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Sidwaya N° 7707 du 15/7/2014

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Amina Billa /Bambara, « Cette distinction est une invite à être toujours performante »
Publié le mercredi 16 juillet 2014   |  Sidwaya




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La coordonnatrice du secrétariat technique du comité de pilotage du budget-programme de l’Etat et animatrice de l’émission Ecofinances sur la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), Amina Billa/Bambara, a été distinguée, le 25 juin dernier à Abidjan, diplômée du programme Gestion des politiques économiques (GPE) ayant contribué à l’avancée des finances publiques et des politiques économiques en Afrique de l’Ouest francophone. Son émission a été d’un apport important à cette distinction. Elle est la première personnalité physique à recevoir ce prix dans les dix Etats de l’Afrique de l’Ouest francophone. Elle a livré à Sidwaya les sentiments qui l’animent et ses projets pour l'avenir.

Sidwaya (S.) : Qu’est-ce le programme GPE-Abidjan ?


Amina Billa / Bambara (A.B.B.): Je remercie Sidwaya pour cette opportunité que vous nous offrez de donner à vos lecteurs l’information sur cette distinction. Le programme GPE est un programme destiné au renforcement des capacités humaines des cadres de l’administration publique et privée des pays de la sous-région ouest-africaine francophone en matière de politique économique. Il contribue fortement à la promotion de l’expertise africaine au service du développement en Afrique de l’Ouest francophone. La formation est sanctionnée par un diplôme en hautes études de gestion de politique économique. Je suis diplômée de la 5e promotion de GPE en 2003.


S. : Vous avez été distinguée, diplômée du programme GPE ayant contribué à l’avancée des finances publiques et des politiques économiques en Afrique de l’Ouest francophone. Comment avez-vous accueilli cette distinction? A qui vous dédiez cette distinction ?


A.B.B. : Joie, reconnaissance et défis à persévérer dans l’excellence sont les sentiments qui m’animent devant cette distinction. C’est notamment un sentiment de reconnaissance vis-à-vis de ceux par qui cette distinction est aujourd’hui une réalité. Ils sont très nombreux mais je voudrais citer quelques-uns. Il s'agit d’abord du programme GPE-Abidjan et son directeur Assaba Séka, les autorités de l’Université Félix-Houphouët-Boigny de Cocody et les autorités ivoiriennes sans oublier les bailleurs du programme que sont la Banque mondiale, la fondation africaine pour le renforcement des capacités (ACBF) et le gouvernement du Japon pour avoir eu cette initiative, la porter en gestation, la faire naitre et l’accompagner pour qu’elle atteigne cette étape de l’adolescence aujourd’hui. Mais avant que nous ne soyons affichée par nos performances au niveau sous-régional, c’est parce que depuis l’intérieur, un travail de fond a été effectué. Je voudrais parler de tout le soutien que mon pays, le gouvernement burkinabè m’apporte depuis ma scolarisation au primaire. A ces soutiens lointains, il serait important d’ajouter le véritable soutien visible, depuis une douzaine d’années, par nos supérieurs hiérarchiques et particulièrement à monsieur le ministre de l’Economie et des Finances, qui nous orientent dans nos actions professionnelles au quotidien. Je dédie ce prix au gouvernement de mon pays, le Burkina Faso.


S. : Vous avez été désignée parmi 700 candidats. Selon vous, qu’est-ce qui a plu au jury dans votre travail ?


A.B.B. : De ce que le jury m’a rapporté, j’ai été distinguée pour mon travail professionnel, mon dynamisme dans la promotion de la politique économique, et ma contribution à l’avancée des finances publiques au Burkina Faso et dans l’UEMOA. Il est aussi affiché ma combativité, ma détermination à aller toujours de l’avant malgré des contextes pas toujours favorables pour ne pas dire hostiles. Lors de ma formation dans ce programme en 2003, pour des raisons de santé, j’ai dû manquer un mois de cours. A la soutenance, j’ai choisi un thème sur un cours qui a été dispensé presque intégralement en mon absence. Il s’est agi de « La relation inflation croissance dans les 8 Etats de l’UEMOA ; approche économétrique ». Je l’ai brillamment soutenu avec l’obtention de la mention "Très bien" ce qui m’a valu d’être parmi les 5 majors de la promotion de 2003. J’étais la seule femme non ivoirienne à être venue au programme avec un enfant en bas âge dont il fallait s’occuper durant la formation.
Mais ce qui aurait encore mieux pesé pour mon choix, c’est mon apport à l’économie et aux finances publiques grâce à la production et l’animation de l’émission Ecofinances, qui aura bientôt 12 ans. Cette émission télévisée de la RTB, selon le directeur du programme, serait didactique, critique et constructive pour le Burkina et partant, pour l’Afrique de l’Ouest francophone.


S. : Qu’est-ce que cette distinction va apporter de plus à ce que vous faites concrètement?


A.B.B. : Mes camarades pensionnaires du GPE l’ont dit, je suis plus que jamais une référence sûre pour eux en Afrique de l’Ouest Francophone.
Je crois que ce prix est une invite voire une exigence à ne pas baisser la garde, une invite à toujours être performante, à continuer sur la trajectoire que j’ai ainsi tracée. C’est un prix qui me galvanise et m’encourage à aller toujours de l’avant.


