Ouagadougou - La gendarmerie nationale du Burkina a demandé mardi aux journalistes de prendre le soin de recouper leurs informations avant publication, après qu’un journal local ait fait échos d’une arrestation arbitraire dont se serait rendue coupable l’institution dans le nord du pays.
«Nous vous demandons de fournir l’effort de venir vers nous pour avoir notre version des faits afin de ne pas donner des informations qui peuvent troubler l’ordre public quelque part», a dit lors d’un point de presse le directeur de la communication de la gendarmerie, le capitaine Siessan Guy Hervé Yé.
M. Yé faisait allusion au fait divers, «un gendarme cocufie un enseignant et le met en prison», publié par un journal locale et repris par une radio privée très écoutée.
«Ce n’est pas possible à l’heure actuelle au Burkina Faso de déférer quelqu’un pour des motifs de ce genre», a-t-il martelé.
Le commandant de la brigade de recherche de Ouahigouya (Nord), l’Adjudant chef Pascal Diendiéré a assuré que «le présumé auteur a été arrêté au regard de la psychose qu’il semait dans la famille de son ex-femme» et sur la base d’une enquête diligentée sur le terrain, en respect avec la procédure normale.
La gendarmerie nationale a également appelé les hommes de médias à s’organiser afin de faciliter la collaboration entre les deux entités sur le terrain.
«Aucun gendarme n’a un plaisir particulier à bousculer un journaliste dans l’exercice de son métier car nous sommes conscients de l’importance du travail que vous faites, nous le respectons et nous vous respectons», a rassuré le commandant adjoint du groupement mobile de Ouagadougou, le capitaine Evrard François de Salle Somda.
Mais «si pour interviewer une autorité, vous avez en face de vous une trentaine de journalistes qui se bousculent, en réalité nous même, nous ne comprenons pas ce que chacun des journalistes veut faire», a-t-il dit déploré.
Pour le capitaine Somda, «dans cette tentative de sécurisation, nous prenons des mesures qui le plus souvent sont interprétées par certains comme très draconiennes et par d’autres comme laxistes».