L’application de la bonne gouvernance ne concerne pas uniquement l’Etat. Elle doit être le quotidien des entreprises qui participent à la croissance économique et partant au développement socioéconomique d’un pays.
Parmi ces entreprises, il y a les médias qui, jouant un rôle central dans la promotion de la bonne gouvernance dans un pays, doivent se l’appliquer vu les exigences des consommateurs de leurs produits. Mais comment y parvenir ?
Les médias et les consommateurs de leurs produits
Les interpellations, les demandes et les critiques des journalistes dans les médias pour amener les gouvernants à appliquer des principes de gestion efficace, transparente conduisant à un développement durable sont de plus en plus légion. Ces critiques et interpellations font des fois fi des règles professionnelles que doit observer tout journaliste dans la rédaction d’un article.
En effet, très souvent, lorsqu’on parcourt la presse, on rencontre des réactions de certains lecteurs, auditeurs et téléspectateurs par rapport à une information traitée avec peu de rigueur d’éthique et de déontologie.
Des faits récurrents qui imposent aux médias burkinabè en particulier et ceux de toute l’Afrique en général des règles de gestion à l’interne comme à l’externe (l’autorégulation et la régulation par les pairs) pour faire des entreprises de presse africaines de véritables outils de promotion de la bonne gouvernance.
La présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC) Béatrice Damiba dit : « Les peuples africains ne sont plus des consommateurs dociles et aveugles des produits médiatiques.
Autant ils sont devenus critiques et exigeants à l’égard de leurs dirigeants, autant ils le sont vis-à-vis des médias sur un plateau interactif fécond. Dans un contexte actuel particulièrement marqué par l’apparition de nouveaux médias et la multiplication de sources d’informations.
« Il est important que les acteurs, au plus haut niveau, puissent s’engager dans la pratique de la bonne gouvernance. Cela est important et capital pour l’avenir même des organes afin que nos organes de presse puissent être des modèles de bonne gouvernance », a souligné Amadou Mahtar Bou.
Renforcer le leadership des médias
Appelé le quatrième pouvoir, la presse occupe une place importante dans le dispositif de gouvernance dans un Etat. L’importance de son rôle dans la promotion des principes chers à la démocratie lui impose un comportement qui doit permettre à la population d’avoir foi aux informations qu’elle diffuse.
La crédibilité de l’information publiée dans un média est également liée d’abord à celle du média, puis celle du journaliste qui observe des règles d’éthique et de déontologie dans l’exercice de sa profession. Etant considéré comme des leaders d’opinion dans la société, les médias et les journalistes doivent savoir affirmer et consolider ce leadership dans un Etat.
Savoir rendre compte dans son rôle de médiation et être crédible vis-à-vis des politiques exige l’adoption de principes-directeurs de gestion axée sur la bonne gouvernance. Comme l’a souligné la présidente du CSC, cela passe par : « La réappropriation des règles cardinales de la profession qui sont l’autorégulation et le jugement par les pairs ».
Pour y parvenir, il est important de mettre en place un système de formation et de recyclage des professionnels des médias. C’est aussi la stratégie pour les médias de donner l’exemple en prônant la bonne gouvernance comme le souhaite le coordinateur délégué de l’IDEM, El hadj Mahamane Hamèye Cissé. Abou OUATTARA