La situation des populations maliennes, notamment celles du septentrion du pays n’est guère enviable. Les différents groupes islamistes qui règnent en maîtres sur cette partie du Mali, continuent de dicter la charia dans toute sa rigueur. Si certains d’entre ces mouvements affichent officiellement une volonté d’aller à la table des négociations, antichambre de la paix, sous leur diktat dans les villes de Gao, Tombouctou et Kidal, pour ne citer que celles-ci, les habitants souffrent le martyre au quotidien.
Interdiction aux coiffeurs de couper la barbe, interdiction de regarder la télévision ou d’écouter la musique, interdiction de fumer, interdiction de marcher en couple si l’homme et la femme ne sont pas mariés, etc., figurent en bonne place dans la fastidieuse liste des interdits imposés par les adeptes d’Al Qaïda au Maghreb islamique qui n’acceptent point la contradiction. Avis aux téméraires! C’est l’enfer sur terre pour ces Maliens qui ne savent plus à quel saint se vouer. En plus de la précarité criarde observée en matière de nourriture et surtout d’eau et d’électricité, les populations de ces régions sous coupe réglée craignent pour leur vie, à cause de leurs croyances religieuses.
A l'instar des musulmans qui ont toujours pratiqué un islam modéré et se retrouvent, du jour au lendemain à des doctrines inhumaines qui n’ont rien à voir avec les véritables enseignements du Coran, les Chrétiens maliens sont gagnés par une peur logique, du fait des actes de barbarie et de destruction posés par les «fous d’Allah». Nombre de catholiques, protestants et autres qui vivaient jusque-là en toute harmonie avec leurs «frères musulmans» dans un climat sain de laïcité, sont même contrants de fuir le nord du Mali.
En somme, ce sont les germes de l’intolérance religieuse qui ont ainsi trouvé une terre fertile pour se développer. Même s'il arrive que leurs semeurs soient boutés hors du Mali, soit par une guerre, ce serpent de mer dont on ne sait quand elle sera réalité, soit par des négociations encore trop embryonnaires pour qu’on en escompte des fruits. L’inquiétude est d’autant plus légitime dans les églises, que le terrorisme est désormais sans frontière, faisant des fidèles de Boko Haram ou des shebabs de Somalie, des djihadistes en terrain conquis au Mali.
