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Le Quotidien N° 1121 du 24/7/2014

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Hama Ag Sid Ahmed à propos de la présence d’éléments du MNLA dans la sécurité de Blaise Compaoré : « Je démens catégoriquement l’information»
Publié le jeudi 24 juillet 2014   |  Le Quotidien


Conférence
© aOuaga.com par Séni Dabo
Conférence de presse des mouvements armés de l`Azawad
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union


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Dans une interview qu’il nous a accordée le 22 juillet 2014 à Ouagadougou, Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du MNLA, a apporté un démenti catégorique par rapport aux propos du Pr Etienne Traoré selon lesquels des éléments du MNLA font partie de la garde de sécurité du président du Faso. L’occasion faisant le larron, il s’est aussi se prononcé sur les négociations en cours à Alger, en Algérie. Le porte-parole du MNLA a critiqué ce qu’il a appelé « une carence du gouvernement malien à établir une feuille de route » dans le cadre de ces négociations.

Le Quotidien : L’actualité, au Burkina, serait la présence d’un groupe de militaires du MNLA au sein de la garde rapprochée du président du Faso. C’est une information que vous confirmez ou non ?

Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du MNLA : Je démens catégoriquement l’information qui est très exagérée. Elle dénote de la méconnaissance de son auteur du vrai enjeu qui lie le Burkina Faso au conflit du Mali. Cela dénote aussi de sa méconnaissance du rôle du médiateur de la CEDEAO, en la personne du président du Faso, dans la crise malienne. Cela me surprend surtout qu’on me dit que la déclaration vient d’un homme politique du Burkina. C’est déplorable parce qu’à ma connaissance, un homme politique doit au préalable avoir des éléments consistants, réfléchis, argumentés avec des preuves à l’appui avant de tenir de tels propos, surtout à un moment où le Burkina a besoin de tout sauf ce genre d’allusion. Le Mouvement national de libération de l’Azawad dément catégoriquement cette information. Nous disons que peut-être, les uns et les autres ont vu de temps en temps des responsables politiques du MNLA comme d’ailleurs des officiers militaires du MNLA qui viennent participer à des rencontres ou des discussions relatives au conflit qui oppose l’Azawad au gouvernement du Mali. Conflit dans lequel les autorités du Burkina, notamment le président du Faso, joue le rôle de médiateur. Il faut faire preuve d’un minimalisme politique absurde pour ignorer cet aspect positif des choses et chercher les aspects négatifs de cette intervention.

Il n’y a pas de lien militaire entre le MLNA et le Burkina ?

La seule relation qui lie le MNLA au Burkina est politique grâce à la médiation du président du Faso. Cette relation politique ne concerne pas les affaires intérieures du Burkina, encore moins la sécurité intérieure. Nous nous interdisons complètement. Et des consignes ont été données par les responsables politiques du MNLA pour qu’aucune intrusion ne se fasse dans la vie politique et publique du Burkina, de la part d’un quelconque membre du MNLA. Nous sommes très actifs dans les médias. Mais jamais, nous n’avons fait allusion à la politique intérieure du Burkina parce que ce n’est pas notre problème. Nous souhaitons le meilleur pour le Burkina car il a joué un rôle primordial pour la sortie de crise. Il a accueilli nos réfugiés et il est en train de faciliter des rencontres de haut niveau entre le gouvernement du Mali et les responsables du MNLA pour une solution négociée à la crise qui nous opposent au gouvernement du Mali.

On voit beaucoup d’éléments du MNLA circuler à Ouagadougou. N’y a-t-il pas un lien ?

Dans ce cas, nous allons dire que le président du Mali a une garde rapprochée constituée de Burkinabè. Si le simple fait de voir des citoyens de l’Azawad à Ouagadougou permet à un homme politique de dire que ces hommes qu’il voit dans des hôtels sont chargés de la sécurité du président du Faso. Alors les milliers de Burkinabè, au Mali, sont dans la garde de sécurité du président malien. C’est absurde une fois de plus. Ça dénote d’une méconnaissance totale du vrai enjeu et de la vraie réalité de notre présence au Burkina. J’invite cet homme politique, s’il le souhaite bien, à nous rencontrer, à parler avec nous pour qu’il ait un minimum de culture sur ce problème et qu’il arrête de faire consommer au public burkinabè des informations erronées.

Sur l’initiative de l’Algérie, une rencontre sur une éventuelle sortie de crise se tient. Vous revenez de cette rencontre, qu’est-ce qui a été dit et qu’est-ce qui est encore possible de faire ?

Pour le moment, je n’ai pas mandat à parler de ce qui se passe à Alger parce que les discussions continuent. Nous ne sommes pas à un niveau où on peut faire un point de la rencontre. Mais qu’est-ce qui se passe à Alger ? Il s’agit de discussions entre le gouvernement du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad, en vue de permettre aux deux parties de s’entendre sur une feuille de route consensuelle dans laquelle il sera établi réellement un calendrier et un lieu de discussion et de négociation, avant d’arriver à l’accord définitif global. C’est un petit pas dans le grand ensemble de la négociation qui est en train de se faire actuellement. Ce n’est pas la négociation proprement dite. Ce n’est pas la signature de l’accord qui va se faire à Alger. C’est juste une rencontre de discussion pour permettre de sortir une feuille de route avec laquelle tout le monde va s’entendre. C’est clair. Alger a proposé ses bons offices pour rapprocher les visons.

Y a-t-il déjà une convergence des points de vue ?

