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Footballeurs de père en fils : le Burkina n’échappe pas à la règle
Publié le mercredi 9 juillet 2014   |  Sidwaya Sport


Alain
© Autre presse par DR
Alain Sibiri Traoré, butteur des Etalons


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Tel père, tel fils. Comme le cinéma ou la chanson, le football n’est pas hermétique à la reproduction sociale. Avoir un père qui connaît à la fois les exigences et les codes du milieu est évidemment une aide précieuse pour un jeune souhaitant percer à son tour dans ce domaine. Si embrasser le même métier que son géniteur est très fréquent ailleurs, le Burkina n’échappe pas non plus à cette règle même si cela est rare. Mais il faut reconnaître que l’étiquette de « fils de » est plutôt lourde à porter pour certains dans la plupart des cas.


Les chiens ne font pas des chats, c’est bien connu. Et le dicton peut s’appliquer aux footballeurs. Le foot, c’est souvent une histoire de famille. Un virus qui se transmet de génération en génération. Pour certains, ça marche particulièrement bien. C’est le cas de la famille Traoré à Bobo- Dioulasso. Fils de l’ancien footballeur, ex sociétaire du Racing club de Bobo (RCB) Isaïe Traoré, Alain et Bertrand Traoré ont su prendre le relais de leur papa mais non sans mal. Car inévitablement, les jeunes footballeurs aimantent les interrogations. Sur leur gestuelle, qui évoquerait celle de leur père. “Les anciens, qui ont joué avec mon défunt papa me disent qu’il était plus fort que moi. Mais je prends cela comme une fierté et j’essaie de me faire mon propre nom”, nous a confié Alain Sibiri Traoré, pièce maîtresse des Etalons et pilier de la formation de ligue 1 française, Lorient. Entre curiosité autour du « fils de » et soupçons de « fils à papa », la frontière se révèle parfois poreuse. Quand, on est enfant, le métier du père ou de la mère, ça donne envie. Cela est beaucoup plus perceptible dans la famille Gnimassou. Feu Clément Gnimassou, ancien défenseur du RCB est peut-être celui qui a réussi à transmettre le virus du football à la majeure partie de sa pro- géniture. Hormis son premier fils Luc qui a pu se départir du sport-roi, les autres que sont Gabriel, Côme et Damien, Edouard, Joël et Maxime Gnimassou ont tous fait carrière dans le football et ont porté le maillot de l’ équipe nationale burkinabè. Exception faite de Maxime qui, très tôt, est parti comme professionnel en Belgique dans le club de FC Bruges et qui a même été convoité à un moment donné par la formation des Diables Rouges tant il excellait de talent. La lignée des Gnimassou ne s’arrêtera pas pourtant à ce niveau. Aujourd’hui, c’est le jeune Clément, fils de Côme, qui a hérité du nom de son grand-père, qui perpétue l'héritage footballistique de la famille Gnimassou à l’ASFB. L’ancien gardien de but international et ex coach, Sidiki Diarra qui vient de s’éteindre le 26 juin dernier a eu le temps de transmettre le flambeau à son fils, Ladji Abdramane Diarra qui a terrorisé les défenses adverses quand il jouait comme attaquant à l’EFO. Autre ancien gardien de but qui a vu son fils embrasser le métier du football comme lui, est le regretté Clotaire Kaboré, grand-frère de Gualbert. Son enfant, Gabriel Kaboré fait aujourd’hui les beaux jours du Santos FC après avoir tenu le bastion défensif de l’ASFA-Y et du RCK. Amadou Traoré “Le Rouquin”, ex international burkinabè aujourd’ hui intendant des équipes nationales a son fils, Aziz Traoré qui est le dernier rempart de Tarbes (CFA2 en France). L’ex défenseur et ex capi- taine de l’ASFB, Hyacinthe Koffi a aussi vu être son fils Hervé Kouakou Koffi, piqué le même virus que lui. Son rejeton est aujourd’hui le goalkeeper du club qui l’a révélé aux yeux des amoureux du football national, l’ASFB. Sa grande classe lui a valu d’être aujourd’hui le portier numéro 1 des Etalons juniors. Alassane Zagré dit “Yamatélé”, ancien défenseur des Etalons et de l’ASFA-Y, a aussi son fils qui a emprunté le même chemin que lui. Tout comme son père, Ismaël Zagré est aussi défenseur central du côté de KOZAF. Tahirou Bangré peut, lui, être fier de son enfant Cheick Oumar Bangré qui a fait toutes ses classes à Toulouse même si le TFC compte le prêter cette saison à Luzenac afin qu’il puisse épaissir son temps de jeu. Enfin, Valentin Dah, fils de l’ex sociétaire de l’EFO et ancien international burkinabè, Dah Sera Modeste, lui, évolue aujourd’hui en Pologne après avoir défendu les cou- leurs du Santos FC et de l’EFO comme son défunt papa.

