages reconnus par la législation du travail et l’accord d’établissement des boulangers et pâtissiers. Selon les grévistes, il ne se passe pas un mois sans qu’il ne soit question de « compression de personnel, de fermeture de boulangerie ou de licenciement abusif ». De leur avis, dans la quasi-totalité des boulangeries, la tendance générale est au recrutement de contractuels qui ne bénéficient d’aucune garantie ni d’aucun avantage. Ils dénoncent la tendance au développement de boulangeries familiales et la mauvaise gestion de la plupart des boulangeries qui entraîne des difficultés. Et les grévistes de laisser entendre que même les interventions de l’Inspection du travail n’ont aucun effet sur les employeurs qui foulent au pied les droits de leurs salariés. Ils ont cité en exemple les cas des boulangeries 2000, des boulangeries Fawzia, Nabonswendé, Princesse Yennenga et Tara. Aussi certains patrons refusent, selon eux, d’appliquer l’augmentation de 4% des salaires du privé. « Dans certaines boulangeries et pâtisseries de Ouagadougou, les travailleurs sont traités comme des esclaves. Par exemple, certains employeurs frappent leurs salariés et d’autres payent en dessous du SMIG…et dans les provinces, la situation n’est pas meilleure », ont déclaré les grévistes. De toutes les boulangeries que nous avons parcourues ce matin du 28 novembre, ce sont des portes closes qui nous ont accueillis depuis le quartier Somgandé à celui de la Zone 1 en passant par Kossodo et Bendogo. L’impression que nous avons donc eue était que le mouvement est bien suivi, au moins à Ouagadougou, étant donné que les responsables syndicaux eux-mêmes n’avaient pas encore, au moment de notre passage, les nouvelles de ceux des provinces. Cette grève n’est pas sans inconvénients, surtout pour les vendeurs de brochettes et sandwiches comme Joseph Ouédraogo qui vend des brochettes devant le lycée Bogodogo de Ouagadougou. « Cette grève nous pénalise beaucoup. Ce matin, nous avons été obligés de nous rendre dans les boulangeries à 3h du matin pour avoir le pain, juste de quoi vendre au cours de la journée mais, demain et après-demain, que ferons-nous sans pain ? » Et M. Ouédraogo de souhaiter que les revendications des grévistes soient satisfaites afin que son commerce reprenne son cours normal. A côté de lui, il y a sûrement ses clients et partant, tous les consommateurs de pain qui, pendant ces 72 heures, se verront obligés de se priver de ces baguettes si bien appréciées.