C’est ce qui est surprenant. Nous sommes arrivés à Alger avec une feuille de route qui a été appréciée par l’ensemble de la Communauté internationale et applaudie dans la salle de discussion. Après avoir partagé notre feuille de route à l’ensemble des participants, il a été demandé au Mali de présenter la sienne. A la surprise totale de l’assistance, un gouvernement représenté par 6 ministres d’Etat a été incapable de présenter une feuille de route. Ils ont dit qu’ils n’avaient pas fini de la préparer. Est-ce une carence notoire du gouvernement malien ou un manque de volonté absolue ? Nous espérons que ce ne soit pas un manque de volonté. Cela ne nous surprend pas parce que le gouvernement du Mali est en train de faire preuve, depuis sa mise en place, d’une carence totale et d’une incapacité à faire avancer les choses. Du Premier ministre jusqu’au dernier ministre du gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keita, la médiocrité est criarde. Nous ne pouvons pas continuer avec cela. Quand un gouvernement va à une table de discussion, il doit préparer la documentation et l’argumentaire qui vont avec. Le Mali ne peut pas continuer à compter sur la communauté internationale. Il faut que les matières grises produisent ce qu’il faut pour les soumettre dans les discussions. Si le gouvernement n’est pas capable de le faire, nous avons produit une belle feuille de route, qu’il l’accepte et nous allons avancer rapidement.

Que dit cette feuille de route ?

C’est un document de 10 pages. Donc il sera difficile de le résumer en quelques mots. Mais dans cette feuille de route, la Coordination des mouvements de l’Azawad explique avec détail et avec des tableaux précis une propositions de calendrier des discussions, c’est-à-dire des dates par rapport aux ateliers qui doivent accompagner cette discussion, les mesures de confiance qui doivent être mises en place pour que le processus aille plus vite , la forme juridique qui doit être prévue pour ce territoire et

les instruments juridiques qui doivent être mis en place et les documents juridiques qui doivent être paraphés à la suite de l’accord global. Donc c’est un document complet. Etant donné qu’il a été apprécié par tout le monde et étant donné que le gouvernement du Mali n’a pas pu produire un document, nous l’invitons à accepter cette feuille de route pour permettre aux partenaires de nous accompagner pour aller le plus rapidement possible vers à un accord global et définitif, conformément à l’accord signé en juin à Ouaga qui prévoyait que 60 jours après la mise en place du nouveau gouvernement du

3Mali, des négociations allaient se faire sur l’avenir institutionnel de l’Azawad.

Est-ce que la Coordination des mouvements de l’Azawad est prête à accepter l’intégrité du territoire malien et le caractère laïc de la nation malienne ? Ce sont les deux conditions sine qua non du gouvernement malien.

Ces conditions prouvent que le gouvernement du Mali est en déphasage avec la réalité des choses. Ce gouvernement ne parvient même pas à suivre l’actualité de ce conflit. Sinon le MNLA a renoncé à l’indépendance depuis 2013, au lendemain des discussions que nous avons Serval et la MINUSMA. Le MLNA a accepté le caractère laïc de l’Etat malien. Je ne vois pas pourquoi, en crise d’argument, le gouvernement malien n’avance pas d’ autres critères. Si ce n’est que cela, il n’y a plus de problème. Nous disons qu’il faut que le gouvernement du Mali sache que le fait de demander un statut juridique et politique de l’Azawad , notamment une autonomie large ou un fédéralisme d’Etat n’est pas inadéquat avec l’intégrité du Mali. Nous respectons le caractère laïc de l’Etat malien. Mais nous disons que l’Azawad peut bel et bien, en concordance avec cette intégrité territoriale, avoir un statut politique et juridique, soit à travers une autonomie ou un fédéralisme d’Etat.

La rencontre se tient au moment où il y a des affrontements sur le terrain. Ces actes ne viennent-ils pas saper les négociations qui se déroulent à Alger ?

Effectivement, il y a des difficultés d’ordre sécuritaire, notamment dans la zone de Tambacort et de Tablichart, à 200 km de Gao. Nous subissons des attaques de la part de milices pro-gouvernementales soutenues par des membres du MUJAO. Ce genre d’actions est incompatible avec les efforts des uns et des autres. Mais nous restons sereins. Nous respectons encore le cessez-feu de ce que nous avons signé à Kidal, le 23 mai 2014. Nous allons continuer à respecter l’ensemble de nos engagements de nos accords lors de ce cessez-le feu à Kidal, en présence du président mauritanien. Nous allons continuer, malgré cela, à opposer une légitime défense à tous ceux qui vont attaquer nos positions et continuer le combat que nous menons depuis 2012 contre les groupes djihadistes. Mais, nous lançons un appel au gouvernement du Mali pour qu’il arrête de manipuler les populations en créant des milices ethniques, à les utiliser à des fins non inavouées, à chercher des victoires militaires que même l’armée malienne ne peut lui offrir. Mais, nous sommes sereins, ces combats qui ont été soldés par la défaite des milices pro-gouvernementales ont causé malheureusement des pertes en vies humaines. En une semaine d’attaques successives, il n’y a pas eu moins de 40 morts qui sont tous issus de l’Azawad et qui ont accepté de se faire enrôler en tant que milices. Mais cela ne doit pas ébranler notre assiduité, notre présence et concentration sur les discussions qui sont en train de se faire à Alger 1

Propos recueillis par Raogo Hermann OUEDRAOGO

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