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Le Quotidien N° 1115 du 16/7/2014

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Miriya France-Burkina: L’éternelle langue de bois
Publié le mercredi 16 juillet 2014   |  Le Quotidien


Conseil
© aOuaga.com par A.O
Conseil constitutionnel : le nouvel ambassadeur de France au Burkina reçu en audience
Mercredi 16 octobre 2013. Ouagadougou. Le président du Conseil constitutionnel, Albert Dé Millogo, a reçu en audience le nouvel ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault


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Après l’ambassadeur des Etats-Unis, les Burkinabè attendaient d’avoir la position de la France, à l’occasion du 14-juillet, sur le débat politique en cours dans le pays. Comme c’est souvent le cas, les circonvolutions diplomatiques auront été cultivées à fond par le représentant de la France au Burkina. En effet, que voulait bien dire Gilles Thibault en invitant les Burkinabè à être suffisamment sages pour ne pas franchir la ligne rouge ? Que représente cette fameuse « ligne rouge » : le référendum pour le tripatouillage de la Constitution ou des affrontements violents ? Si l’on considère que seul le passage en force pour un maintenir un individu au pouvoir, est le moyen le plus sûr pour entrainer les violences au Burkina, alors on peut déduire que c’est le référendum pour tripatouiller la Constitution, qui constitue la « ligne rouge ». Car ce serait aberrant de penser que le respect strict de la Constitution, entrainerait le chaos au Burkina. Quand le pays est entré en ébullition pour contester le Sénat, il a suffi que ce projet soit rangé dans les placards (même s’il est constitutionnalisé), pour voir le calme revenir comme par enchantement. La nouvelle tension est née de la nouvelle trouvaille du pouvoir, pour sauter le verrou limitatif des mandats présidentiels : le référendum. Sinon, le Burkina voguerait tranquillement vers 2015, en attendant l’élection de son nouveau président. L’ambassadeur Thibault devra donc être rassuré quand il déclare : « Je suis certain qu’il y a –ici- suffisamment de bon sens et d’intelligence, de cœur et de courage pour qu’aucune ligne rouge ne soit franchie et, pour que de bonnes décisions soient prises chaque fois qu’il le faudra. » A condition, bien entendu, que les « bonnes décisions » à prendre le soient dans l’intérêt général et pour l’avancée démocratique du pays. Et qui, mieux que Blaise Compaoré, détient la clef de cette paix sociale que le diplomate français appelle de ses vœux ? C’est lui qui peut permettre une transition apaisée ou plonger le pays dans le désastre. Certains, notamment les thuriféraires du régime, verront en cet avertissement du diplomate français, juste une interpellation des Burkinabè à éviter de s’affronter pour des idées. C’est possible. Mais le bon sens recommande d’accepter que le déclencheur de ces potentielles violences n’est autre que le référendum. Voilà la source des malheurs qui guettent le Burkina.
Dans ces conditions, où le pouvoir en place ne veut rien entendre et tient à son référendum contre vents et marées, que faire ? L’ambassadeur de France parle de dialogue. Une antienne mille fois ressassée mais qui jusqu’à présent n’a rien donné, sinon des tentatives de médiation avortée. « Les différents acteurs doivent se tendre la main, et sans doute, convient-il que l’initiative en revienne à qui de droit », a supplié, pour finir, M. Thibault à l’occasion de la fête nationale française. Là aussi, s’il fait allusion à Blaise Compaoré, il se trompe. Car le président du Faso, dans le débat actuel au Burkina, a malheureusement perdu de son impartialité. Ironie du sort, Blaise Compaoré, passé pour être le médiateur en chef dans la sous-région, est récusé par son opposition. Il est incapable d’amorcer un quelconque dialogue tant qu’il sera obsédé par le charcutage de la Constitution. Si l’impasse dans laquelle se trouve le Burkina persistait, ce serait un grave échec pour Blaise Compaoré. Car il ne sert à rien de parler de paix pour les autres, tout en jouant les pyromanes chez soi. Pour l’opposition, Blaise Compaoré est bel et bien acteur à part entière de la crise et ne peut de ce fait être juge et partie. La seule chose qui est donc attendue de lui, c’est qu’il renonce à son référendum ou à toute forme de remise en cause de la limitation des mandats. Ce n’est pas une question d’individu, mais de principe. Un autre que Blaise Compaoré aurait tenté le même tripatouillage, qu’il aurait été décrié. Le Burkina a besoin d’une Constitution et d’institutions solides et stables, pas de gadgets démocratiques. Malheureusement, au contraire des Américains qui le disent haut et fort, sans doute parce que n’étant pas tiraillés par le complexe du colonisateur, les Français sont dans la logique de la langue de bois. Ils ne rendent pas de ce fait service au pays, mais à un clan. Comme quoi, le dernier mot revient aux Burkinabè, dans leur quête d’un mieux-être social, économique et démocratique.

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