La place du père

Dans un milieu où la réussite aiguise parfois les convoitises, les pères footballeurs savent mieux que d’autres se muer en protecteurs. Pour Valentin Dah, les connaissances paternelles sont utiles pour éviter les mauvaises rencontres. “Ses conseils sont bons et c’est un avantage. Il y a des jeunes joueurs qui ont des parents qui ne connaissent pas grand-chose au monde du football et qui ont besoin de s’entourer de personnes qu’ils ne connais- sent pas...” , explique le joueur de Ksfinishparket Dreweca Nowe Miato Lubawski de Pologne. Forcément, du haut de son expérience, le message passe. Pas vraiment agents, plus que simples conseillers, ces pères jouent souvent un rôle de soutien essentiel. De tous ces « fils de», aucun ne dit avoir été « poussé » vers le football par son père. Plutôt des trajectoires marquées par le sceau de l’évidence. Alain Traoré assure s’être mis au ballon rond parce que tous ses amis y jouaient. Mais est-ce réellement un avantage d’être fils d’un ancien footballeur ? Pour le joueur de Lorient, c’est un avantage qui peut très vite se muer en désavantage. “Dans le milieu, tu as une image de favori car tu pars avec un nom. Maintenant, il faut assumer. Il ne faut pas chercher à garder le nom du père sinon tu te brûles les ailes” (les pieds) confesse Alain Traoré qui renchérit : “Si dans le milieu, tu te retrouves avec des personnes qui n’étaient pas en odeur de sainteté avec ton papa, ils feront tout pour te faire échouer”. Valentin Dah trouve, lui, un autre argument. “Ce n’est pas vrai qu’avoir un papa footballeur puisse faciliter ta carrière. Beaucoup de joueurs ont réussi sans que leur père n’ait baigné dans le monde du foot. Il faut seulement avoir la volonté et aimer le football”, souligne le fils de Dah Sera Modeste. Mais bénéficier des conseils de son père, ancien footballeur n’ est pas négligeable. “Aujourd’hui, même s’il n’est plus là pour débriefer mes matchs, j’appréciais son franc-parler car si je faisais un mauvais match, il me le disait en face”, glisse valentin Dah. A cette question, Alain Traoré dit n’avoir pas eu personnellement la chance de pou- voir discuter avec son papa car ce dernier s’est éteint très tôt. Se construire une « carapace », ignorer la pression extérieure, est souvent un impératif pour les «fils de». D’où chercher à se forger soi-même sa propre trajectoire et non endosser le nom du papa est gage de réussite dans le milieu footballistique.

Le football, une affaire de famille

Chez eux on transmet les gênes du football comme on transmettrait des valeurs fondamentales aux enfants. Chez eux, le football est une vraie his- toire de famille. C’est un phénomène qui ne s’arrête bien évidemment pas aux frontières du Burkina. Ainsi, les frères Ayew, actuellement actifs à l’ Olympique de Marseille, ne sont autres que les fils d’Abedi Pelé qui enchanta jadis la Cannebière. Le père du joueur de Chelsea Frank Lampard a remporté deux coupes d’ Angleterre avec West Ham dans les années 70. Sergio Busquets, champion du monde avec l’Espagne en 2010 est le fils de Carles, gardien du Barça pendant dix ans. Jean et Youri Djorkaeff ont tous deux marqué l’histoire de l’équipe de France tandis que Kasper Schmeichel, gardien de Leeds United espère toujours marcher sur les traces de son père Peter en défendant les cages de l’équipe nationale danoise. Ce qui ne fut pas le cas de Jordi Cruyff, formé à la Masia et intégré à la première Dream Team de Barcelone, dirigée par son père. Transféré ensuite à Manchester United, puis dans différents clubs espagnols (Vigo, Alavés, Espanyol), Jordi n’a pas laissé un sou- venir impérissable. Sa filiation avec Johan Cruyff lui a-t-elle permis de débuter dans une institution aussi prestigieuse que le Barça? Difficile de l’affirmer. À la même époque, «Maître Johan» avait lancé d’autres jeunes qui ne tinrent pas plus leurs promesses.La famille qui réunit le plus de trophées est sans aucun doute la famille Maldini. Cesare et Paolo totalisent six Ligue des Champions et 11 titres de champion d’Italie à eux deux, tous pour le compte du Milan AC, club à qui le fiston Paolo a juré fidélité contrairement à son père qui a égale- ment porté les couleurs de Trieste et de Torino. Particularité supplémentaire, Cesare Maldini a ensuite embrassé la carrière d’entraîneur. Devenu sélectionneur de l’Italie en 1996, c’est fort logiquement qu’ il emmena son fils Paolo dans ses bagages lors de la Coupe du Monde 1998. Il le rejoint à nouveau en 2001, en coachant l’AC Milan, le temps d’une saison. Aussi forts les Maldini soient-ils, la plus grosse performance familiale est à mettre à l’actif des Gudjohnsen. Le 24 avril 1996, Arnor et Eidur sont entrés dans l’histoire du football mondial en disputant un même match international, Arnor le père ayant cédé sa place à la mi-temps du match entre l’Islande et l’Estonie à Eidur le fils. Cela aurait pu se répéter, mais malheureusement, une blessure mis Eidur hors de combat pour un moment et à son retour Arnor avait mis un terme à sa carrière.


Béranger ILBOUDO

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