Idrissa Pyhan Damoué, celui-là qui a introduit la pastèque au Burkina s’est éteint samedi 24 novembre 2012, à Ouagadougou à l’âge de 86 ans.
Sa dépouille mortelle a été transférée dimanche à Oury (30 km environ au Nord de Boromo). Conducteur des travaux agricoles à la retraite depuis 1982, le regretté Pyhan Damoué a été inhumé lundi 26 novembre dans la matinée. Né en 1926, celui dont le prénom Pyhan, signifie « lune » en langue Kô (Winiè), a été fait chevalier de l’ordre du mérite voltaïque, décerné en1962. Il a occupé 11 postes en 36 années de service.
Militant du Parti du rassemblement africain (PRA) de Nazi Boni, il a été élu conseiller territorial de la circonscription de Dédougou en mars 1957 puis député en décembre 1958. Selon ses dires, il a fallu de peu pour qu’il soit dans l’accident de la circulation dans lequel son mentor a trouvé la mort le 16 mai 1969. Celui qui s’est éteint le 24 novembre 2012, nous avait confié lors d’une interview publiée par Sidwaya à l’occasion du cinquantenaire du Burkina Faso, qu’il a été à l’origine de l’introduction de la pastèque dans notre pays. Au terme d’un stage de six mois en 1966 en Chine de Formose aujourd’hui Taïwan, il est rentré, avec dans ses bagages, des graines de pastèque. « Nous étions trois, c’est là que nous avons connu la pastèque et avons demandé des graines que j’ai essayées dans mon jardin à Koro », explique-t-il.
Les travaux forcés, il en savait quelque chose car ayant fait partie, plusieurs fois, des levées pour le chantier de construction de la route Boromo-Dédougou avant d’aller à l’école. Cinquante ans après l’indépendance du Burkina, il gardait encore des souvenirs vivaces du calvaire vécu. En effet, pour y survivre, il s’y rendait avec de la farine de sorgho rouge, quelques boules de soumbala, un peu d’arachide, et 140 cauris en poche.