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Le Pays N° 5645 du 11/7/2014

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Alain Edouard Traoré à propos de la sortie de l’ambassadeur américain:« Le peuple burkinabè est souverain, c’est lui qui décide »
Publié le vendredi 11 juillet 2014   |  Le Pays


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© aOuaga.com par A.O
Le point de presse du gouvernement s`est aussi délocalisé à Bagré dans la province du Boulgou (région du Centre-Est), le 30 avril 2014, comme le Conseil des ministres. Photo : Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement


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Le traditionnel point de presse hebdomadaire du gouvernement burkinabè a mis en face des journalistes et Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, venu répondre aux questions portant sur l’actualité nationale et internationale. A l’occasion, il a, répondant à une question sur les préoccupations américaines sur la situation sociopolitique au Burkina Faso, déclaré que le Burkina Faso est un Etat souverain qui ne manquerait pas de répondre de façon souveraine si toutefois il était saisi sur la question. Auparavant, le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané, s’est entretenu avec les hommes et femmes de médias, sur quatre sujets dont le projet de construction d’un centre gériatrique pour les retraités et les personnes âgées dans la ville de Ouagadougou, le décret portant validation gratuite de deux années de cotisation pour les travailleurs licenciés dans le cadre des restructurations des entreprises publiques et para-publiques et ayant treize ans de cotisation. Les deux autres sujets ont porté sur le décret portant autorisation à faire valoir le droit à pension pour les travailleurs licenciés pour motif économique et celui portant autorisation à faire valoir le droit à pension pour les travailleurs ayant perdu leur emploi suite à un accord de départ volontaire. Le point de presse a connu la présence du ministre nigérien de la Communication, chargé des relations avec les institutions. C’était le 10 juillet 2014, dans les studios de la RTB télé à Ouagadougou.
Des questions d’actualité, il y en a eues à ce point de presse du 10 juillet dernier. Celles qui ont retenu l’attention des journalistes ont porté sur les préoccupations américaines quant à la situation sociopolitique du Burkina Faso, sur le drame survenu à Tiébélé, la crise au Mali et principalement la place du facilitateur de la CEDEAO, une supposée implication d’autorités dans des trafics de bébés, le vote des Burkinabè de l’étranger, etc.
Pour ce qui est des préoccupations américaines, Alain Edouard Traoré a noté que le peuple burkinabè était totalement souverain et que c’est le peuple lui-même qui décide, conformément à sa législation, de ce qui est bon pour lui ou pas. Aussi, quand le Burkina Faso sera officiellement saisi sur la question, il se prononcera de manière souveraine. Pour lui, les Américains ne connaissent pas fondamentalement les préoccupations des autres pays, ils connaissent les leurs. Et d’ajouter : « Si je m’en tiens aux déclarations de ces dix derniers jours, je crois qu’eux-mêmes, avec leur Constitution, ont fait beaucoup d’amendements pour arriver à un équilibre global ». Sur le drame de Tiébélé, Alain Edouard Traoré n’a pas manqué de présenter les condoléances du gouvernement burkinabè aux familles éplorées et de prôner le dialogue car, à son avis, la violence n’est pas une solution. Selon lui, des dispositions sont prises par le ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité pour assurer la sécurité ; les autorités locales sont également sur le terrain pour faire le point.
Sur la crise malienne, un confrère a émis l’inquiétude que le médiateur de la CEDEAO ne soit mis hors-jeu, une inquiétude que le ministre Traoré ne partage pas car, pour lui, le Burkina Faso n’est en concurrence avec aucun pays ou groupe de pays, « saisi par la CEDEAO ou pas », dira-t-il ; il ne peut pas être hors-jeu dans ce qui se passe dans son voisinage. M. Traoré a invité les journalistes à éviter les « il semblerait » quand ils évoquent une question aussi sensible que celle du trafic de bébés. « Cela crée un amalgame », a-t-il martelé. Il a affirmé ne pas connaître d’autorités impliquées et, à son avis, une autorité ne peut pas être impliquée dans un trafic de bébés sans que les autorités de police ne soient au courant car elles sont aussi surveillées comme tout citoyen. Elles ne sont pas hors de la loi si bien que, si cela arrivait, les autorités de police épingleraient celles concernées comme cela se fait avec tout le monde.
Les inquiétudes sur le vote des Burkinabè de l’étranger sont légitimes, de l’avis du ministre Traoré, et cela permet de redoubler le pas, car il constitue une attente forte du peuple burkinabè. Quant aux médias partisans, le ministre Traoré a estimé que « quand un journaliste fait trop dans le militantisme, il passe à côté du journalisme ».
