Administrateur civil de profession, Mme Josiane Kabré née Zoungrana, actuelle maire de la commune rurale de Saaba, a pris les rennes du Conseil municipal à mi-parcours en 2008. Dans ce laps de temps, de nombreuses réalisations ont été inscrites à son actif. Le patrimoine de la commune s’évalue à plus d’un milliard de FCFA, fruit de l’effort conjugué des populations et ressortissants de Saaba. Avec 90% de conseillers municipaux issus des rangs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), elle se dit rassurée à la veille de la fin de son mandat que le CDP continuera à imposer ses marques dans cette commune qui est à un jet de pierre de Ouagadougou. Dans l’interview qu’elle nous a accordée, elle nous parle d’une commune rurale qui fait des progrès dans son développement.
L’Hebdo du Burkina : Madame le maire, à la veille de la fin du mandat du Conseil municipal et des élections municipaux, quel est l’état des lieux des progrès réalisés par votre commune rurale ?
Josiane Kabré/Zoungrana : La commune rurale de Saaba est peuplée de 50 885 habitants, elle s’étend sur 46000 km2 et située à une quinzaine de kilomètres à l’Est de Ouagadougou. Nous avons élaboré un plan communal de développement qui va jusqu’en 2013.
Dans ce plan, nous avons sept axes prioritaires qui prennent en compte : l’éducation, l’eau et l’assainissement, le sport, les loisirs, la culture, l’environnement et le développement local, etc. Ce sont là les principaux défis qui constituent notre plan communal de développement avec un budget estimé à 2 milliards de FCFA. Nous avons pu réaliser ce qui était à notre portée.
Comme l’éducation occupe une place centrale dans notre plan de développement, nous avons misé sur les infrastructures scolaires. Ainsi, nous avons pu normaliser neuf (9) écoles en construisant de nouvelles classes et en procédant à la clôture de certaines écoles. De même, nous avons contribué à l’équipement des classes en armoires, en tables-bancs, des forages, des latrines, des logements pour les enseignants, etc.
La réussite de toute action de développement nécessite l’implication de la population de la localité. Avez-vous eu le sentiment d’être soutenue dans vos initiatives ?
Oui ! Nous avons bien été soutenus par les populations et les bonnes volontés. Le Conseil municipal à lui tout seul ne pouvait pas réaliser ce qui a été fait pour booster le développement de notre commune rurale.
La mobilisation de tous les acteurs a été manifestée si bien que nous avons eu le soutien sans faille des chefs coutumiers, des femmes, des jeunes et des ressortissants de Saaba. Par-dessus tout, nous avons surtout bénéficié de l’encadrement technique déconcentré de l’administration à savoir la préfecture, l’environnement, l’agriculture, les ressources animales, la santé, etc.
Bref, nous avons toujours travaillé dans une parfaite symbiose avec les populations si bien que nous n’avons pas rencontré de problème majeur quelconque tout au long du mandat du Conseil municipal. Naturellement, gérer des hommes, c’est concilier et gérer des intérêts et des humeurs divergents, mais malgré tout, l’intérêt général pour le développement de la commune a pris le pas sur les intérêts personnels.
Effectivement la presse a fait écho de fois des mouvements d’humeur que la population de Saaba a manifestée au cours de votre mandat. Quel est le climat social qui prévaut actuellement surtout que nous sommes à la veille des élections municipales ?
Je dirais que le climat social qui prévaut actuellement, c’est celui de paix, de compréhension mutuelle et de tolérance. Nous sommes tous des humains, c’est tout à fait naturel que chacun ait des qualités et des défauts qui le diffèrent de l’autre. Mais l’essentiel, c’est de savoir composer, savoir ce qui peut être utile pour le bien commun et œuvrer ensemble à le réaliser.
Dieu merci, la population de Saaba s’est illustrée en la matière par le bon exemple. Car aucun projet de développement ne pouvait se réaliser sans qu’il y ait la concorde et la synergie. Nous avons pu surmonter nos divergences de tous bords et nous travaillons vraiment ensemble pour l’essor de notre commune rurale.
