La liberté d’adhérer à un parti politique de son choix est reconnue à tous les citoyens burkinabè sans distinction, et même défendue par la Constitution. Pour les agents civils de l’Etat et de ses démembrements, ainsi que les salariés des structures autres que l’Etat, relevant du code du travail, officiellement inscrits sur la liste des candidats à des élections présidentielles, législatives ou communales, les dispositions du Code électoral leur reconnaissent « une autorisation d’absence continue non déductible du congé administratif annuel, de durée correspondant à la période de la campagne électorale ». L’obligation leur est néanmoins faite d’adresser une demande manuscrite d’autorisation d’absence revêtue d’un timbre fiscal de 200 F CFA, comportant toutes pièces pouvant justifier la participation à une opération de campagne électorale. Cependant, la participation des travailleurs militants à l’animation d’un parti en cette période de campagne, notamment les agents publics de l’Etat, doit être revue à la loupe. En effet la campagne présidentielle passée a démontré que des agents publics ont préféré le meeting de leur parti, au travail pour lequel ils sont payés à chaque fin de mois, surtout les chefs ou directeurs de service.
Ce qui a eu pour conséquences, le ralentissement des activités dans les services et l’impossibilité pour les usagers d’entrer en possession de certains documents administratifs. Pour la présente campagne électorale, la loupe doit être utilisée pour dénicher les fonctionnaires fautifs et leur infliger les sanctions qu’ils méritent. Il en va de même pour ceux qui utilisent les biens de l’Etat à des fins de campagne politique. Cela y va de la crédibilité de l’administration et apparaît comme un signal fort contre l’impunité. Si le droit de participer activement à l’animation de leur formation politique est reconnu aux travailleurs concernés, ceux-ci se doivent néanmoins de trouver le créneau qui convient le mieux pour ce faire, afin que leurs services respectifs ne soient pas affectés par leurs absences. En tous les cas, il est quasiment impossible d’attendre la fin d’une campagne électorale pour établir un extrait d’acte de naissance, pour se faire consulter à l’hôpital, pour payer ses impôts ou encore pour aller à l’école. Il est donc plus recommandé à ces « militants incontournables » de notre administration, de prendre leur congé administratif pendant la période électorale. Ainsi, leur hiérarchie trouvera les voies et moyens de les seconder à leurs postes afin de ne pas créer du vide à ce niveau.