La capitale burkinabè abrite depuis ce mardi 8 juillet 2014 et ce jusqu’au 10 juillet prochain la 5e conférence internationale des Nations unies sur les questions pénitentiaires dans les opérations de paix. Réunissant 150 participants venus du monde entier, la présente session est placée sous le thème : « Promouvoir des partenariats et de meilleurs pratiques en soutien des programmes de réformes du système pénitentiaire dans les opérations de paix des Nations unies ». Le clap d’ouverture de ces 72 heures d’échanges a été donné ce 8 juillet dans la matinée par Dramane Yaméogo, ministre burkinabè de la Justice représentant le chef du gouvernement, Beyon Luc Adolphe Tiao.
L’enjeu essentiel de cette rencontre sera l’examen des problèmes, des défis actuels et les approches destinées à soutenir les pays qui sortent de conflits. Les objectifs, entre autres, de cette conférence internationale sont l’accroissement de la prise de conscience des défis pénitentiaires dans le contexte du maintien de la paix, l’examen des systèmes pénitentiaires dans les zones de maintien de la paix en vue d’identifier les lacunes communes et la proposition de bonnes pratiques, et l’élaboration d’une stratégie forte de gestion des crises et du renforcement de la structure pénitentiaire. La rencontre permettra par ailleurs de discuter des stratégies portant sur la réduction de la détention préventive prolongée et celle arbitraire.
Pour la représentante du Secrétaire général des Nations Unies à l’Onuci, Aichatou Mindaoudou, « le renforcement du système carcéral fait partie intégrante des actions de développement durable». A l’en croire, un système carcéral renforcé et épuré des lacunes et problèmes divers permet de lutter contre l’impunité d’emblée et a un fort impact sur la paix et la sécurité. « Le système pénitentiaire des pays sortant des conflits souffre souvent de mauvaise gestion et d’insécurité, du manque d’eau potable et de nourriture, de surpopulation massive, de détention préventive prolongée. Tous ces facteurs contribuant à la perte de confiance des populations à l’égard du système judiciaire », peut-on lire sur la note de synthèse de cette rencontre. En clair, il s’agira, pour les présents participants, de contribuer de par leurs réflexions à la résolution de ces dysfonctionnements et au partage des expériences et bonnes pratiques en matière de gestion des détenus.
Le ministre en charge de la Justice burkinabè, Dramane Yaméogo, a montré son satisfecit sur le choix du Burkina Faso pour abriter cette 5e conférence car étant le premier pays africain à l’organiser depuis son institution en 2009. Il a exhorté les participants à trouver des pistes pour une meilleure gestion du système carcéral tant dans les pays en crise que de non crise. En tant que premier pays contributeur en officiers pénitentiaires dans les missions de maintien de paix, (157 gardes de sécurité pénitentiaire déployées de juillet 2006 au 30 juin 2014 et une quarantaine d’officiers correctionnels burkinabè présent sur de nombreux théâtres de conflit depuis ce 1er juillet, Ndlr), le Burkina Faso, a assuré le ministre, marque son intérêt pour l’amélioration du système.
Avant de conclure son propos, Dramane Yaméogo d’une part a affiché la volonté du « pays des hommes intègres » d’accueillir sur ses terres le Centre sous régional de formation au pré-déploiement des personnels pénitentiaires dans les opérations de maintien de la paix. D’autre part, il a lancé un appel « pour la création d’une organisation mondiale des services pénitentiaires chargée de veiller à une mise en œuvre effective des résolutions issues des rencontres internationales de ce genre ». La clôture des travaux interviendra le jeudi 10 juillet prochain.