Cinq années déjà se sont écoulées après le déluge du 1er septembre qui faillit emporter la capitale et ses environs. L’on se rappelle, en effet, comme si c’était hier ses maisons qui se sont écroulées tels des châteaux de cartes, ces biens disparus à jamais, sans oublier les pertes en
vies humaines.
La compassion et la générosité de bonnes volontés et des hommes de foi, ainsi que la Communauté internationale ont eu raison de la détresse nationale et, aujourd’hui, on ne tarit toujours pas de louanges à Bon Dieu.
Mais que pourrait bien nous réserver l’avenir ? Car maintenant qu’il commence à tomber des cordes au pays, dit des hommes intègres, la saison pluvieuse à peine entamée, il importe de tirer la sonnette d’alarme.
Les dernières inondations à Boromo, en fin de semaine, et en Eburnie nous enseignent, en tout cas, qu’il convient d’ouvrir l’œil, et le bon, sur ces constructions anarchiques çà et là dans la cité ; les caniveaux encombrés par les sachets, boîtes, haillons et autres ordures ménagères.
Je suis heureux d’apprendre, cher cousin, que le bourgmestre de Ouaga, Marin Casimir Ilboudo, en a fait son souci premier. Que chacun, à quelque niveau que ce soit, y mette du sien pour éviter à la nation des lendemains apocalyptiques.
En attendant, cher cousin, entrons dans le secret des sorciers du ciel pour nous enrichir des relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 03 au mercredi 09 juillet 2014 : Dori = 61,3 mm ; Ouahigouya = 59,1 mm ; Ouagadougou-aéro = 66,7 mm ; Dédougou = 39,9 mm ; Fada N’Gourma = 74,4 mm ; Bobo-Dioulasso = 30,2 mm ; Boromo = 102,9 mm ; Pô = 21,8 mm ; Gaoua = 34,7 mm ; Bogandé = 5,5 mm.
C’est vrai, cher Wambi, le mandat d’Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) vient à terme en novembre prochain. Qui donc pour succéder au géant sénégalais ? La question est sur toutes les lèvres depuis le début de l’année, et certaines candidatures révélées ou suscitées dont celle du président burkinabè, Blaise Compaoré, semblent idéale pour la France, à tort ou à raison. C’était sans compter avec l’abnégation du locataire du palais de Kosyam de succéder à lui-même en 2015. Une fois encore, c’est loin de nos frontières que celui qui préside, depuis le 15 octobre 1987, aux destinées du Burkina Faso a daigné mettre fin au suspense qu’il entretenait sur son hypothétique atterrissage à l’OIF.
Depuis le dernier sommet de l’Union africaine à Malabo, en Guinée équatoriale, c’est clair comme de l’eau de roche, le 19-21, avenue Bosquet Paris 7e ne sera point la future adresse de Blaise Compaoré. A Jeune Afrique qui a, en effet, voulu lui tirer les vers du nez, le grand sachem a fait cette confession : «Je n’en ai ni le profil ni l’envie. Il faut quelqu’un de plus expérimenté pour ce poste».
Là, cher cousin, je ne sais pas de quelle expérience Blaise Compaoré parle après 27 ans de gestion des hommes et de l’Etat. A moins de s’en référer maintenant aux icônes africaines que sont Oncle Bobo (Robert Mugabe) au Zimbabwe, Jose Edouardo Dos Santos en Angola, Paul Biya au Cameroun ou encore Yuweri Museveni en Ouganda. Conclusion donc ? En route pour
le REFERENDUM !
En vain, cher Wambi, des citoyens réclament depuis belle lurette des émissions de débats démocratiques sur les antennes de la chaîne télévisuelle de service public qu’est la télévision nationale du Burkina (TNB). Leur frustration a été plus grande quand ils ont suivi dimanche dernier sur les ondes de RFI le débat qui a opposé d’un côté Zéphirin Diabré, Filga Michel Sawadogo et Hervé Kam à Achille Tapsoba et Adama Zongo de l’autre. Il me revient que depuis plusieurs années, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a souhaité voir l’organisation de débats démocratiques dans les médias publics, mais n’est pas parvenu à concrétiser ce vœu pour diverses raisons. La délicatesse des sujets, à laquelle se greffent des considérations plus ou moins subjectives, conduit certains acteurs à dénier au CSC la compétence pour instaurer de telles émissions de débats.