Des mesures sociales au profit des retraités et personnes âgées
Avant Alain Edouard Traoré, c’est d’abord le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané qui s’est entretenu avec les journalistes sur quatre sujets relatifs aux mesures sociales prises récemment au profit des retraités et personnes âgées. Pour lui, ces mesures sont l’aboutissement du dialogue social que le gouvernement entretient régulièrement avec les partenaires sociaux. Elles s’inscrivent dans le cadre de sa politique nationale de protection sociale et visent à renforcer cette protection sociale au profit des groupes vulnérables que sont les retraités, les personnes âgées et les travailleurs licenciés ou ayant perdu leur emploi.
Au nombre de ces sujets, le projet de construction du centre gériatrique répond, pour M. Zakané, à une doléance formulée depuis des années par les associations nationales de retraités du Burkina Faso. C’est un cadre spécifique approprié pour la prise en charge de leurs soins médicaux, compte tenu des pathologies spécifiques dont ils souffrent. Ce projet sera réalisé par le ministère de la Santé, en collaboration avec le département en charge de la Sécurité sociale. Son financement sera assuré par la CARFO pour un coût provisoire de 400 millions de F CFA. Ce centre aura pour mission d’accueillir en consultation les retraités et personnes âgées, entendez par là, les personnes qui ont 60 ans et plus, sur recommandation de leur médecin traitant ou sur leur propre initiative, de réaliser pour eux des bilans globaux ou centrés sur des pathologies spécifiques, de les recevoir en hospitalisation complète pour ceux d’entre eux qui seront en situation de difficulté aiguë. Il sera ouvert aux retraités de la CARFO, de la CNSS et partant, à toutes les personnes âgées, pas seulement de Ouagadougou mais aussi des autres villes en attendant que la région soit dotée d’un centre gériatrique. L’une des inquiétudes soulevées par les journalistes, à ce niveau, a été le déficit en médecins spécialisés. Une inquiétude qui, selon le ministre Zakané, est en passe de trouver une solution avec le ministère de la Santé qui, depuis quelques années, développe des spécialisations. Au nombre de celles-ci, des formations de médecins gériatres.
Les épreuves des concours directs entre le 1er et le 11 août
Pour ce qui est du décret portant validation gratuite de deux années de cotisations pour les travailleurs licenciés dans le cadre des restructurations des entreprises publiques et para-publiques et ayant treize ans de cotisation, il s’agit de corrections apportées à un décret du 5 octobre 2012. Cela, en apportant des clarifications sur son champ d’application temporel et personnel. Ce décret, selon M. Zakané, s’applique désormais sans limitation dans le temps mais réserve le bénéfice de la validation gratuite aux seuls travailleurs licenciés dans le cadre des restructurations des entreprises publiques et para-publiques et ayant treize ans de cotisation. Ceux-ci pourront, du reste, bénéficier d’un délai supplémentaire pour faire valoir leurs droits à la retraite auprès de la CNSS, a dit le ministre. Concernant le décret portant autorisation à faire valoir le droit à pension pour les travailleurs licenciés pour motif économique, il s’agit aussi d’une relecture, a souligné le ministre. Le décret a été adopté en 2012 et la CNSS a été confrontée, dans son application, à des difficultés liées à l’imprécision de ses dispositions relatives à son champ d’application. Après concertations donc avec les syndicats, il s’est avéré nécessaire de le relire. Ainsi, le nouveau décret réserve les avantages de cette mesure sociale aux seuls travailleurs licenciés pour motif économique.
Le dernier décret lui, en l’occurrence celui portant autorisation à faire valoir le droit à pension pour les travailleurs ayant perdu leur emploi suite à un accord de départ volontaire, adopté le 2 juillet dernier, est une nouvelle mesure sociale qui permet à ces travailleurs de faire valoir leur droit à pension de façon anticipative. Il permettra, selon Vincent Zakané, un traitement équitable de ces travailleurs confrontés à de sérieuses difficultés sociales, et à la CNSS, de disposer d’une base juridique lui permettant à titre exceptionnel, de recevoir les demandes, de liquider et payer les pensions. Le ministre s’est prononcé sur le concours professionnel pour le recrutement d’administrateurs civils. Il a laissé entendre que c’étaient les épreuves orales de ce concours qui ont fait l’objet d’annulation parce qu’il leur est revenu que celles-ci n’ont pas été organisées dans les conditions en mesure de mettre tous les candidats sur le même pied d’égalité. Il a saisi l’occasion pour informer les candidats aux concours directs que les épreuves auront lieu entre le 1er et le 11 août 2014. Aussi, des dispositions seront-elles prises pour assurer la transparence et l’équité afin de prévenir les tentatives de fraude.

Christine SAWADOGO

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