Les assises nationales sur le pôle de croissance du Sahel (PCS) se tiennent à Dori, chef-lieu de la région, les 24 et 25 juillet 2014. Les 48 heures de travaux permettront de déterminer les objectifs, domaines d’intervention et les composantes du projet.
Après le lancement de Bagrépôle en avril 2012, c’est au tour du pôle de croissance du Sahel (PCS) dont le but est d’optimiser les retombées de l’exploitation minière et les ressources animales au profit des populations locales et de l’économie nationale. S’inscrivant dans la stratégie pays 2013-2016 de la Banque mondiale, le PCS sera financé par celle-ci. Selon la représentante résidente de la Banque au Burkina Faso, Mercy Tembon, le projet de croissance du Sahel sera préparé par tous les acteurs : gouvernement, secteur privé, société civile et communautés rurales. « Ces assises nationales sont une étape importante dans la préparation du projet du PCS parce que les acteurs discuteront de ses objectifs, ses activités et de leurs coûts, ses résultats escomptés ainsi que de sa méthode de suivi-évaluation, pour le rendre définitif. Par la suite, le projet final sera soumis à l’approbation du conseil d’administration de la Banque mondiale qui autorisera le décaissement de 100 millions de dollars américain soit près de 50 milliards de F CFA pour sa mise en œuvre », a expliqué Mercy Tembon. Et d’ajouter que les pôles de croissance sont une approche qui accélère la croissance économique, la prospérité des populations et la réduction de la pauvreté. C’est pourquoi, a-t-elle justifié, l’institution de Bretton Woods accompagne le Burkina Faso dans la mise en œuvre des pôles de croissance. Avec l’expérience de Bagrépôle, elle dit avoir été convaincue que les pôles de croissance sont le meilleur chemin pour le développement du Burkina.
Un pôle basé sur l’élevage et les mines
De l’avis du Premier ministre Beyon Luc adolphe Tiao, le gouvernement s’est fixé comme ambitions, entre autres, de bâtir une nation solidaire qui repose sur un développement harmonieux de tout le territoire national. « Le développement harmonieux et la solidarité auxquels nous aspirons, impliquent que toutes les potentialités du pays soient exploitées de manière optimale pour promouvoir l’épanouissement de chaque Burkinabè et, dans chaque partie du territoire », a précisé le chef du gouvernement.
Depuis la décennie 2000, le Burkina Faso connait un boom minier qui a fait passer la part de ce secteur dans le PIB de 0,7% en 2006 à 11,5% en 2011, le propulsant au premier rang des produits d’exportation du pays. Sa contribution au budget de l’Etat s’est établie à près de 190 milliards de F CFA en 2012 contre 46, 51milliards en 2010. Ce potentiel est majoritairement localisé dans la partie nord du pays en général, et dans la région du Sahel en particulier, avec ses 5 mines dont 3 en exploitation. Quant aux ressources animales, elles font du Sahel la première région en matière d’élevage. En effet, la région a un cheptel estimé à 1 800 000 bovins, 2 000 000 de caprins et 1 200 000 ovins, soient respectivement 21%, 14% et 17% du cheptel national.
Activité principale de la majorité de la population, l’élevage reste cependant, a confié Beyon Luc Tiao, confronté à un certain nombre de contraintes qui ne permettent pas aux populations d’en tirer des revenus suffisants pour faire face à leurs besoins. Il s’agit de son caractère fortement extensif, de sa faible productivité et du problème de débouchés. En ce qui concerne les ressources minières, la problématique majeure est de savoir comment les exploiter pour dynamiser l’activité économique afin de booster durablement le développement économique aux niveaux régional et national. «C’est un défi que le PCS se doit de relever; à savoir, aider à valoriser les potentialités de la région au profit des populations grâce à un partenariat public/privé fructueux permettant de bâtir une économie régionale intégrée , diversifiée et viable dont la croissance est robuste, soutenue et surtout inclusive », a affirmé le Premier ministre. C’est dans cette optique qu’il a déclaré que le PCS devra contribuer à développer la sécurité humaine et la qualité de vie, en agissant sur un certain nombre de domaines. Il s’agit de la sécurité économique relative à l’employabilité et à l’emploi décent, de la sécurité alimentaire relative à l’alimentation et à l’eau potable. Par ailleurs, il y a la sécurité environnementale relative, notamment la préservation de l’environnement et la sécurité physique relative à la protection des biens et des personnes.
Dans leur intervention, le président du Conseil régional du Sahel, Abdoulaye Sawadogo et le maire de Dori Arba Hama Diallo ont salué l’initiative du PCS. A entendre le bourgmestre, la tenue des assises montre la volonté du gouvernement d’associer tous les acteurs dans la mise en œuvre des chantiers de développement.