Des contrôleurs et inspecteurs des prix, de la qualité et de la métrologie du Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) ont effectué, le mardi 15 juillet 2014, des contrôles inopinés dans des magasins, boutiques et alimentations de Banfora. S’inscrivant dans le cadre d’une vaste opération nationale dénommée « Contrôle spécial ramadan », cette sortie a permis de déceler des pratiques illicites de commerce, notamment la vente de produits périmés, de produits de trafics et le non affichage des prix.
Après les différents contrôles effectués en 2013 sur le pain, les produits de grande consommation et la traque des vendeurs illicites de carburant, les inspecteurs du ministère en charge du commerce ont refait surface le mardi 15 juillet dernier dans les boutiques, alimentations et magasins de stocks de produits de la «cité du paysan noir». Constitué d’une dizaine de vérificateurs et d’inspecteurs des prix, le groupe s’est réparti en deux équipes. Il était 9h30 lorsque l’équipe « A », constituée d’un contrôleur et de trois inspecteurs des prix, accompagnés de deux gendarmes, a débarqué au magasin du président des commerçants de Banfora au secteur n°1 dans la zone commerciale. Absent lors du contrôle de novembre 2013, le maître des lieux, Madou Héma, est bien présent. L’air détendu, cet opérateur économique reçoit ses hôtes dans la convivialité. Aussitôt situé de l’objet de la présence des visiteurs, il les invite dans l’un des grands magasins de produits contigus l’un à l’autre. Sur instruction de Abdoul Aziz Coulidiaty, vérificateur des prix et chef d’équipe, celui-ci décline les quantités de riz en stock et les prix des produits par tonne. Tout cela est consigné sur un document. Cependant, l’opérateur économique n’est pas en mesure de présenter ses factures d’importation et d’achat du riz. Son comptable, selon ses dires, serait en déplacement et rentre en fin de matinée. Cependant, Madou Héma, salue l’esprit de ces différents contrôles et soutient « qu’il évite le commerce illicite et protège les consommateurs ». De ce pas, l’équipe s’est rendue dans l’alimentation de Jean Marie Soma, située à une centaine de mètres sur le même alignement. Cette fois-ci, le propriétaire n’est pas là. L’équipe est reçue par son employé, Yaya Dominique Héma. Après un coup de fil passé à son patron, il se soumet au contrôle.
Gare aux commerçants véreux !
Le vérificateur et ses collègues passent en revue les prix affichés sur les étagères de riz, de lait, d’huile et bien d’autres produits et constate du même coup, les stocks existants dans deux magasins. C’est ainsi qu’ils vont découvrir du sel en poudre de marque Rama périmé mais dont la date de péremption a été falsifiée. L’inspecteur fait constater que la première date de péremption d’un an est passée au marqueur noir et une nouvelle date de cinq ans y est portée. 27 sachets de ce sel exposé sur l’étagère ont été confisqués. Plus loin, vers la gare routière toujours en zone commerciale, l’équipe pénètre dans un magasin de vente en gros de produits divers. C’est une autre propriété de Jean Marie Soma, apprend-on. Coulidiaty et ses compagnons passent au peigne fin les stocks. Dans la foulée, ils découvrent un pack d’une douzaine de cannettes de Fanta et de Youki périmé. Le gérant, Kevin Soma, déclare qu’il l’avait constaté et attendait de les détruire. Et pour montrer sa bonne foi, il empoigne aussitôt le pack et se fait aider par un autre employé et tout de suite, ils vident dans le fossé, le contenu de ces cannettes. Après ce magasin, l’équipe se rend dans un grand magasin de stockage à quelques pas de là appartenant au même propriétaire. Après une vingtaine de minutes d’inspection, aucune irrégularité n’a été constatée. L’équipe marquera plus tard un arrêt dans une boutique face à la gare d’une compagnie de la place toujours au secteur 1. A l’entrée de la boutique de Amara Ouattara, on constate sur la porte, une liste de produits et les prix de vente indiqués sur un morceau de carton. Mais une fois à l’intérieur, c’est une autre réalité. Les prix annoncés oralement révèlent toujours un écart avec ceux affichés. Dans la foulée, l’équipe découvre deux paquets de «piles frauduleuses» et deux bidons d’huile de vingt litres «d’origine douteuse ». Tous ces produits ont été confisqués. Il est 11h35 mn, la ronde se poursuit. Comme dotés d’un flair, les membres de l’équipe pénètrent plus loin dans une boutique et en ressort quelques minutes après avec 42 sachets de bonbons et des biscuits périmés. Du côté de l’équipe « B », la « moisson » a été aussi bonne. En effet, elle a confisqué des dizaines de sachets de yaourt et de café périmés. Au moment où nous quittions la direction régionale du commerce aux environs de 14 heures, certains commerçants se signalaient déjà. Ils y étaient convoqués pour présenter les factures d’achat et d’importation des produits qu’ils vendent. Les fautifs, a averti Marius Zoungrana, membre de la coordination nationale de l’opération, s’exposent au paiement d’une amende de 5 à 10 millions de F CFA assortie pour les cas graves, de privation de liberté et d’interdiction de commercer.