Le Burkina Faso a commémoré la journée mondiale de la femme rurale, le jeudi 15 novembre 2012 à Réo, dans la province du Sanguié, sous le thème : « l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim ». C’est Monsieur Ypènè Djibrill Bassolé, ministre des affaires etrangères et de la coopération régionale qui a été le parrain la cérémonie .
Comme à l’accoutumée, cette année la Journée mondiale de la femme rurale a été célébrée en différé à Réo, dans la province du Sanguié sous le thème : « l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim ». En choisissant ce thème, le ministère de la Promotion de la femme veut amener tous les acteurs à réfléchir sur les problématiques des femmes rurales. En effet, les femmes ont un rôle important dans la promotion de l’économie en milieu rural, de part leur contribution dans la production, la transformation et la commercialisation. C’est pourquoi Mme la ministre de la Promotion de la femme, Nestorine Sangaré a relevé qu’ « il s’agira au cours de cette journée de mettre en exergue, entre autres, le rôle et l’apport des femmes rurales dans la promotion du développement, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural ». Selon Mme Nestorine Sangaré, il est malheureusement reconnu à l’unanimité que les femmes ont un accès très limité aux moyens de production et de conservation (terre, crédits, intrants, équipements etc.) et aux revenus ; cela influence négativement l’autonomisation des femmes rurales, et leurs apports dans l’élimination de la pauvreté et de la faim. Ainsi, le ministère de la Promotion de la femme veut à travers cette journée apporter sa pierre de touche à une meilleure prise en compte du genre dans l’accès et le contrôle aux moyens de production, de transformation et de commercialisation notamment à la terre et aux équipements.
Pour le parrain, Ypène Djibril Bassolet, Ministre des affaires étrangères et de la Coopération régionale « la commémoration de cette journée donne l’occasion à tous les acteurs du développement de réfléchir sur le rôle et l’apport des femmes rurales dans la promotion du développement, l’élimination de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire dans notre pays ». Par ailleurs, il note que le faible accès des femmes rurales constitue un frein à leur autonomisation et les a rassuré sur l’engagement du gouvernement à les accompagner dans l’acquisition des moyens de productions.
François Rasolo, représentant- résident de la FAO au Burkina Faso quant à lui, a affirmé que les femmes rurales « s’occupent non seulement des tâches agricoles mais également de celles propres à leur foyer et à leur communauté. En outre, elles représentent le pilier de la main d’œuvre agricole dans beaucoup de pays en développement. Globalement, plus d’un tiers des effectifs féminins est employé dans l’agriculture et en Asie du Sud ou en Afrique Subsaharienne, elles représentent plus de 60% des travailleurs dans ce secteur ».
En outre, dans les pays comme le Burkina Faso, le Kenya, la Tanzanie et la Zambie, des études ont révélé que l’allocation des terres, de main-d’œuvre, de capitaux et d’engrais à parts égales entre les hommes et les femmes pourraient accroître la production agricole entre 10% et 20%. Cependant, il faut noter que les mesures prises par les autorités burkinabè n’ont pas permis d’éliminer la discrimination et les désavantages structurels que doivent surmonter les femmes.
Cette journée se veut alors de sensibiliser les différents acteurs sur le rôle des femmes rurales dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, la lutte contre les effets des changements climatiques ; de plaider auprès des différents acteurs pour l’amélioration de l’accès et du contrôle des femmes aux différents moyens de production, de transformation et au circuit de commercialisation ; de plaider auprès des leaders coutumiers et religieux pour faciliter l’accès des femmes aux bonnes terres ; de faire connaître les textes nationaux relatifs à la question foncière aux différents acteurs (la loi N°034-2009 portant régime foncier rural, RAF, PNSFMR).
En somme, elle recherche une réelle autonomisation de la femme rurale et une réduction accrue de la pauvreté en milieu rural !