L’instance de régulation aurait insisté sur la nécessité de créer de tels cadres de débats démocratiques, et finalement en 2014, elle aurait convenu avec le ministère de la Communication de la prise en compte, dans la grille des programmes de la RTB, d’une émission dénommée «Opinions plurielles». Prévue pour durer 90 minutes, cette émission mensuelle de débats contradictoires se veut une tribune de promotion et d’expression libre des acteurs politiques, et un espace d’information et de formation des populations en vue du renforcement de la paix, de la cohésion sociale et de la démocratie.
Un décor spécial aurait été conçu à cet effet et les journalistes choisis pour animer les débats (Pascal Y. Thiombiano et Aïssata Sankara) avaient déjà préparé la première émission, qui devait porter sur des sujets d’actualité comme le Sénat, l’article 37 et le référendum.
Malheureusement cher cousin, même si des animateurs ont été désignés et ont même eu des séances de travail avec le CSC sur la philosophie et la conduite de cette émission, sa mise en œuvre connaîtrait des problèmes du côté des invités. En effet, il me revient que des lettres ont été adressées aux différentes sensibilités politiques du pays, mais des résistances viendraient du parti au pouvoir qui poserait un certain nombre de conditions. Je me demande pourquoi le Conseil supérieur de la communication ne communique pas sur de telles initiatives, laissant de nombreux citoyens penser qu’il ne fait rien. Disons-le clairement, la part belle faite à un média étranger au détriment des médias nationaux sur des sujets d’importance finit de convaincre du mépris que certains ont vis-à-vis de nos organes de presse et d’une institution comme le CSC.
Restons dans le chapitre de la régulation de la communication pour indiquer qu’il se susurre que l’équipe conduite par Béatrice Damiba devra bientôt partir. Leur mandat devrait, en principe, prendre fin en 2015, et dans la perspective de la mise en œuvre de la nouvelle loi organique promulguée le 2 août 2013, le conseil doit être renouvelé. En effet, à la faveur des réformes politiques et institutionnelles, l’Assemblée nationale a adopté la loi organique n°015-2013/AN du 14 mai 2013 portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du CSC. Le CSC devient une «autorité administrative indépendante». La nouvelle loi comporte de nombreuses innovations : d’abord, le CSC comptera désormais neuf membres (au lieu de douze) et ceux-ci seront permanents : trois seront désignés par le président du Faso, un autre par le président de l’Assemblée nationale, un par le président du Sénat, le magistrat par le président du Conseil constitutionnel et enfin les trois conseillers restants par les associations professionnelles des médias soit un de la presse écrite ou en ligne, un autre de l’audiovisuel et le dernier du secteur de la publicité. Ensuite, le président du CSC sera dorénavant élu par ses pairs et nommé par décret du président du Faso. Enfin le mandat des membres du CSC sera de cinq ans non renouvelables. Par ailleurs, la fonction est incompatible avec tout mandat électif, syndical ou politique, et l’exercice d’une fonction de dirigeant ou de gérant d’une entreprise de communication. Qui succédera donc à Tantie Béa, au sujet de qui, nombre de personnes à sa nomination étaient sceptiques quant à sa conduite du CSC au regard du long temps qu’elle a passé hors du pays en tant qu’ambassadrice et pour d’autres considérations plus politiques ? En tout cas, ceux qui se croient capables d’assumer cette charge frappent déjà aux «bonnes portes» pour être en pôle position le moment venu. Et selon des sources dignes de foi, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement devrait rencontrer, ce vendredi même, les associations professionnelles de son département pour leur demander de choisir leurs représentants. En attendant,
Béatrice Damiba, pour sa part, qui a présidé un conseil le jeudi 10 juillet, aurait informé ses collaborateurs de son département de son départ à la tête du CSC en août prochain ; à l’issue, bien sûr, de la remise de son IIIe Rapport à son mandant.
Cher Wambi, je ne sais pas si tu l’as appris déjà. Au Niger voisin, une histoire d’achat de bébés au profit de couples qui ont des problèmes de fécondité a secoué le landerneau sociopolitique puisque les épouses du ministre de l’Agriculture et du président de l’Assemblée nationale y seraient impliquées. Le procureur de la République a même procédé à l’interpellation d’une trentaine de personnes. Mais à ce qu’on dit ici, même au Faso, le phénomène existe et
impliquerait des personnalités aussi bien du monde politique que des affaires, en passant par des cadres de l’Administration et du secteur privé. Les langues commencent à se délier, et les
noms de présumés coupables circuleraient sous le manteau. A ce rythme, on se demande si l’affaire ne va pas finir par éclater au grand jour. Ce serait, en tout cas, un grand scandale si le réseau venait à être découvert. Dans quel monde sommes-nous, cher cousin ?