Quelles sont vos perspectives en matière de réalisation d’infrastructures socio-économiques ?
Nous avons bien des projets de développement en perspective. Saaba a un marché dont la renommée au niveau national est incontestable. Si bien que ce qui nous tient à cœur, c’est la construction de cette infrastructure marchande avec des matériaux définitifs.
Tout en souhaitant le moderniser, nous tenons à garder le flair traditionnel, l’esprit culturel qui anime le marché. D’ailleurs, c’est le côté traditionnel qui attire les gens et nous pensons qu’avec un cadre plus adéquat nous attirerons plus de touristes. Toute chose qui donnera une plus value à l’économie communale.
Outre le marché qui doit être rénové, il y a la jeunesse qu’il faut encadrer pour les amener à s’auto-employer. Pour cela, nous sommes à pied d’œuvre avec le ministère en charge de l’Emploi et de la Jeunesse à travers la direction régionale. Bientôt la mairie verra comment les jeunes pourront être formés en entreprenariat. Notre ambition est de parvenir à intégrer la jeunesse dans la dynamique de développement de notre commune.
Raison pour laquelle nous souhaitons et encourageons tous ceux qui exercent dans différents domaines qu’ils payent les taxes et les patentes afin que le budget communal soit fournis pour nous permettre de travailler au profit de l’épanouissement de la population.
Avez-vous l’assurance que votre parti politique, le CDP a gardé le cap de la mobilisation à Saaba ?
Il n’y a pas d’ambiguïté à ce niveau. Le CDP garde le cap de la mobilisation à Saaba ! Le Conseil municipal est composé à 90% des membres du CDP. Donc le parti est influent dans tous les 23 villages de la commune. Bien sûr, d’autres partis politiques sont à Saaba, et c’est normal.
Mais la population électorale demeure acquise à la cause du CDP. Je ne doute pas que les élections municipales viendront confirmer davantage l’implantation du CDP dans notre commune. Vous savez, Saaba est à une quinzaine de kilomètres de Ouagadougou. Il n’y a pas vraiment une différence entre Saaba et Ouagadougou car ce qui se vit à Ouaga, se répercute à Saaba. Malgré cette interférence, nous gardons le cap de notre mobilisation.
Quel a été l’apport de votre commune rurale à la sensibilisation des populations pour l’enrôlement biométrique ?
Au niveau du Conseil municipal, nous avons le volet administratif et le volet politique. Dans toute activité que nous voyons, la nécessité d’agir et d’entrer en action soit en administration, en politique, le Conseil municipal n’hésite pas. Cela dit, pour l’enrôlement biométrique, nous nous sommes impliquée dans la sensibilisation en invitant les gens à sortir s’enrôler.
Nous avons, à cet effet, sillonné tous les villages pour faire comprendre aux gens leur devoir civique. Nous pouvons dire que nous sommes satisfaite car les gens ont répondu favorablement et un grand nombre s’est fait enrôler.
En fin de mandat à la tête du Conseil municipal, quel message avez-vous à l’endroit de la population de Saaba ?
Je voudrais tout d’abord dire merci pour le soutien dont j’ai fait l’objet tout au long du mandat de notre Conseil municipal. La population nous a sincèrement accompagnée et soutenue dans nos actions à travers la mobilisation des ressources et des différentes activités.
Les Comités villageois de développement (CVD), les chefs coutumiers, les femmes, les jeunes ont tous manifesté avec enthousiasme dans le travail pour le progrès de la commune rurale de Saaba. Je les invite à garder cet élan de combativité, car au regard des progrès réalisés, beaucoup de projets attendent toujours d’être mis en chantier.
Ainsi, j’exhorte la population à garder toujours l’esprit de la fraternité, de la solidarité, de la tolérance, de la paix, de la compréhension, l’engagement personnel et collectif pour qu’ensemble nous relevions le défis commun qui est le développement de Saaba.