S. : Quels conseils avez-vous à donner à vos collègues ?


A.B.B. : Pour mes collègues rapprochés au niveau du budget-programme, pour ceux de l’émission Ecofinances, à tous les étudiants et autres, je voudrais les encourager.
En effet, il n’y a pas de poste-garage, il n’y a que des agents garagistes. Et qu’ils sachent que notre plus grand concurrent n’est autre que nous-mêmes. Qu’ils cultivent l’amour du travail et surtout le travail bien fait car pour moi, seul le travail paie.Il faut toujours prendre des initiatives assez éclairées, s’engager, mettre les moyens pour réussir (s’investir personnellement), ne jamais attendre de prime abord une rétribution quelconque au départ d’un quelconque service rendu.


S. : Vous êtes animatrice de Eco-finances sur la RTB et certains vous prennent même comme journaliste. Comment vous arrivez à concilier votre métier de financier à celui de journaliste?


A.B.B. : Ma casquette de journaliste est plus visible que celle de financier et de l’économiste. Mais il faut reconnaître que l’une ou l’autre cassette n’est pas facile à porter. Aussi, ce qui pourrait expliquer cette conciliation des deux proviendrait plus d’une bonne organisation. A cet effet, des amis me taquinent souvent en me disant que je suis l’agent à deux ou trois têtes. C’est juste pour dire que tout succès dans notre domaine que sont l’économie et les finances publiques est bâti sur les compétences, les qualités professionnelles, etc. Mais il faut reconnaître qu’aucun résultat tangible ne pourrait être atteint sans une bonne organisation dans le travail.


S. : Comment vous est venue l’idée de faire une émission comme Eco-finances? Depuis combien de temps vous l’animez?


A.B.B. : Cette émission aura 12 ans d’existence l’année prochaine.
Il faut rappeler qu’en 1997, j’ai été recrutée comme contractuelle de la télévision nationale du Burkina. Depuis lors, je n’ai plus coupé le pont avec les émissions. C’est dans cette dynamique que j’ai par la suite créé Ecofinances. Elle est née du constat que le déficit ou l’absence de communication entraînait des désagréments au niveau des usagers des services du ministère en charge des finances et plus précisément à la solde qui été mon premier poste de travail après l’obtention du diplôme du cycle A de l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF). Ce déficit de communication ne permettait pas aussi de mobiliser les acteurs pour l’atteinte des objectifs de développement piloté par l’Etat ou l’administration centrale
Ce constat fait dans le domaine des salaires et des salariés s’est avéré dans les autres domaines tels que la passation des marchés avec le secteur privé, voire dans le domaine de la production agricole, au niveau de l’environnement, de la santé, de l'éducation, la bonne gouvernance, la décentralisation, les transports, les finances internationales. Cette émission n’aborde pas seulement des thématiques propres aux finances publiques mais à tous les domaines de la vie de la nation, sauf la politique politicienne.


S. : Comment vous arrivez à avoir vos invités surtout que l’émission touche un domaine sensible ?


A.B.B. : Sur 120 thèmes ou émissions traitées depuis 11 ans, la moyenne des invités est de 50 par émission avec des invités permanents de 10 par émission. Les questions souvent posées, assez directes, pouvaient décourager les invités à participer à notre émission. Mais il n’en est rien car n’eurent été les capacités limitées, nous aurions enregistré par émission un effectif total de 80. Nous avons constaté un fort engouement à cette émission bimensuelle coproduite par la RTB et le ministère de l’Economie et des Finances. Au fil du temps, les invités ont constaté qu’il s’agit véritablement d’un cadre d’échanges, d’informations, de sensibilisation, de critiques constructives plutôt qu’un tribunal de jugement. Je crois qu’il y a une relation de confiance et de respect entre les invités et la présentatrice. Mais quand il y a un conflit d’agenda ou simplement un désistement qui ne permet pas à certains invités d’honorer notre invitation, nous bénéficions de l’accompagnement direct du ministre de l’Economie et des Finances dans la mobilisation de ses collègues ministres par exemple.
Quant aux premiers responsables de notre département, Ecofinances leur permettant de communiquer avec leurs clients, ils se bousculent aux portes de l’émission car ils ont constaté les bienfaits de cette émission pour leur structure.


S. : Quel est votre dernier mot ?


A.B.B. : Si j’ai été distinguée, c’est pour toutes les qualifications sus-mentionnées, certes. Mais j’ai été compétente, n’eut été le relais que les medias assurent de nos actions sur le terrain. Je les appelle affectueusement le 12e joueur sur le terrain. Ce sont de grands relais de ce que nous faisons au budget-programme. Merci à l’équipe du budget-programme et à l’équipe de Ecofinances qui ont aussi beaucoup contribué à cette distinction.


Interview réalisée par Adama SEDGO

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