Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 1114 du 15/7/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment



Société

Grogne dans les médias publics: « Les journalistes ne sont pas complices du pouvoir », Justin Coulibaly
Publié le mardi 15 juillet 2014   |  Le Quotidien


Période
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Période d`effervescence politique : la posture de la presse en débats
Samedi 3 mai 2014. Ouagadougou. Le Centre national de la presse a organisé un panel sur le thème "Rôle des médias dans les situations d`effervescence politique : cas du Burkina Faso" dans le cadre de la Journée mondiale de liberté de la presse. Photo : Justin Coulibaly, président du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le 16 juillet 2014, les travailleurs des medias publics, sous l’égide du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), observeront une grève de 24 heures sur l’étendue du territoire national. En prélude à cette manifestation de mécontentement, les premiers responsables du SYNATIC étaient face aux hommes de medias, le 14 juillet 2014, à Ouagadougou.
Le 16 juillet 2013 et ce, pour la première fois, les travailleurs des medias publics sortaient du silence pour décrier leurs conditions de vie et de travail et par ricochet, dénonçaient l’immixtion des autorités de tutelle dans le traitement de l’information. Une année après, les membres du SYNATIC veulent rééditer l’exploit en inscrivant en lettre d’or cette journée du 16 juillet. C’est pourquoi ils ont rencontré les hommes de medias, le 14 juillet 2014, à Ouagadougou, pour porter à la connaissance de l’opinion la manière dont ils entendent commémorer cette journée qu’ils qualifient « d’historique ». « Il faut souligner que depuis quelques années, les travailleurs des médias publics, mobilisés au sein du SYNATIC, n’ont de cesse d’interpeller les autorités du ministère de la Communication sur les problèmes cruciaux qu’ils vivent au sein des différentes directions », a affirmé Justin Coulibaly, secrétaire général du SYNATIC, dans la déclaration liminaire, avant d’ajouter qu’« il y a eu plusieurs rencontres avec les premiers responsables du département autour des préoccupations pressantes des travailleurs ».
Silence radio autour des revendications
Après son sit-in du 16 juillet 2013, le SYNATIC a été reçu par les premiers responsables du ministère de la Communication. Selon les premiers responsables du syndicat, cette rencontre avait accouché de la mise en place d’un comité de suivi sur les questions sociales. Et les conclusions de ce conclave avaient suscité beaucoup d’espoir au sein des travailleurs. « Mais force est de constater que depuis décembre 2013, date de dépôt des conclusions du comité, c’est le silence radio. Le bureau national a vainement tenté d’avoir des informations sur l’évolution des dossiers contenus dans les conclusions. La dernière tentative en date est la demande d’audience introduite auprès du ministre de la Communication le 12 juin 2014. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune réaction à cette demande d’audience », a constaté avec amertume Justin Coulibaly, secrétaire général du SYNATIC.
Aussi, les responsables du SYNATIC constatent qu’ « aucune solution concrète n’a été apportée aux différentes doléances formulées et qui portent sur la reconstitution des carrières, sur les conditions de vie et de travail. Pire, on a assisté depuis, à une escalade répressive à l’encontre des militants et sympathisants du SYNATIC qui ont pris activement part à cette lutte historique et à la grève, des 4 et 5 février, 2014 des syndicats de la Fonction publique ».
Des acquis de la lutte
« Juste après le sit-in, il y a eu la création du comité sur les questions sociales. Le comité a travaillé pendant 3 mois et nous avons épluché les questions avec des solutions concrètes. La mise en œuvre des conclusions n’est pas effective jusqu’à présent. Donc, on peut dire qu’il y a eu une réaction des autorités même si les problèmes sont en l’état. Sur le plan du traitement de l’information, il y a eu une légère amélioration. Au niveau de la couverture des évènements, on essaie de donner la parole à toutes les parties. Ce n’est pas fait dans les règles de l’art mais on a senti que quelque chose a bougé à ce niveau et puis il y a moins de pressions sur les journalistes. Ils se sont libérés un peu. Il n’y a plus de charcutage et d’immixtion un peu trop grossière. Vis-à-vis de la population, les équipes de reportage ont même été applaudies, à certaines occasions, alors qu’avant le sit-in, c’était la vindicte populaire », a témoigné Siriki Dramé, secrétaire général adjoint du SYNATIC. « Juste après le sit-in, les équipes qui sont sorties pour couvrir les manifestations de l’opposition par exemple, ont été acclamées par les populations. Ça c’est quand même important parce que du point de vue de l’opinion publique, les journalistes étaient complices du pouvoir alors qu’ils ne sont pas complices du pouvoir. On a souvent expliqué aux gens que le cameraman qui filme, quand il vient, ce n’est pas lui qui fait la sélection. Le journaliste peut faire sa sélection. C’est un quidam qui descend et puis il charcute », a par ailleurs ajouté Justin Coulibaly.
Ne pas baisser les bras
« Mais nous ne nous contentons pas de ces acquis. C’est pourquoi nous avons maintenu le flambeau de la lutte parce que les stratégies d’intimidations se sont aggravées. Beaucoup de nos camarades ont été sanctionnés indirectement et de façon déguisée. On a retiré certains par exemple du groupe de présentateurs au niveau de la télévision nationale. Et c’est d’ailleurs ce qui nous a poussés à agir, le 22 mai 2014. Les intimidations n’ont pas cessé mais ont pris d’autres formes », a constaté Siriki Dramé. « C’est le cas de Caroline Ouanré qui a été taxée de sympathisante d’avec le SYNATIC parce qu’elle a osé titrer sur la conférence de presse que nous avons organisée pour annoncer le sit-in du 22 mai. Rien que le fait d’avoir titré sur cette activité du SYNATIC, ça lui a valu des menaces. C’est vrai qu’elle était en congés récemment, mais elle a repris. Non seulement, elle n’est pas programmée, mais elle avait une émission qu’elle animait et ils ont mis un autre animateur qui est encore à l’école », a-t-il affirmé avec regret. « Mais, nous avons constitué un dossier parce que Caroline Ouanré est l’objet de plusieurs pressions. On tend vers une sanction plus sévère à son endroit. La lutte se mène à plusieurs niveaux et nous n’allons pas baisser les bras », a prévenu Siriki Dramé. « Nous devons rester mobilisés au niveau de l’ensemble des medias (privés ou publics) pour être solidaires. Il ne faut pas se laisser divertir », a suggéré Justin Coulibaly. A propos de la situation Caroline Ouanré, Justin Coulibaly a demandé la clémence des hommes de medias. « Donc, ne tenez pas des propos tentant à salir la consœur », leur a-t-il suggéré.
S’en tenir au respect strict des règles du métier
« C’est la même chose au niveau de la presse écrite. C’est pourquoi on interpelle les confrères à être courageux parce que, comme on a l’habitude de le dire, ton diplôme, ce n’est pas quelqu’un qui te l’a donné. La profession a des règles qui sont l’éthique et la déontologie », a conseillé le secrétaire général du SYNATIC, Justin Coulibaly. « Concernant la grève du 16 juillet, ça veut dire qu’à partir de minuit, même si on vous appelle pour dire qu’une grande autorité est morte, il n’y a pas de reportage. A partir de minuit, nous sommes déjà le 16. Normalement, tous ceux qui sont programmés dans leur organe et s’ils sont en grève, pas de reportage », a-t-il par ailleurs expliqué avant de prévenir : « Si à l’issue de cette action des solutions satisfaisantes ne sont pas trouvées, le SYNATIC se réserve le droit d’engager des luttes multiformes pour faire aboutir ses justes et légitimes revendications ». En attendant la grève du 16 juillet, le SYNACIT tient, le 15 juillet à 15 heures, à la bourse du travail de Ouagadougou, une assemblée générale, pour faire la « revue de troupes ».

