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Contrôle de l’action gouvernementale : les députés s’informent sur trois secteurs d’activités
Publié le dimanche 13 juillet 2014   |  Assemblée Nationale


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© Assemblée Nationale par DR
Les députés membres de la Commission de développement économique et de l’environnement (CODE) de l’Assemblée nationale ont effectué des missions d’information du 17 au 26 juin 2014 dans les régions du Centre, de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins et des Cascades


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Les députés membres de la Commission de développement économique et de l’environnement (CODE) de l’Assemblée nationale ont mis à profit, l’intersession parlementaire pour effectuer des missions d’information. C’est ainsi que du 17 au 26 juin 2014, ils ont visité les installations de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) à Komsilga dans la région du Centre, le poste de Pâ dans la Boucle du Mouhoun, les postes de Kodéni et de Bobo II dans les Hauts Bassins, les réalisations de la Pan African Tsetse and Trypanosomosis Eradication Campaign (PATTEC) ou la Campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsé tsé et de la trypanosomose à Bobo-Dioulasso et des sites touristiques dans la région des Cascades. Objectifs de cette sortie de terrain des élus : toucher du doigt les réalités de ces structures.


La première étape de cette « randonnée » des parlementaires a été la centrale électrique de Komsilga, à quelques kilomètres de Ouagadougou. La SONABEL éprouve d’énormes difficultés à fournir l’énergie électrique aux consommateurs. Aussi, la réalisation de la centrale de Komsilga et l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, avaient pour objectif de réduire, un tant soit peu, le déficit énergétique afin de faire face à la demande sans cesse croissante. Mais en dépit de cet apport, la société peine toujours à satisfaire la demande. La visite donc de Komsilga, Pâ, Kodéni et Bobo II ont permis aux députés de découvrir les difficultés auxquelles fait face la SONABEL. Et l’occasion leur a été donné de savoir ce qui est envisagé, surtout dans les cinq prochaines années, pour trouver des solutions au problème d’énergie dont les besoins se caractérisent par une demande croissante d’environ 10 % par an, selon les responsables de la société.
Après la nationale d’électricité, les parlementaires de la CODE ont visité les locaux et les réalisations de la Pan African Tsetse and Trypanosomosis Eradication Campaign (PATTEC) ou la Campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose, un projet initiée par les chefs d’Etat à l’échelle du continent africain, basée à Bobo-Dioulasso dans la région des Hauts Bassins. Cette structure, créée en octobre 2001 suite à la conférence des chefs d’Etat de l’Organisation de l’Unité Africaine tenue en juin 2000 à Lomé au Togo, vise à soutenir les Etats désireux d’éradiquer cette mouche appelée aussi glossine. Dix Etats ont ainsi mis en place des programmes dans le cadre de cette lutte. Mais plus de dix ans après la mise en œuvre de cette campagne, les résultats engrangés restent en deçà des attentes car, l’on constate une prévalence de la trypanosomose sur le bétail. C’est donc pour mesurer le degré de cette prévalence que les députés ont visité le siège du projet, ses réalisations sur le terrain et rencontré les différents acteurs engagés dans la lutte. L’objectif global de la mission d’information sur ce projet était de permettre aux représentants du peuple de connaître les obstacles qui entravent l’éradication totale de la mouche tsé-tsé et, surtout, d’identifier les facteurs favorisant la prévalence de la trypanosomose sur le bétail, d’évaluer les moyens mis en œuvre dans le cadre de la lutte pour l’éradication de la glossine.
Au siège du projet, le coordonnateur de la PATTEC, Issa Sidibé, a fait aux députés, le bilan de la lutte à travers un exposé. La campagne dont la phase pilote tire à sa fin a bénéficié d’un financement de la Banque africaine de développement (BAD). Elle a permis l’éradication de la mouche sur une superficie de 40 000 km2. Cette zone, jadis infestée par la mouche tsé-tsé, est aujourd’hui une zone assainie et propice à l’élevage et à l’agriculture. Et ce n’est pas Hamidou Diallo, cet éleveur résidant depuis 34 ans dans la zone pastorale de Samorogouan dans la province du Kénédougou, qui dira le contraire. « Aujourd’hui, nous sommes débarrassés de la glossine qui nous empêchait de pratiquer l’élevage et nous pouvons mener des activités agricoles en toute tranquillité », a-t-il soutenu lors de la rencontre que les députés ont eu avec les éleveurs dans cette commune. Ce résultat dont les premiers responsables de la PATTEC estiment le taux de succès à plus de 95 % a été atteint grâce à l’implication des communautés qui ont été formées aux méthodes de lutte. Des acquis ont, certes, été enregistrés par la PATTEC mais de nombreux défis restent à relever.
