Au terme de sa visite d’amitié et de travail en République de Guinée, le président du Faso, Blaise Compaoré, et son homologue, Pr Alpha Condé, se sont prêtés aux questions des journalistes, le vendredi 18 juillet 2014.
L’une des grandes décisions prises par les présidents Blaise Compaoré et Alpha Condé, à l’issue de leur séance de travail, est la construction d’un corridor ferroviaire reliant les deux pays, en passant par le Mali. A la question de savoir comment impliquer le Mali dans ce projet avec la situation qui prévaut dans son septentrion, le Pr Alpha Condé a indiqué que cela ne gène en rien la construction du chemin de fer puisqu’il ne passe pas par Kidal et Gao. L’accord entre les deux pays a même déjà été signé et le chronogramme élaboré, a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat guinéen a invité le Burkina Faso à envoyer un représentant à Conakry au sein de la commission tripartite, chargée de conduire le projet. En rapport avec la crise malienne, le Pr Alpha Condé a dit avoir confiance en la capacité du président du Faso, malgré la complexité du dossier, à aider les frères maliens à se réconcilier. «Aucun de nos pays n’est à l’abri, nous avons donc tous intérêt à appuyer sérieusement la médiation du président Blaise Compaoré afin qu’on trouve une solution à la crise du Mali», a déclaré le Pr Condé. Le chef de l’Etat burkinabè a, quant à lui, donné ses impressions sur le chantier du port en eau profonde de Conakry qu’il a visité dans la matinée du vendredi 18 juillet 2014 et sur la situation d’après crise en Guinée. Blaise Compaoré a jugé excellente l’idée de la construction du port en eau profonde qui a vu le jour, selon lui, grâce au courage du président Alpha Condé et aux compétences du gouvernement guinéen.
L’un des problèmes de l’Afrique, a-t-il poursuivi, est d’avoir laissé la construction de son économie à d’autres personnes. C’est pourquoi le président du Faso a salué la prise de «responsabilité centrale» par la Guinée dans ce projet d’envergure mondiale qui aura certainement, a-t-il souhaité, des impacts positifs dans son développement socioéconomique. L’ex-médiateur désigné de la CEDEAO dans la crise qui a secoué ce pays entre 2008 et 2010, a indiqué qu’après le rétablissement de l’ordre constitutionnel, il faut du temps, compte tenu des divergences de la classe politique, pour trouver des solutions définitives. «Ce qui est essentiel, c’est que face à ce qui reste comme des difficultés et des contradictions entre forces politiques, il ne faut jamais rompre le dialogue et le contact. Parce que les crises viennent souvent de l’absence de dialogue et de contact entre les parties», a suggéré Blaise Compaoré.
Tilado Apollinaire ABGA
(De retour de la République de Guinée)
.jpg)