Par Toua Ladji TRAORE
Légendes
1. Le secrétaire général du SYNATIC, Justin Coulibaly a souligné que si rien n’est fait pour les satisfaire, d’autres actions seront entreprises
2. Le présidium à la conférence de presse
3. Issus pour la plupart des medias privés, les journalistes présents à la conférence de presse, ont prêté une oreille attentive aux revendications de leurs confrères
(Ph : L’Observateur)
Encadré
Les doléances du SYNATIC
1. L’arrêt des intimidations et la levée des sanctions déguisées à l’encontre des militants et sympathisants du SYNATIC
2. L’arrêt des pressions de tout genre sur les journalistes dans le traitement de l’information dans le strict respect de l’éthique et de la déontologie
3. L’élaboration d’un statut particulier pour les travailleurs des medias publics en vue de l’amélioration conséquente de leurs conditions de vie et de travail ;
4. La reconstitution de carrière des agents
-Prise de mesures exceptionnelles de reclassement des agents bloqués dans les catégories B, A3 et A2 à l’ouverture du concours niveau III de l’ISTIC en 2004 ;
-Payement du complément des cotisations à la CNSS et à la CARFO pour les agents contractuels de la RTB et des éditions Sidwaya afin de leur assurer au moins une retraite proportionnelle ;
-Reversement intégral des agents de l’ex-radio rurale au niveau de la RTB et leur intégration dans la flotte RTB ;
-Nécessaire implication des autorités de tutelle pour l’application par la RTB et les éditions Sidwaya du décret n°2012-098 PRES/PM/MFPTSS/MEF du 16 février 2012 portant organisation de concours professionnels au profit des agents contractuels des EPE ;
5. Le rétablissement des rémunérations injustement coupées
- Rétablissement des frais de production et primes suspendus suite à la circulaire du Premier ministre sur les paiements irréguliers des prises en charge :(frais de production hors studio, commission d’agent commercial, indemnité de garde (chauffeurs Sidwaya), primes émetteurs RFI (centres d’émission).

Source : déclaration liminaire

 Commentaires