Question toute aussi sensible que délicate à laquelle Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, refuse de répondre.
■ Des entreprises burkinabè opérant dans le secteur minier sont en quête d’or du côté d’Abidjan où des sociétés comme SOMIKA, qui n’est plus à présenter, et la Société d’exploitation et de recherches minières et services (Sermis), qui appartiendrait à la fille de Boureima Badini (ex-
représentant spécial du facilitateur), Iness Guenatou, cherchent à obtenir des permis de recherche et d’exploitation. C’est une bonne chose si nos compagnies minières tentent d’élargir le champ de leurs activités surtout que d’autres sociétés, comme EBOMAF, ont pu décrocher des marchés hors du Burkina comme ce fut le cas récemment en Guinée-Conakry. On apprend d’ailleurs par le biais du journal «La lettre du continent» que l’homme d’affaires burkinabè Saïdou
Tiendrébéogo, fondateur de CGE-BTP évoluant dans les travaux publics, a obtenu le 1er juillet 2014, le marché de la construction de 3 000 logements sociaux près de Grand-Bassam.
■ On sait que des gens sans scrupule fabriquent de faux diplômes pour postuler à des emplois ou se faire embaucher, mais quand cela se fait dans un secteur sensible comme la santé, c’est une attitude criminelle qu’on ne saurait tolérer. Pourtant, c’est ce qui s’est passé au Burkina Faso, plus précisément à Ouagadougou. Un ressortissant d’un pays de la sous-région officiait dans une grande clinique de la place comme médecin spécialiste dans un domaine où d’ailleurs notre pays manque cruellement de compétences. Usant de vrais faux diplômes de docteur en
médecine, il a exercé pendant trois ans jusqu’à ce qu’un de ses collègues, au vu des ordonnances qu’il prescrivait, en saisisse le Pr agrégé de gynécologie Charlemagne
Ouédraogo, président de l’Ordre des médecins du Centre pour exprimer ses inquiétudes. Une enquête discrète fut menée et en fin de compte, on s’est rendu compte qu’il avait utilisé les papiers d’un autre médecin (un vrai) pour exercer en toute illégalité dans notre pays. La gendarmerie a été alertée et l’usurpateur de titre mis au frais. Il semble d’ailleurs que l’Ordre des médecins veut mettre de l’ordre dans le milieu, où souvent il y a des pratiques pas catholiques.
Alors, faux médecins ou médecins peu scrupuleux, tremblez !
■ La capitale burkinabè abritera, du lundi 14 au vendredi 18 juillet 2014, la 5e conférence et l’assemblée générale annuelle de l’Association des commissions des finances des Parlements de l’Afrique de l’Ouest (WAAPAC). Deux évènements majeurs dont la cérémonie d’ouverture sera rehaussée par la présence effective du président du Faso, Blaise Compaoré, et de son homologue libérienne, Ellen Johnson Sirleaf.
■ Vous aimez l’élevage et ses produits ? Alors un seul point de convergence : l’Ecole nationale de l’élevage et de la santé animale (ENESA) ; à la faveur de la clôture de l’année 2013-2014, l’ENESA vous propose de découvrir, dans son enceinte les 16, 17 et 18 juillet, les différents aspects de la formation qu’elle dispense ; elle vous propose aussi des produits laitiers et de la
viande, des brochettes succulentes et d’autres mets savamment concoctés, des stands
d’exposition de produits divers. Le clou des festivités interviendra le 18 juillet 2014 à partir de 9h, et la cérémonie officielle de clôture est placée sous la présidence du ministre des Ressources animales et halieutiques et le parrainage du député Mamadou Dicko.
■ Du jamais vu à Dori ! Sauf erreur ou omission, c’est la première fois que des ordinations presbytérales ont lieu dans le chef-lieu de la province du Séno et de la région du Sahel pour cette raison : le samedi 12 juillet 2014 entrera dans l’histoire de cette région peulh par excellence, après les ordinations des abbés Guy Consimbo, Jean-Pierre Ninabiga Sawadogo
et Raphaël Toukoumnogo Ouédraogo ; un événement qui sera célébré à partir de 9h00 à l’ex-place du gouvernorat du Sahel.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."