Ouagadougou - «Il apparait clairement que notre système d’enseignement supérieur est plongé dans une impasse», a regretté lundi le président du Conseil consultatif général du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CCG/CAMES), Pr Nonou Koffi Ahadzi, qui a dépeint une situation peu reluisante du fonctionnement des universités publiques des 19 pays membres.
«La litanie des maux qui assaillent nos universités à des degrés divers est bien connue: sureffectifs d’étudiants (…), faiblesse des effectifs d’enseignants, insuffisance d’infrastructures pédagogiques, pénurie de laboratoires et de centres de recherches», a déclaré M. Ahadzi à l’ouverture des travaux de la 36èmesession des Conseil consultatifs interafricains du CAMES.
M. Ahadzi a aussi noté un «déséquilibre flagrant entre les formations en sciences sociales et humaines où se concentre le gros des étudiants, d’une part, et les formations en sciences fondamentales et techniques où se localise un petit effectif d’apprenants, d’autre part».
Le président de l’université du Togo a également décrié d’un côté «la répartition inégalitaire entre les ressources consacrées à la pédagogie et celles dédiées à la recherche» et de l’autre côté, «l’inadaptation des curricula aux besoins de nos économie (…) aboutissant à la formation de cadres chômeurs ou sous employés».
Selon Nonou Koffi Ahadzi, cette situation s’explique en partie par «le saucissonnement des différents degrés d’enseignement suivant les orientations des bailleurs de fonds» et l’apport de «solutions cloisonnées» aux problèmes existants à chaque niveau.
«Tant que cette réflexion assortie de politiques conséquentes ne sera pas courageusement menée, nos universités (…) continueront à crouler sous le poids des effectifs, à connaître des agitations violentes et à fabriquer des cadres inadaptés», a-t-il averti.
Pour l’enseignant-chercheur, «l’une des missions du CAMES est précisément de servir de cadre d’alerte pour les gouvernements des pays membres dans le domaine de l’éducation».
La 36èmesession des Conseil consultatifs interafricains du CAMES qui se tient du 14 au 23 juillet à Ouagadougou, va délibérer sur près de 1150 dossiers de candidatures pour une inscription sur les différentes listes d’aptitude.