Aujourd’hui, le financement du projet par la BAD prend fin alors qu’il existe encore des zones infestées par la mouche, que la réalisation et l’équipement de l’insectarium pour produire des mouches mâles devant servir à exterminer totalement les mouches femelles, vectrices de la trypanosomose n’est pas terminée. Les députés qui ont visité l’infrastructure et l’Ecole de lutte anti tsé-tsé (ELAT) ont souhaité que l’Etat prenne des dispositions pour faire de l’insectarium une réalité. Pour certains députés, si l’infrastructure voyait le jour, elle pourrait non seulement permettre d’éradiquer totalement la glossine mais pourrait aussi être utilisée à d’autres fins. « L’infrastructure pourrait servir à lutter également contre la mouche blanche dans la production fruitière, qui est actuellement une préoccupation majeure des acteurs du domaine… », relève le chef de la mission, le député Amadou Sanon, président de la CODE.
Le financement de la BAD prend fin mais le projet doit se poursuivre. Aussi, les différents acteurs ont souhaité que l’Etat prenne le relais afin qu’à l’instar des 40 000 km2 débarrassés de la mouche, les autres zones non encore assainies puissent l’être. Et c’est le souhait des autorités du ministère des Ressources animales et halieutiques qui est le département de tutelle de la PATTEC. « Nous sommes très honorés de savoir que la Représentation nationale s’intéresse à ce projet de développement visant à l’éradication de la mouche tsé-tsé et à la lutte contre la trypanosomose, l’une des principales maladies qui causent le plus de tort à l’élevage en Afrique et au Burkina. Les chefs d’Etat ont décidé de faire de la lutte contre la glossine, vectrice de la maladie, une lutte continentale. Et la phase pilote lancée à l’échelle continentale qui s’achève n’est pas suffisante pour éradiquer totalement la mouche en Afrique et particulièrement au Burkina. Il faut donc que le projet se poursuive. Nous pensons et nous espérons, qu’après avoir vu les résultats enregistrés sur le terrain et échangé avec tous les acteurs de la lutte, les parlementaires vont plaider pour la pérennisation du projet afin de consolider les acquis engrangés… », a relevé la secrétaire générale du ministère des Ressources animales et halieutiques, Jocelyne Bontouloungou, qui était sur le terrain avec les responsables de la PATTEC.
En visitant les sites touristiques de la région des Cascades lors de la mission d’information, les députés membres de la CODE ont joint l’utile à l’agréable. L’objectif était de leur permettre d’apprécier l’état de mise en œuvre de la politique nationale de développement du tourisme et d’identifier les contraintes de ce secteur qui contribue, pour une grande part, au produit intérieur brut du pays. « Les députés ont pu visiter quelques sites touristiques de la région et chacun a apprécié à sa juste valeur l’apport de ces sites au développement local. Mais ces sites rencontrent des difficultés liées à leur fonctionnement et à leur accessibilité. Il y a lieu d’interpeler le gouvernement afin que des mesures soient prises pour permettre à ces sites de contribuer au développement de la région… », souligne le député Salifou Barro, natif de la région. Le président de la commission, Amadou Sanon est de cet avis. Et pour permettre au tourisme de participer au développement local, il estime qu’il faut d’abord encourager les Burkinabè à visiter les sites touristiques du pays. Tirant un bilan général sur ces missions d’information, il soutient que les députés ont recueilli suffisamment d’informations qui vont leur permettre de mieux examiner les textes , si des dossiers sur ces secteurs leur étaient soumis par le gouvernement. « L’intérêt des missions d’information c’est de pouvoir après interpeler le gouvernement sur des questions d’intérêt national. Et nous pensons que les députés repartent bien outillés pour pouvoir interpeler l’exécutif ou l’accompagner dans des projets qu’il viendrait à initier dans les différents secteurs… », a-t- souligné.



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