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Vote des Burkinabè de l’étranger : la Ceni installe ses démembrements à Abidjan
Publié le mardi 8 juillet 2014   |  Ambassade


La
© Ambassade par DR
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burkina a installé son démembrement à l`ambassade du Burkina à Abidjan le 7 juillet 2014 en prélude à la présidentielle de 2015


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L’information est rendue publique depuis quelques jours par l’ambassade du Burkina Faso à Abidjan : une mission de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), en provenance de Ouagadougou, séjourne en Eburnie dans le cadre de la mise en place de ses démembrements, le lundi 7 et le jeudi 10 juillet 2014, à l’ambassade et aux consulats généraux du Burkina à Abidjan et à Bouaké.

Au consulat d’Abidjan ce lundi, responsables des partis et formations politiques de la majorité et de l’opposition et des organisations de la société civile burkinabè ont répondu massivement présents à l’appel de la Ceni, dans une salle où la tension était palpable. D’où des prières de musulmans, de catholiques et de protestants demandées par l’ambassadeur du Burkina pour introduire la cérémonie afin de conjurer les mauvais esprits. Une minute de silence a également été observée pour le repos de l’âme de Gérard Kango Ouédraogo.

La Côte d’Ivoire est l’un des 14 axes géographiques établit par la Ceni dans son programme de maillage des 32 ambassades et 9 consulats à travers le monde dans le but de toucher tous les citoyens de la diaspora burkinabè en âge de voter. L’objectif est partout le même : donner les informations et procéder à la mise en place des démembrements de la Ceni. En ligne de mire l’élection présidentielle de 2015. Un scrutin qui verra pour la première fois dans l’histoire politique du Burkina Faso la participation des Burkinabè de l’étranger. Il faut noter que la Côte d’Ivoire, de par sa position géographique et la forte communauté de sa diaspora, tient une part importante dans cette disposition du code électoral. Cette nouvelle page de son histoire, le Burkina entend l’écrire, dans la paix et l’harmonie, en toute transparence et en toute équité des composantes de la société. C’est dans cette logique que tous les partis, majorité et opposition, et membres de la société civile ont été invités à désigner leurs représentants au sein des commissions électorales indépendantes d’ambassades (CEIAm) et des commissions électorales indépendantes de consulats (CEIC) qui constituent des démembrements de la Ceni à l’étranger.
À Abidjan, la mission, conduite par le commissaire Seydou Ouédraogo et le cadre d’appui Liliane Béré, a d’abord tenu à lever toute équivoque sur ses objectifs. La démarche de la Ceni répond aux dispositions du code électoral. La désignation des membres (1 de la majorité, 1 de l’opposition, 1 de la société civile auxquels s’ajoute le trésorier de l’ambassade pour ce qui est de CEIAm et la même configuration pour les CEIC) se fera par consensus ou par vote et il a été conseillé aux partis politiques de porter leur choix sur des personnes disponibles, qui savent lire et écrire et capables d’interpréter les lois et les textes. Après ces informations sur les mécanismes de désignation des membres et leurs responsabilités en tant que futurs commissaires de la Ceni, chaque structure composante a été priée de se retirer pour des concertations en vue de la constitution des membres.

Du douloureux consensus de la majorité et de la société civile au coup de sang de l’opposition

Si la majorité et la société civile ont réussi, mais non sans difficultés à désigner par consensus leurs représentants au sein des démembrements de la Ceni à l’ambassade et au consulat général d’Abidjan, des voix se sont élevées, par contre, au sein des partis de l’opposition contre la présence de l’UNDD en leur sein. Prenant à témoin l’équipe de la Ceni et l’ambassadeur Justin Koutaba, les représentants de l’Unir/PS, de l’UPC et du MPP disent ne pas reconnaître l’affiliation du parti de Me Hermann Yameogo au chef de file de l’opposition et refusent de collaborer avec son représentant. L’arbitrage du commissaire de la Ceni selon les textes régissant les partis politiques au Burkina a renvoyé tous ces partis sous la même bannière politique, celle de l’opposition. Pour les départager faute de consensus, il a donc fallu faire recours au vote. C’est ainsi que l’UPC, candidat unique au poste de représentant de démembrement de la Ceni auprès de l’ambassade, s’est vu attribuer le siège. Quant à l’Unir/PS, il a été voté par trois voix contre une, au niveau des démembrements de la Ceni au consulat général d’Abidjan. Les deux places de la majorité à l’ambassade et au consulat général d’Abidjan sont tombées dans l’escarcelle du CDP, parti au pouvoir, au détriment de l’ADF/RDA qui n’a pas manqué de manifester son mécontentement. La société civile composée de représentants des catholiques, des musulmans, des protestants, des chefs de communauté et d’associations de défense des droits humains, elle a pu désigner ses membres par consensus dans les deux démembrements de la Ceni à Abidjan. Au total, les 8 commissaires désignés ont tous prêté serment. Ils doivent surtout afficher une neutralité totale de toute activité politique pendant et après la campagne électorale. Ce mardi 9 juillet, ils sont conviés à une séance de formation sur leurs nouvelles responsabilités. L’équipe de la Ceni mettra le cap le 10 juillet à Bouaké pour le même exercice avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud pour la même mission.


Mariam Vanessa Touré
Attachée de presse à l’Ambassade du Burkina à Abidjan

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