Sapouy - Le syndicaliste Mamadou Nama que d’aucuns appelaient affectueusement «Ladji No-Béedo» décédé le jeudi 17 juillet 2014 à Ouagadougou, à l’âge de 67 ans, a été inhumé le vendredi 18 juillet au secteur n°3 de Sapouy, son village natal.
C’était en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané et de nombreux syndicalistes, parents, amis et connaissances. La nouvelle est tombée le jeudi 17 juillet au petit matin, une nouvelle glaciale, insupportable pour le mouvement syndical burkinabè et la population de Sapouy. Le syndicaliste Mamadou Nama appelé affectueusement par les militants syndicaux «Ladji No-Béedo» pour son franc-parler et son courage exceptionnel n’est plus. Sous une pluie battante, un impressionnant cortège de véhicules et de motos a accompagné la dépouille à Sapouy le vendredi 18 juillet 2014. Dans le grand monde qui s’est mobilisé pour rendre un dernier hommage et accompagner le défunt à travers des prières, l’on pouvait citer les ministres Vincent Zakané de la Fonction publique, Jean Bertin Ouédraogo des Infrastructures et du désenclavement et Julie Prudence Nigna des Droits humains et de la promotion civique.
Après un détour sur la riche carrière syndicale du défunt, le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina (USTB), Yamba Georges Koanda a dans son message d’hommage affirmé que Mamadou Nama a marqué d’une pierre blanche l’histoire du mouvement syndical et du monde du travail au Burkina Faso. Pour lui, le défunt a consacré toute sa vie à défendre avec courage et abnégation la liberté syndicale et les droits des travailleurs. «Nous nous souviendrons encore longtemps de l’exemple que tu as représenté à la tête de notre organisation, des milliers de jeunes que tu as encadrés. Tu es aujourd’hui une source de fierté», a conclu le secrétaire général de l’USTB. Le représentant de l’Unité d’action syndicale (UAS), Olivier Guy Ouédraogo, a pour sa part, relevé les grandes luttes unitaires du mouvement syndical burkinabè auxquelles Mamadou Nama a participé en tant que secrétaire général de l’USTB. Au-delà de son engagement pour la cause du travailleur burkinabè, Mamadou Nama a été un engagé pour la cause des travailleurs du monde en général. A cet titre, il a été une personne ressource au sein de la Fédération syndicale internationale (FSM) et un conseiller avisé auprès de l’Organisation de l’Unité syndicale africaine (OUSA), a fait savoir le représentant de l’UAS. La dernière personnalité à rendre hommage au défunt est le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané. Dans son message lu par le directeur général du Travail, Célestin Sawadogo, le ministre a traduit la compassion du gouvernement et de toute la nation à la famille Nama. Il a salué la mémoire de Mamadou Nama qui, pour lui, fut un exemple de combattant de la liberté, un véritable baobab qui a eu le temps de faire pousser des racines d’où résulteront de nouveaux baobabs. «Il a contribué à bâtir et façonner le socle du dialogue social, à apaiser les crises sociales à travers le pays. Il emporte avec lui les secrets de la négociation syndicale», a laissé entendre le ministre. Le géant baobab du syndicalisme burkinabè qui s’est effondré, laisse derrière lui 9 enfants et une épouse inconsolable.